Rodez : l'esprit village du Faubourg Saint-Cyrice

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  • Sur cette vue ancienne, on repère bien les deux églises.  Ci-dessous, le tramway au départ de la rue Béteille.
    Sur cette vue ancienne, on repère bien les deux églises. Ci-dessous, le tramway au départ de la rue Béteille. Repro CPA
  •  L’esprit village  du Faubourg Saint-Cyrice
    L’esprit village du Faubourg Saint-Cyrice Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

En quatre volets, le service du patrimoine de Rodez Agglo retrace la petite histoire de ce quartier emblématique de la ville.

Le faubourg ou "lou barri" en occitan ! Le faubourg n’est pas le bourg, il est au-delà des limites de la ville haute séparée par une enceinte, des remparts autrefois. En occitan d’ailleurs un barri désigne un rempart, un fossé.

Il y a cent ans ce quartier populeux et commerçant ressemblait bien davantage à un modeste village du Rouergue qu’à un faubourg d’une ville de province. Tous, vieux ou jeunes, se connaissaient de père en fils et aimaient l’été se retrouver le soir devant les portes, assis sur des bancs ou sur des chaises sorties de chez eux.

"Lou Barri, résumait M. Louis Lacout, poète-artisan du faubourg, c’est le quartier des marchands, des “foirous”, des petits commerces, des ouvriers, du travail, du labeur, des auberges et de la langue d’Oc".

Pour M. Bernard Pouget, enfant du barri, ce faubourg de Rodez "descend des Embergues et du clocher par la rue Saint-Cyrice et par les “fenestras”, glisse sur l’avenue Tarayre ou file par la côte Saint-Éloi, ou continue encore par l’avenue de Paris jusqu’au fond de la ville".

"Il était une Foi au Faubourg"

L’histoire du faubourg commence au Moyen Âge, il y a près de mille ans, avec la construction d’une église dédiée à Cyrice jeune martyr chrétien.

Le nom du quartier, ou plutôt du chemin y conduisant à l’époque, est donné. Cette église Saint-Cyrice se trouvait à l’angle des actuelles rue Béteille et avenue de Bordeaux.

Les évêques ne manquaient pas d’y faire un arrêt solennel lors de leur première entrée à Rodez, avant de poursuivre leur chemin par la côte Saint-Cyrice, la porte fortifiée des Embergues (déformation du mot Auvergne) et la place de la Cité jusqu’à la cathédrale. Cette église Saint-Cyrice sera démolie autour de 1843.

Création du cimetière et de la deuxième église

à partir de 1831, la municipalité décide de transférer au Faubourg les trois cimetières de Rodez, à savoir ceux de l’hôpital général (Combarel), de la cathédrale et de la paroisse de Saint-Amans ; la ville fait donc l’acquisition au faubourg du champ dit "la Pépinière" ; désormais tous les Ruthénois y trouveront leur dernière demeure. Dans l’enceinte de ce cimetière, une nouvelle église Saint-Cyrice voit le jour, construite grâce au legs du général Béteille, natif du quartier ; l’église est bénite en 1866 et s’élève un peu en retrait de l’avenue Tarayre ; elle est surmontée à l’entrée d’un petit clocher en façade.

Train, tramway et population

A la fin du XIXe siècle, le faubourg Saint-Cyrice est en pleine expansion avec l’arrivée du train en 1878 et desservi plus tard par le tramway à partir de 1902, empruntant la rue Béteille, l’avenue de Bordeaux, le carrefour Saint-éloi et l’avenue de la gare.

Le tramway sera vu avec méfiance par bon nombre de Ruthénois. La vertigineuse descente de l’avenue de Bordeaux inquiète ; Rodez racontera longtemps l’histoire du wattman perdant le contrôle de sa machine en descendant vers Saint-éloi et évitant la catastrophe de justesse, au moment où les freins se remettent miraculeusement à fonctionner, cinquante mètres avant le virage !

Christian Paulin, ancien tailleur rue Béteille, évoquera souvent ses deux souvenirs du tramway : les cercueils des soldats ruthénois, victimes de la Grande Guerre, arrivant par le train et véhiculés par le tram pour un hommage en cathédrale ; et les amorces que les enfants, comme lui, glissaient dans les rails du tram, lequel provoquait des petites explosions en roulant dessus. De quoi amuser les enfants et terrifier les Ruthénois !

Chaque semaine, Centre Presse ouvre ses colonnes au service du patrimoine de Rodez Agglomération. Laissez-vous entraîner dans son sillage à la découverte de ces trésors, connus ou méconnus, de l’agglomération ruthénoise.
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