Millau. Zone 360 : Florian Jauffret a fait du virtuel sa réalité

La réalité virtuelle est en passe de devenir le média de demain. Utilisée dans de nombreux secteurs (médecine, recherche, immobilier, défense…), elle est accessible depuis quelques années au grand public, par le biais du jeu vidéo. Le Saint-Affricain Florian Jauffret a bien saisi le potentiel de cette technologie et a ouvert en 2016 la Zone 360. Un espace de 680 m2, installé à Millau, au 63 avenue Jean-Jaurès, qui a tout du temple de la pop culture. Comics, mangas, jeux de société, laser game, consoles de jeux et bien sûr casques de réalité virtuelle offrent au public une expérience de divertissement inédite. L’entrepreneur de 37 ans a toujours été passionné par les nouvelles technologies. "J’ai baigné dans l’informatique depuis que je suis tout petit, indique Florian Jauffret. À la maison, on avait l’ancêtre des ordinateurs, un Texas Instrument. Puis, très vite sont arrivés les premiers PC et les consoles."

Branché robotique

Au fil des années, il développe aussi bien de l’intérêt pour les jeux vidéo que pour la maintenance des machines. "Au lycée, on m’appelait pour réparer les postes informatiques, explique Florian. J’ai eu de plus en plus de copains qui me demandaient de dépanner leurs ordinateurs. À côté, j’animai une rubrique jeux vidéo sur Radio Saint-Affrique."

Pourtant, après le bac, c’est une autre voie qu’aimerait emprunter le jeune homme. Passionné d’aviation, il prend des cours de vol et obtient son brevet de pilote. Mais l’espoir de devenir pilote de chasse est brutalement enterré, lorsqu’il développe subitement un diabète de type 1. "C’était une grosse déception pour moi. Heureusement, j’avais l’informatique et j’ai donc entamé des études à Montpellier." Diplômé d’un BTS informatique, Florian Jauffret revient à Saint-Affrique et monte en 2006 la société SID, spécialisée dans la réparation d’ordinateurs.

"À cette époque, je n’avais plus trop le temps de jouer. Lorsque je testais un jeu, c’était plus pour regarder sa conception, comme on peut le faire pour la réalisation d’un film. Je continuais quand même à suivre les innovations du secteur. Avec un ami, on testait les premières imprimantes 3D. Je suis pas mal branché robotique également."

"On essaye d’innover"

Pourtant, il faudra attendre encore un peu avant de voir débarquer la réalité virtuelle.

"En 1999, j’avais essayé un premier casque à Montpellier, mais c’était très basique. En 2010, j’achète un nouveau modèle, mais rien n’a vraiment changé, la définition est toujours trop faible. En 2013, en contribuant au financement participatif du modèle DK2, j’ai plus d’espoir. Lorsque je le reçois quelques mois après, je confirme qu’on peut l’exploiter commercialement. Pour faire fonctionner ces équipements, il faut des machines très puissantes et surtout de l’espace, ce que n’ont pas forcément les particuliers."

Le projet se dessine très vite et la banque fait confiance au jeune entrepreneur. "On fait les plans, la déco et puis je cherche un lieu. En visitant les locaux de l’avenue Jean-Jaurès, on décide d’ajouter un laser-game. Une fois de plus, on essaye d’innover, en faisant appel à un équipementier russe, spécialisé dans les répliques d’armes. À côté, j’intègre dans cet espace tout ce que j’aime, les BD, mangas et comics, les jeux de société et tout un tas d’accessoires." En février 2016, la Zone 360 ouvre ses portes et veut attirer au-delà du public de joueurs. "On a 130 programmes disponibles en réalité virtuelle. Des jeux de tir ou de sport, mais également des expériences plus originales comme la découverte spatiale ou une simulation de cuisine. C’est autant adapté aux enfants qu’à leurs grands-parents." Aujourd’hui, la structure fonctionne et ne demande qu’à se développer, mais peut-être que Millau devra attendre encore un peu avant de céder à la vague de la réalité virtuelle.