Rodez : le Faubourg, "un relais animé entre ville et campagne"

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  • Achèvement de l’église du Sacré-Cœur, il reste « le couronnement des deux clochers par des pyramides en pierre terminées par des lanternes ajourées dont le sommet est à 53 m au-dessus de la place de l’église ».
    Achèvement de l’église du Sacré-Cœur, il reste « le couronnement des deux clochers par des pyramides en pierre terminées par des lanternes ajourées dont le sommet est à 53 m au-dessus de la place de l’église ». Carto Club aveyronnais (G.Regourd)/ Repro CPA
  • « Layoule l’été, c’était notre piscine, et les près, nos plages », se souvient M.Landes.
    « Layoule l’été, c’était notre piscine, et les près, nos plages », se souvient M.Landes. Carto Club aveyronnais (G.Regourd)/ Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Deuxième volet sur l’histoire du faubourg Saint-Cyrice, qui fourmillait alors de mille métiers différents, comme une ville au pied de la ville…

Il y a plus d’un siècle, la population du faubourg Saint-Cyrice de Rodez se développe avec ses nombreux marchands et artisans qu’énumère Marc Censi, natif du quartier, dans sa préface de l’ouvrage de M. Bernard Pouget Les enfants du faubourg de Rodez :

"Le coutelier, le cordonnier, le serrurier, l’épicier torréfacteur de café, le filateur, le forgeron, le bourrelier, le ferblantier, l’électricien, l’atelier de tricotage, les cafetiers et les pâtissiers, le quincaillier et le droguiste, le charbonnier etc. […] Toute une foule industrieuse et colorée vit alors dans ce qui est devenu plus qu’un quartier, mais un gros bourg au flanc de la cité ruthénoise, un relais animé entre ville et campagne et qui va forger une identité faubourienne bien différente de la ville".

Des orchestres

Ainsi Marinette Marteau, 88 ans, de raconter : "On faisait venir de bons orchestres de Decazeville pour les fêtes du faubourg, et les gens de la Cité, d’en haut, voulaient y venir sans payer ! Alors on leur mettait une barrière en bas de la rue Béteille, à hauteur de la pharmacie Delclaux (la pharmacie du Faubourg) pour fermer la rue et s’ils approchaient sans vouloir payer, gare à eux !!".

Un forgeron facétieux

"Dans ce faubourg, raconte encore un ancien, Pierre Vieilledent, il y avait un forgeron, excellent soudeur par ailleurs, qui avait été contesté car il travaillait le matin très tôt et réveillait tous les voisins ; et un jour on lui a expliqué la règle, c’est-à-dire de ne pas commencer avant 6 heures. Alors désormais à 6 heures précises, il n’avait rien à taper sur son enclume, mais il tapait quand même en disant : “Puisque je peux faire du bruit à 6 h et bien j’en fais !!”"

"Une piscine" à Layoule

L’été, les sites du Mascarou, le Gué de Salelles, les petites ou les grandes Ondes, accueillent pour de longues baignades la jeunesse du quartier et aussi celle de la ville haute, car il n’y avait pas encore de piscine à Rodez et les scolaires venaient donc apprendre à nager dans les eaux claires de Layoule.

"Ces endroits, écrit encore Bernard Pouget, résonnent encore des bruits des éclaboussures de l’eau fendue par les nombreux plongeons suivis de rires et de cris."

Et Gérard Landes, ancien de la rue Saint-Martin-des-Prés, résume simplement ces moments de bonheur passés au fil de l’eau :

"À Layoule, l’été, la rivière Aveyron c’était pour nous enfants, notre piscine et les prés, nos plages ! C’était très animé particulièrement le dimanche !"

L’église du Sacré-Cœur (troisième et dernière église du faubourg)

Face à l’accroissement de la population, l’église Saint-Cyrice s’avère bien vite trop exiguë, Monseigneur Ernest Bourret, évêque de Rodez et grand bâtisseur, décide d’entreprendre la construction d’un édifice plus ambitieux, en s’inspirant des grandes églises de pèlerinage du Moyen Âge, comme Conques ou Saint-Sernin de Toulouse, et en confiant la bonne marche de cette "grande œuvre" au zélé prêtre Pierre Vidal ; ce sera l’église du Sacré-Cœur dédiée au "Cœur de chair du Christ", dévotion qui se popularise partout en France à cette époque comme à Montmartre. En 1856, le Pape étend la fête du Sacré-Cœur au monde entier.

Monseigneur Bourret est à l’initiative de la commande du Sacré-Cœur de Rodez à l’architecte départemental Henri Pons, auteur de nombreuses études archéologiques comme sur Najac ou Bournazel, et ayant restauré l’église Saint-Amans de Rodez et construit notamment l’église du Sacré-Cœur de Millau. Le lieu retenu occupe une parcelle contiguë à l’église Saint-Cyrice et au cimetière.

La pose de la première pierre de l’église du Sacré-Cœur est un évènement pour Rodez et le département, elle a lieu le 7 septembre 1886 à 8 heures du matin : plus de 400 prêtres en habit de chœur entourent l’Évêque, tandis que la foule des paroissiens se rend en procession au-devant du cortège qui s’avance lentement en chantant les litanies des Saints.

À suivre…

L’histoire du faubourg en films et témoignages à retrouver sur youtube

https://www.youtube.com/watch?v=j2zRFB9rGjk&fbclid=IwAR1NEDcYN9aljBtaiAwSU73xS14cfnPwMT0kEPC9EhX2cTek2kgqhygjxGI

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