Villefranche-de-Rouergue. Les incroyables stalles de Sulpice à la collégiale Notre-Dame

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  • C’est derrière l’autel de la collégiale, dans la nef, que se cachent les stalles sculptées par Sulpice.
    C’est derrière l’autel de la collégiale, dans la nef, que se cachent les stalles sculptées par Sulpice.
  • Les incroyables stalles de Sulpice à la collégiale Notre-Dame
    Les incroyables stalles de Sulpice à la collégiale Notre-Dame
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    Les incroyables stalles de Sulpice à la collégiale Notre-Dame
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GDM

On le sait, nul n’est prophète en son pays et il en va peut-être de même pour les choses et les gens. C’est le constat qui pourrait être dressé si l’on interrogeait les Villefranchois sur l’un des trésors de leur patrimoine : les stalles de la collégiale. C’est dans la nef qu’un véritable condensé du savoir-faire et du quotidien des hommes du XVe siècle est donné à voir grâce au talent de sculpteur de Sulpice. Parvenu jusqu’en ce début de XXIe siècle dans un état exceptionnel, dont les images grotesques (pour certaines) et les thèmes peuvent surprendre, voire déconcerter, sur un mobilier religieux. Car les sculptures vont, justement, bien au-delà du religieux. Elles s’offrent à la réflexion ou au vagabondage intellectuel de tout un chacun sur l’homme, le couple et la famille en dépeignant parfois en mode "carnavalesques" (à l’instar de la sculpture de la bufatièra), propres à une société où la peste, la maladie et la mort sont le quotidien. Une sorte d’exorcisme par la dérision des angoisses de toute une époque.

Modernisme

Les stalles de la collégiale sont le fruit d’un menuisier du XVe siècle, André Sulpice, dont l’œuvre se retrouve dans des édifices couvrant une vaste zone géographique (Bourges, Vence, Mende, Béziers, Marvejols, Rodez, Villefranche-de-Rouergue). Il laissera dans la bastide deux ensembles de stalles : à la collégiale et à la chartreuse Saint-Sauveur. Le fameux "huchier" du Rouergue serait natif de Bourges et aurait sillonné le sud de la France en menant, parfois de front, plusieurs chantiers importants. Les stalles de la collégiale furent achevées en 1487, trois ans avant la mort du sculpteur. Quatre types de représentations sont présents sur les "miséricordes" de la collégiale : les plantes, les animaux, les monstres et les hommes. Chacun révélateur d’un état d’esprit entre ce que l’on voit et ce que l’on ne peut montrer. Les plantes pourraient ainsi revêtir une fonction symbolique de ce qui ne peut être représenté. Les animaux véhiculent les valeurs qui leur sont attachées, le courage, la couardise, la fidélité… Les monstres suggèrent la transition entre les animaux et les hommes et ont eux aussi une valeur symbolique. La représentation humaine saisit le peuple au quotidien à travers des thèmes assez communs : le carnaval, la fête, les excès de toutes sortes symbolisés par les contorsionnistes à visage de singe. Le singe, emblème de la déformation que subit l’homme dans ses excès…

Pour en savoir plus, lire l’excellent petit ouvrage de vulgarisation de Gilles Bernard, "Le Carnaval des Miséricordes", ou les poèmes que leur a consacré Yves Rouquette.

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