Entraygues-sur-Truyère. Alain Marcillac, des rives de la Selves à celles de la Seine

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  • Originaire de Banhars, près d’Entraygues-sur-Truyère, Alain Marcillac est installé à Paris mais il continue à répondre à l’appel de son Aveyron natal. Originaire de Banhars, près d’Entraygues-sur-Truyère, Alain Marcillac est installé à Paris mais il continue à répondre à l’appel de son Aveyron natal.
    Originaire de Banhars, près d’Entraygues-sur-Truyère, Alain Marcillac est installé à Paris mais il continue à répondre à l’appel de son Aveyron natal. Zoé Cadoit
Publié le , mis à jour
A Paris, Zoé Cadiot

A 57 ans, l’Aveyronnais de Banhars Alain Marcillac vient d’acquérir à Paris une troisième affaire, une brasserie située dans le quartier du Marais.

Dire qu’il est tombé dedans quand il était petit, n’est pas excessif. Même si Alain Marcillac, 57 ans, rappelle qu’il est avant tout "né dans une ferme". "On est de Banhars, à côté d’Entraygues-sur-Truyère, où "mes parents faisaient un peu d’élevage, un peu d’aubrac".

"Ma grand-mère avait quelques bêtes mais tout ça est fini depuis bien longtemps. Avec la construction du barrage de Cambeyrac, elle a été expropriée. Et les bonnes terres ont été noyées", précise l’homme, aujourd’hui à la tête de trois établissements parisiens, dont la brasserie "Le Turenne", derrière la place des Vosges, tombée dans son escarcelle l’année dernière. Invité à regarder dans le rétroviseur, ce père de deux jeunes filles, "deux malheureuses" souligne-t-il non sans humour, semble gêné par cet exercice de rétrospection : "Vous savez, c’est juste une vie de travail. à la ferme, il fallait aider. Et pas question d’être rémunéré pardi. Même quand on aidait au bistrot avec mes sœurs".

Au bistrot ? "Oui, en complément de revenus, mes parents tenaient au village le petit café de la Selves, du nom de la rivière. On travaillait beaucoup l’été. Je me souviens, il y avait déjà des touristes hollandais", glisse le patron, plus inquiet des derniers caprices de sa caisse enregistreuse, à quelques heures du service de midi, que d’éventuelles confessions inappropriées. "Mais bon, ça va aller", sourit l’Aveyronnais, d’un naturel optimiste.

Oui, voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide semble être sa ligne de conduite. Sinon, comment expliquer, fin 1987, l’acquisition en gérance libre de son premier café, "Le Terminus", en face de la Gare de Lyon. "à l’époque, cela devait être l’affaire la plus pourrie de Paris.

Le quartier était difficile, avec derrière l’Îlot Chalon, plaque tournante des toxicos", se souvient Alain Marcillac, qui a fait ses premières armes derrière le zinc de son oncle, installé en région parisienne : "J’ai eu de la chance, le propriétaire, qui était un de nos voisins au pays, m’a accordé sa confiance".

Vers de nouvelles aventures...

Les années passent. Et l’ancien chauffeur de camion, employé quelques mois sur le chantier du barrage de Montézic, après son service militaire près de Bordeaux, se révèle un entrepreneur audacieux, en reprenant, conjointement avec sa femme Régine, originaire de Soulages-Bonneval, "L’Entracte", une nouvelle affaire. Situé de l’autre côté de la Seine, avenue des Gobelins, il illustre parfaitement l’évolution du métier. Les cafés calva du matin ont laissé place au petit verre de vin blanc et autre cocktails branchés, prisés à l’apéro par une clientèle plus bobo. "Jamais, on aurait pu imaginer, il y a quelques années,

voir une femme s’installer seule à la terrasse d’un café", pointe le bistrotier dont l’établissement, avec l’ouverture de salles multiplexes, est devenu l’un des rendez-vous des cinéphiles du quartier et autres amateurs de comédies.

Un succès qui pousse le quinquagénaire vers de nouvelles aventures. D’où l’acquisition du "Turenne". Si, aujourd’hui, ses origines aveyronnaises apparaissent parfois dans sa carte, il aimerait les afficher plus clairement. Peut-être un partenariat avec un éleveur. Surtout qu’Alain Marcillac revient souvent au pays. Et pas seulement à cause de sa cinquantaine de chèvres !

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