Rodez. Grand Corps Malade : "La campagne ? Connais pas"

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  • Grand Corps Malade sera en concert à Rodez le 17 janvier.
    Grand Corps Malade sera en concert à Rodez le 17 janvier. Montage CPA
Publié le , mis à jour
Centre Presse

Le slameur de 1,96 m sera à l’Amphithéâtre de Rodez le jeudi 17 janvier. Itinéraire bis d’un véritable enfant des cités.

Le sixième et dernier album de Grand Corps Malade, sorti il y a environ un an, s’appelle "Plan B". Un nom on ne peut plus pertinent lorsqu’on évoque la vie de Grand Corps Malade, le "nom sioux " de Fabien Marsaud, un pur produit de Seine-Saint-Denis, enfant des cités, élevé dans le béton, à l’ancienne, d’un père haut fonctionnaire communiste et d’une mère bibliothécaire. C’est du moins ce que dit Wikipédia.

Fabien, devenu Grand Corps Malade en suivant le plan B de son existence, se raconte autrement, plus largement, de son intime jusqu’à son rapport avec le monde. Chaque album qu’il a signé ainsi sont autant de portraits de lui à un instant T, un journal de lui-même. "Ça correspond bien sûr à ma dernière année d’écriture, dit-il. J’écris assez régulièrement, selon l’envie, l’humeur, l’inspiration. Alors oui, c’est comme un carnet de route."

Un carnet de route né d’une histoire qui s’est arrêté sur un drame, sur un plan initial qui s’est brutalement stoppé. Sur l’histoire de cet "enfant du béton" qui se voyait en basketteur professionnel et qui tutoyait déjà les parquets des clubs professionnels. À 20 ans, un plongeon, une piscine trop peu profonde, et l’accident, et l’adieu à la balle orange. Il restait alors au jeune Fabien que quelques textes d’ado écrits comme ça, par plaisir ou paresse. Des textes suffisants pour élaborer un plan B qui deviendra un parcours magnifique. "L’idée d’un plan B, particulièrement pour moi, ce n’est pas à prendre au niveau péjoratif. C’est plutôt le symbole de la capacité d’adaptation de l’être ". Alors, comme il le raconte lui-même dans le dernier album, il a pris "la syllabe au rebond".

Pourtant, " je ne suis pas féru de poésie classique", reconnaît celui qui au fil de sa plume deviendra Grand Corps Malade. Mais les gènes de sa mère et plus sûrement la culture hip-hop, celle des cités, lui ouvrira la route vers d’autres planches, celles des scènes, des concerts, d’un autre live que celui du sport.

Dans cette culture, le slam, cette " poésie à l’oral qui peut prendre toutes les formes " comme il le définit", sera son nouveau terrain de jeu. Une poésie et une écriture que certains jugent encore trop prosaïque, mais c’est la fibre même du slam, entre poésie et prose, une "proésie" qui fait corps avec l’histoire, le milieu et l’âme de Grand Corps Malade. Lequel y excelle depuis une quinzaine d’année, traçant sa route en autant de journaux plus ou moins intimes, qui le racontent, qui nous apportent son regard sur notre société, sombre ou léger.

Le plan B des urbanités

Et ce plan B, au final, scintille de mille feux : " C’est un vrai privilège de vivre d’émotions, de musique, de tournées, de rencontres", dit-il.

La musique, par exemple. Lui qui ne joue de rien, qui ne compose pas, a " la chance de travailler avec de très grands musiciens, de grands compositeurs. C’est une vraie pensée, elle a une très grande importance pour moi, elle permet de faire chanter et danser les mots".

Les rencontres, autre exemple. Combien de personnes Grand Corps Malade a-t-il croisé durant sa carrière, avec combien d’entre eux a-t-il eu la chance de travailler ? De Richard Bohringer à Francis Cabrel, d’I Muvrini à Mouss et Hakim. Et puis Charles Aznavour, qui nous a quitté l’an dernier, le grand Charles qui l’encensa dès la parution de son premier album, Midi 20, en 2006.Il y a des plans B beaucoup plus chaotiques. Le sien tient le coup, le "Plan B tour" tournera encore toute l’année 2019.

Le sien toutefois garde le même milieu que celui du plan initial : le béton des cités. "Je suis un vrai urbain, j’ai grandi dans le milieu des cités. Le monde rural, je ne connais pas. Même si avec le temps, on prend de plus en plus de plaisir à s’éloigner des grandes villes. Maintenant, est-ce que je pourrais habiter à la campagne, faire venir les copains... Ça, je ne sais pas. J’ai encore besoin de la ville, je crois. "

Mais qui sait : la quarantaine passée, Grand Corps Malade va-t-il glisser dans son nouvel album-journal quelque fleurs ou champ de blé au pied des murs bétonnés de son inspiration...

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