Le territoire millavois se rapproche de Montpellier
Partenariat. Une convention signée par la Ville et la communauté de communes avec l’agglomération.
Les protagonistes n’ont eu de cesse de répéter que le Sud-Aveyron était historiquement tourné vers le sud et donc vers Montpellier. Le maire de Millau rappelait même l’anecdote historique du mariage de Marie de Montpellier et du roi d’Aragon, financé en partie par la vicomté de Millau, pour insister sur ces liens anciens.
Aussi, c’est selon Christophe Saint-Pierre, maire de Millau, et Gérard Prêtre, président de la communauté de communes Millau grands causses, tout naturellement que ce jeudi, les deux collectivités ont signé une convention de partenariat avec Philippe Saurel, président de Montpellier Méditerranée métropole. Un rapprochement « qui doit être gagnant-gagnant », comme ils l’ont aussi rappelé.
Dans l’aire d’influence
Philippe Saurel l’a replacé dans le contexte des partenariats engagés par la métropole depuis sa création en 2015, avec de nombreux « territoires voisins et de son aire d’influence ». Et du parlement des territoires qu’il a lancé et qui en réunit chaque année, de façon informelle, 55.
Ce partenariat avec le Millavois portera d’abord sur l’économie. « Il faut rapprocher nos écosystèmes au profit des entreprises », commentait Christophe Saint-Pierre. Gérard Prêtre précisant que l’écosystème millavois, connecté en très haut débit, était en cours de finition pour cette année. Il est constitué de l’espace de coworking, où se trouvaient les participants, l’incubateur qui sera prochainement inauguré, ou encore le Silex, Fab lab modernisé dans la rénovation du Créa. « Nous sommes des facilitateurs, les entreprises devront être les acteurs », insistait le président de Millau grands causses.
Le territoire millavois, présenté comme une terre d’expérimentation et d’innovation, se proposant d’accueillir des entreprises ou start-up qui ne trouveraient pas de foncier à Montpellier. Des start-up aveyronnaises espérant aussi intégrer la French Tech.
La coopération porte aussi sur le tourisme et la culture : promouvoir les offres des deux territoires, mettre les musées en synergie, valoriser les métiers d’art… Mais aussi sur le sport, avec une promotion réciproque des Naturals games et du Fise. Les deux territoires doivent s’allier pour candidater aux “territoires d’accueil” lors des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Enfin, les produits de qualité des grands causses doivent être référencés et vendus sur le Marché d’intérêt national de Montpellier métropole pour aider l’agriculture sud-aveyronnaise et promouvoir les circuits courts.
« Je n’oublie pas en regardant les remparts de Montpellier que la Ville a été construite par les journaliers et brassiers lozériens et aveyronnais », concluait Philippe Saurel, avant d’échanger des cadeaux avec ses hôtes. Gagnant-gagnant.
Zoom sur l’hôpital de Millau
En marge de la signature, Philippe Saurel a bien voulu répondre sur la gouvernance de l’hôpital de Millau lâchée à l’été 2018 par le directeur du CRHU de Montpellier. Le maire de Montpellier est président du conseil de surveillance.
« Le directeur du CHRU, Thomas le Ludec, a souhaité renoncer à cette gouvernance, car il y avait des problèmes en interne à Millau, difficiles à gérer en n’étant pas sur place quotidiennement. Des problèmes qui mettaient en jeu la santé des patients. Il s’est donc rapproché de l’ARS qui a repris la main. Mais, ce n’est pas un abandon. Sur le groupement hospitalier de territoire, le Sud-Aveyron est toujours intégré. »
Interrogé également sur l’arrière-fond politique de cette signature, Philippe Saurel a coupé court à la polémique : « Je ne suis pas candidat aux prochaines régionales. Il n’y a pas d’arrière-pensée. C’est vraiment du gagnant-gagnant. »
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?