Tribunaux : "Nous continuons d’assainir l’arrondissement"

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  • Éric Bramat (au centre), président du tribunal de grande instance, a souligné les bons chiffres de la justice en Aveyron
    Éric Bramat (au centre), président du tribunal de grande instance, a souligné les bons chiffres de la justice en Aveyron CPA
Publié le , mis à jour
Philippe Henry

Le président du tribunal de grande instance Éric Bramat a notamment rappelé que le délai d’attente pour les affaires pénales était en baisse.

L’an passé, plusieurs sièges de magistrats étaient vides, en raison de postes vacants. Hier, les intempéries ont empêché plusieurs d’entre eux d’assister à l’audience de rentrée. Mais avec l’arrivée de Fanny Moles, "contrairement à l’équipe du siège, celle du parquet est au complet", a rappelé Éric Bramat, président du tribunal de grande instance.

"En 2018, nous diminuons encore stock des affaires en cours qui représente, en matière civile, seulement 7 à 8 mois d’activité, avec un effet sur la durée des affaires terminées très prometteur, puisque son augmentation indique en réalité que nous avons pu traiter les dossiers les plus anciens", poursuit le président du tribunal de grande instance.

Concernant l’activité civile des tribunaux d’instance, elle s’est réduite ces deux dernières années. Le TGI recevait près de 3 000 affaires en 2016. En 2018, il en a reçu 2 500. "Il s’agit d’un mouvement national principalement lié aux nouvelles attributions des notaires en matière de divorce et de succession, explique Éric Bramat. L’activité du juge aux affaires familiales représente aujourd’hui moins de 40 % de notre contentieux civil. Elle était bien plus importante il y a 10 ans. Et l’année 2018 confirme que les couples qui se séparent ne contournent pas le nouveau dispositif de divorce sans juge."

2 000 affaires civiles en stock en 2015

L’an passé, le tribunal correctionnel a rendu plus de 1 200 jugements (lire chiffres ci-dessous). "Malgré une année marquée par les mouvements de grèves, celle des avocats, où nous avons renvoyer les dossiers dans des quantités très importantes, et bien que nos effectifs n’étaient pas au complet durant l’année, en particulier chez les magistrats du siège, nous continuons d’assainir un arrondissement judiciaire qui comptait, au TGI, plus de 2 000 affaires civiles en stock en 2015 et audiençait alors les affaires pénales à huit mois", se félicite le président du tribunal de grande instance.

De plus, les prévenus sont désormais convoqués " à trois ou quatre mois". Les décisions rendues en audience par les magistrats, de l’ordre de 900 à 950 en 2013 et 2014 "dépassent très largement ces niveaux depuis avec une moyenne parmi les plus importantes du groupe des juridictions auxquels nous appartenons".

Depuis maintenant quatre ans, Éric Bramat a pris la tête de la juridiction aveyronnaise. Dès son arrivée, le président du TGI s’est attaché à retisser le lien entre l’institution judiciaire et le justiciable. Par exemple, les cinq points d’accès au droit ont accueilli 299 personnes en 2018 contre 62 en 2015.

L’année 2019 sera tournée vers "la dématérialisation des procédures pénales". "Mais l’ère des piles de dossiers n’est pas encore tout à fait pour demain, glisse Éric Bramat. Et cela ne veut nullement dire que la justice sera remplacée par des machines."

 

 

En chiffres

  • 468 comparutions  sur reconnaissance de culpabilité en 2018.
  • 11 628 procès verbaux enregistrés.
  • 8 119 affaires traitées.
  • 3 117 affaires poursuivables.
  • 2 766 réponses pénales.
  • 1 279 jugements.
  • 468 comparutions sur reconnaissance de culpabilité.
  • 1 011 ordonnances pénales délictuelles.
  • 1 847 saisines du tribunal correctionnel dont 51 comparutions immédiates.
  • 566 affaires classées après réussite d’une mesure alternative aux poursuites.
  • 397 hospitalisations sous contraintes.

 

Prud'hommes : difficultés à l'horizon ?

Les juges prud’homaux ont conclu cette rentrée judiciaire. Cette année, 64 conseillers sont en poste. Un renouvellement important a eu lieu ces dernières années.
Jérôme Nigris, président et représentant des salariés, déplore toutefois la baisse des saisines enregistrées auprès de la juridiction prud’homale. Réduction des droits des salariés et de leur protection, facilitation des ruptures du contrat de travail en les codifiant avec la mise en place de barèmes indemnitaires largement revus à la baisse, etc. De nombreuses réformes menées ces dernières années qui ont mis à mal la justice des prud’hommes. « Cette baisse départementale se retrouve fortement au niveau national également », souligne Jérôme Nigris.

Tribunal de commerce : « Malgré la reprise, l’économie aveyronnaise reste fragile »

Peu après la rentrée du tribunal de grande instance, les magistrats du tribunal de commerce ont, à leur tour, présidé l’audience de rentrée. Ils ont fait le bilan d’une année 2018 où l’activité a été « particulièrement soutenue », selon le substitut du procureur, Frédéric Coulomb. En effet, 231 affaires ont été introduites l’an passé. Un chiffre moins important que celui d’il y a deux ans, tout comme les procédures de sauvegarde ou de redressement. « Mais si l’économie aveyronnaise va mieux elle reste toujours fragile, explique le magistrat. Le nombre d’entreprises en difficultés ayant 30 à 50 salariés est conséquent. »
 

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