Villefranche-de-Rouergue. Il pointe la malédiction des comptes extérieurs du pays

La couverture ne laisse la place à aucune équivoque. Directe et trash, elle affiche une corde à nœud de potence… à laquelle pourrait bien être pendues illusions et espérances. Celles ayant trait aux comptes extérieurs de la France. Titré "La Malédiction des comptes extérieurs de la France", l’ouvrage du Villefranchois Jean-Pierre Estival en remet une couche avec un sous-titre ne s’embarrassant pas de fioritures : "Notre pays à l’épreuve de ses médiocres performances économiques…"

Car l’auteur, rompu aux codes de l’économie mondiale, met le doigt là où ça fait mal. "Nos comptes extérieurs structurellement déficitaires sont un révélateur de notre incapacité à affronter la compétition internationale", tranche-t-il. À ses yeux, "jusqu’ici, l’euro a permis de camoufler nos défaillances grâce aux pays performants. Mais si ce parapluie monétaire nous protège, il ne sera pas toujours éternel". Et à l’heure où les demandes à mieux vivre émanent de nombreuses franges de la population, Jean-Pierre Estival estime que "la croissance française est toujours inhibée par un taux de chômage structurel, notre production industrielle régresse, notre compétitivité est insuffisante. Ce déclin s’amplifiera avec les guerres commerciales à venir". Car comme le montrent certains économistes, si une crise financière du niveau de celle de 2008 entraînait le monde dans ses turbulences, force serait de constater une capacité moindre du pays à y faire face.

Estival le dit et le martèle, et cela ne date pas d’hier. Lors de différents échanges sur fond d’état de déliquescence de la bastide, comme des dessertes ferroviaires pour relier la capitale au Rouergue qu’il subit à chacune de ses escapades vers sa terre natale, il a toujours au fond de lui des réflexions de cette France victime d’une désindustrialisation alarmante depuis une vingtaine d’années. La résultante étant une part de l’industrie dans le PIB chutant de 20 à 12 %, qui a engendré un déficit croissant du commerce extérieur. "Les gouvernements successifs ont privilégié les grands groupes industriels, largement délocalisés, et les prestataires de services peu exportables. Ils n’ont pas su faire bénéficier les PME des liquidités engendrées par la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne", alerte l’auteur. Il met aussi en exergue le fait que "le déficit du commerce extérieur de la France reflète d’insuffisances structurelles persistantes".

"La Malédiction des comptes extérieurs de la France", de Jean-Pierre Estival (édition l’Harmattan).

Prix Turgot

L’ouvrage de Jean-Pierre Estival "La Malédiction des comptes publics de la France" concourt avec quatre autres livres présélectionnés parmi les 150 publications économiques en langue française apparues en 2018 pour l’obtention du prix Turgot du meilleur livre d’économie financière de l’année 2018. Ces ouvrages ont été présentés au Grand Jury, présidé par Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne. Les prix seront décernés le jeudi 14 mars prochain, au ministère de l’économie et des Finances à Bercy et en présence du ministre Bruno Lemaire.

Politologue et économiste, Jean-Pierre Estival est docteur d’état ès sciences économiques, diplômé IEP et ESCAE, et de plusieurs universités européennes. Il a présidé des groupes de travail thématique pour l’ensemble des OING du Conseil de l’Europe, participé à la dissémination des acquis communautaires de la commission, collaboré avec le consultant Boo Allen et Hamilton à Londres et été nommé chef d’une importante mission de la BERD à Belgrade pour les Balkans. Il est aussi devenu spécialiste des problèmes économiques des ex-pays Peco et de Moyen-Orient.

Et il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages dont certains traitant du Moyen-Orient et de l’islam.

Politologue

et économiste

Prix Turgot

L’ouvrage de Jean-Pierre Estival "La Malédiction des comptes publics de la France" concourt avec quatre autres livres présélectionnés parmi les 150 publications économiques en langue française apparues en 2018 pour l’obtention du prix Turgot du meilleur livre d’économie financière de l’année 2018. Ces ouvrages ont été présentés au Grand Jury, présidé par Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne. Les prix seront décernés jeudi 14 mars prochain, au ministère de l’Économie et des Finances à Bercy et en présence du ministre Bruno Lemaire.