Arvieu. Il était une fois, des calvaires

  • Calvaire nord, la première station. Calvaire nord, la première station.
    Calvaire nord, la première station.
  • Calvaire ouest, disparu.
    Calvaire ouest, disparu.
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CORRESPONDANT

Après la Révolution Française, l’Église envoya, dans les villes et les campagnes, des prédicateurs dont la mission était de rechristianiser les brebis égarées pour un retour aux pratiques religieuses… Ainsi eut lieu à Arvieu une mission du 11 février au 1er mars 1891 avec deux missionnaires qui relevaient du Tiers Ordre religieux de Saint-François d’Assise. Une foule nombreuse et recueillie était venue de la paroisse et des paroisses voisines écouter ces prédicateurs. Puisqu’ailleurs de nombreuses croix étaient supprimées, ici il fallait en replanter. C’est ainsi que fut décidé que deux calvaires dominant Arvieu seraient élevés, des croix déposées ou en piteux état seraient replantées ou restaurées et les paroissiens furent invités à en planter sur certains points de leurs propriétés. C’est ainsi qu’un calvaire composé de trois croix fut érigé à l’ouest du village, à la Fargue. La croix du milieu, d’une hauteur de 9,30 m fut désignée pour croix de cette mission, les deux autres de part et d’autre mesuraient 4,50 m. "Au cours d’une cérémonie qui ne manqua ni de grandeur, ni d’émotion, une quarantaine de jeunes hommes, prirent cette lourde croix sur leurs épaules jusqu’en haut de la colline" où elle fut mise en place. Dès lors, ce fut un lieu de procession le 1er dimanche de mars et de mai et le 2e de septembre. C’est de ce monticule que quelques années plus tard étaient tirés les feux d’artifice le 1er dimanche d’août pour la kermesse du village ; il ne reste aujourd’hui aucune trace du monument. Le cortège s’est ensuite rendu au cimetière, qui était alors au Vallat, pour y bénir une croix dressée elle aussi à cette occasion. Enfin la procession s’est dirigée vers la colline nord, pour la bénédiction de deux croix autour de l’Ouradour et du deuxième calvaire. Il s’agit précisément d’un chemin de croix à l’extérieur du village, comprenant 14 stations et 16 croix, la 12e station étant le calvaire composé de 3 croix. Chacune de ces croix a été offerte par des paroissiens de la commune. Quinze d’elles étaient en bois, d’une hauteur considérable de 4,50 m pour la plus petite à 8 m pour la plus haute. Leur matériau étant périssable, ces croix en bois méritaient d’être remplacées tous les 20 ou 30 ans ; l’usure du temps et probablement les aménagements urbains de la Préfecture jusqu’aux Sotes, ont eu raison d’elles. On notera cependant que la croix de la première station qui était de pierre, posée sur une roche de serpentine trône encore sur son piédestal. Chacun la voit, peu connaissent son histoire, alors que, depuis près de 130 ans, depuis près de six générations, les Arvieunois et tout visiteur passent devant elle à l’entrée du village, à la Préfecture.

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