Argences en Aubrac. Un Aveyronnais à la tête du Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand

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    Originaire de La Terrisse, Jean-Claude Saurel est aujourd’hui de son propre aveu, un « Clermontois heureux ». Repro L'Aveyronnais
Publié le , mis à jour
Centre Presse

Rencontre avec l’Aveyronnais Jean-Claude Saurel, président du Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand programmé jusqu'au 10 février.    

 

Né il y a plus de trente ans d’un ciné-club étudiant, le 41e festival de Clermont-Ferrand, grande fête internationale du court-métrage, se déroule du 1er au 9 février 2019. Trois compétitions réuniront les films sélectionnés cette année parmi près de 9 300 reçus du monde entier, dont plus 2 000 de production française. 78 films, de 58 nationalités, seront présentés en compétition internationale. Interview de Jean-Claude Saurel, président de Sauve qui peut le court-métrage.

Depuis 1999, vous êtes président de l’association Sauve qui peut le court métrage (NDLR : créée en 1981), qui vous a confié l’organisation de l’Événement. Pouvez-vous nous présenter cette association ?

C’est une association loi 1901, indépendante et collégiale, nous y tenons comme à la prunelle de nos yeux, qui a pris à son compte l’organisation du Festival du Court-métrage depuis bientôt 41 ans.

Pourquoi ce nom ? Sauve qui peut le court-métrage ?

Tout simplement en hommage au film Sauve qui peut la vie, de Godard. Nous avions déjà à cette époque une volonté, défendre une vision militante du court-métrage et une crainte, celle de voir la difficulté pour le genre d’exister dans le paysage cinématographique actuel.

Comment l’expliquez-vous ?

Par l’ignorance. On oublie trop souvent que les courts-métrages sont à l’origine du cinéma. Par mépris de la profession aussi pour ce genre plus abordable, qui offre un espace de liberté exceptionnel. Nous avons dans les courts-métrages une large et belle pluralité. Il est toujours bon de le marteler et de le défendre.

C’est le rôle de l’association ?

Notre but est de promouvoir les courts-métrages, c’est notre principe de base, notre profession de foi.

On parle de Clermont comme du "Cannes du Court", du plus grand festival de court-métrage au monde.

Attention, nous avons peu de choses en commun avec Cannes. À Clermont, nous reprenons à notre compte la philosophie des fondateurs du festival d’Avignon. D’Antoine Vitez, qui défendait l’idée, "d’un théâtre élitaire pour tous", et de Jean Vilar qui rêvait d’un théâtre pour tous… À Clermont, pour l’anecdote, tout le monde fait la queue, les spectateurs évidemment mais aussi et surtout les professionnels et invités. Cela crée une ambiance incroyable, quelques réticences aussi parfois il faut bien le dire, mais cette mixité est, disons, rafraîchissante.

Il y a quand même un peu de fierté à être comparé à ce genre d’événement planétaire ?

Oui, évidemment. Nous sommes aujourd’hui le premier festival de cinéma au monde en termes de fréquentation avec plus 140 000 places payées en moyenne. Pour cette 41e édition, 9 300 films, dont 2 000 français ont également été soumis au comité de sélection qui a finalement retenu 78 films de 58 nationalités. Des chiffres incroyables qui démontrent l’intérêt du public et de la profession pour notre rendez-vous.

Vous avez lancé le festival de Clermont-Ferrand en 1979 avec Antoine Lopez et Georges Bollon, après des études en droit puis en lettres, et un début de carrière de sculpteur et de graveur de pierres. Vous avez aussi co-réalisé en 2001 un film, Comme un seul. Pourquoi avoir consacré la plus grande partie de votre vie au court-métrage ?

Après mes études secondaires à Rodez, au lycée Foch, j’ai pris la direction de Clermont-Ferrand. Par passion pour le cinéma, je me suis inscrit au ciné-club de la faculté. Par ennui aussi, il n’y avait pas une vie culturelle débordante à cette époque. J’ai trouvé là une enclave intellectuelle qui m’a tout de suite plu. Le bonheur d’embrasser ce milieu a fait le reste. Quarante ans plus tard, j’y suis toujours.

Une question plus personnelle à présent. Vous êtes né en Aveyron avant de partir faire vos études à Clermont-Ferrand où l’on connaît désormais le parcours qui est le vôtre. Quel lien gardez-vous avec le département ?

Un lien discontinu. Ma vie est à Clermont-Ferrand aujourd’hui… Et depuis longtemps. Je garde bien sûr de très bon souvenir de cette époque. De ma jeunesse sur l’Aubrac, de ma scolarité au Lycée Foch à Rodez mais je ne reviens que très rarement dans le coin.

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