Espalionnais : un projet pour ranimer les terrasses du Lot

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  • Réflexion citoyenne animée, ici à Estaing, pour redonner vie à ce paysage emblématique.
    Réflexion citoyenne animée, ici à Estaing, pour redonner vie à ce paysage emblématique. OC
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Olivier Courtil

Une réflexion est engagée sur cinq sites identifiés à Espalion, Estaing, St-Côme et Entraygues.

Comme un balcon sur la rivière, les coteaux pleuvent sur la vallée du Lot. Témoin jadis de l’attractivité du territoire, ce paysage aujourd’hui se meurt, envahi par la nature, car délaissé par toute activité humaine. Pour cette raison, la Communauté de communes Comtal Lot Truyère porte un programme de "Revalorisation des terrasses" qui "vise à valoriser les paysages comme autant de marqueurs identitaires, de ressources touristiques et économiques, de potentiels d’attractivité pour capter une nouvelle population et inviter la population actuelle à se les approprier", résume Marlène Chantel, conseillère chargée de projets territorialisés à la Chambre d’agriculture et missionnée par la Communauté de communes pour animer et mettre sur pied ce programme. Pour Jean-Claude Anglars, président de l’ancienne intercommunalité à l’origine du projet né de la Maison du vin, de la vigne et des paysages en 2006 : " C’est un écrin, j’y crois beaucoup, le projet reste à construire ".

Une construction dont les fondations viennent de débuter à travers des réunions organisées dans les communes concentrant les cinq sites identifiés.

À Espalion, les terrasses sous le château de Calmont ; à Entraygues, les coteaux à la confluence sous la route de Montsalvy faisant face au château ; au calvaire à St-Côme-d’Olt ; et à Estaing avec les sites du Mal Pas, l’Ouradou, Carays et des Coustilles. "L’idée du projet communautaire est de créer du lien avec ces paysages caractéristiques mais en menant un projet spécifique sur chacun des sites", précise Marlène Chantel.

Se réapproprier cette architecture vernaculaire

Ainsi, une réunion façon brainstorming vient de se tenir à la mairie d’Estaing où habitants, responsables associatifs, vignerons, élus et porteurs de projet, comme Isabelle Brantu, nouvelle viticultrice, se sont retrouvés pour réfléchir aux coteaux de demain. Un projet ambitieux et captivant car transversal, faisant appel à l’histoire, l’économie, le tourisme… Avec pour point de départ, le constat du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) de l’Aveyron (CAUE) sur l’état de santé des terrasses du Lot : "Un terroir non exploité en état de dégradation". À l’image du vin d’Estaing qui comptait 80 déclarants en 1977. Ce n’est donc pas une mince en affaire, mais l’enjeu est colossal portant sur l’avenir même du territoire et des Hommes qui y vivent. Et les récipiendaires ont fait preuve d’imagination ce qui est, en-soi, une première réussite comme une première pierre à l’édifice, en cheminant leur réflexion à travers des questions posées par l’animatrice, comme par exemple : "Quel est l’objet du désir en partant d’Estaing ?"

Pêle-mêle, il a été évoqué dans cette envie que leur pays avec son architecture vernaculaire ne tombe pas dans l’oubli : un sentier de cueillettes ranimant les vergers et autres plantes aromatiques, un kit viticole (dont l’idée avait été lancée par le regretté Jean-Pierre Marc) pour la transmission, l’installation d’une Maison ou pépinière du savoir-faire, un lieu générateur d’économie et de partage, un troupeau de brebis pour débroussailler comme ce fut le cas à Bozouls, tout cela en respectant l’environnement et le rythme des saisons. Une économie sociale et solidaire qui prend en compte les besoins des habitants comme des touristes pour mieux et bien vivre ensemble. "Il faut l’entraide avant le partage", a conclu Fleuret Pagès, la mémoire d’Estaing. Chacun sait ce qui lui reste à faire pour être bien dans son écrin.

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