L'Aveyronnais Grégory Velsin a goûté le désert péruvien
Néophyte en distance longue, le Millavois a participé en fin d’année dernière au half marathon des sables au Pérou. Une folle aventure.
Mi-octobre, un mail de la marque française WAA parvient aux responsables du magasin millavois Sport 2 000 avec lesquels elle travaille depuis plusieurs mois. Un mail qui leur offre deux places pour aller courir le half marathon des sables, au Pérou. Le 1er décembre… Le début d’une sublime aventure. À tous les sens du terme.
Lorsque la nouvelle est tombée, soudaine, inattendue et brutale, il fallut réagir très rapidement vu les délais impartis, pour le moins ténus. Une fois la (bonne) surprise passée, la décision fut prise de ne pas manquer une si agréable opportunité. Pour autant, comment envisager de parcourir 120 km en quatre jours dans le désert péruvien, avec toutes les contraintes inhérentes à ce genre d’épreuve, lorsqu’on n’a disputé que des courses ne dépassant pas 24 km ? « Après avoir joué au foot, alors que je détestais la course à pied, j’ai accepté de participer au Trail de la Muse de Saint-Beauzély. C’était en 2014, dans des conditions dantesques, sur la distance des 10 km. Et bizarrement, j’y ai pris goût », confie Grégory Velsin dans un sourire. À partir de là, à raison d’un à deux entraînements par semaine, le travail au magasin ne permettant guère plus, c’est sur les 24 km de l’hivernale des Templiers et les 21 km de la Gaz’Bartas, sur le Larzac, qu’il fit ses gammes, en 2017. En soi, pas vraiment la préparation optimale pour aborder un half marathon, en parfaite autonomie.
Ne voulant y aller seul, son associé Camille Ramplou ne pouvant l’accompagner, il proposa à Jérôme Rességuier, rompu à la discipline, de partager l’aventure. « Il était à l’aéroport de Saint-Denis et revenait de la diagonale des fous. Il m’a demandé cinq minutes de réflexion. C’était bon ». Il fallait alors songer à se préparer un minimum, il ne restait que six semaines avant la course.
Seul au monde…
« J’ai pris des renseignements un peu partout et j’ai fonctionné au feeling. Mais j’ai dû composer avec les blessures (doigt sectionné fin octobre, déchirure à la cuisse décelée la veille du départ, névralgies) et les aléas de dernière minute (pack de course jamais arrivé)… » Malgré le fait que toutes les conditions semblaient réunies pour qu’il ne parte pas, ces évènements ne perturbèrent nullement le duo qui se posa à Lima après 16 heures de vol, avant de rejoindre, parmi 350 autres engagés, le désert d’Ica où le bivouac était installé à quelques pas de l’océan pacifique. Magique !
Décalage horaire, embruns marins, température de 24° (milieu de printemps), hygrométrie très importante, paysages à couper le souffle, absence totale de réseau, « on se sentait seul au monde. Notre seul but était de terminer après s’être confronté aux éléments. On avait 30 km à parcourir le premier jour, 60 le deuxième, une journée de repos et de soins, puis 30 km le quatrième jour. Ce fut parfois très compliqué (brûlures malgré les protections totales, vent de face en mini-tornades, surfaces de sables souples puis cassantes difficiles à appréhender, ampoules sous les ongles, maux de tête), par manque d’expérience mais l’aventure humaine, les notions d’entraide et de solidarité développées, la création de véritables liens et le fait d’apprendre à connaître son corps, à puiser au bout de soi-même, furent autant de révélateurs. Je ne regrette rien, d’autant plus que j’ai pu partager cette sublime expérience avec ma femme, Aurélie, et mes enfants, Noa et Emy qui m’envoyaient des messages papier, comme les amis. Le soir, au bivouac, coupé du monde, c’était souvent émouvant… » S’ils terminèrent l’épreuve, par ailleurs parfaitement organisée par les Péruviens très respectueux de l’environnement, respectivement aux 41e et 137e places, Jérôme et Grégory profitèrent de cette destination de rêve pour visiter l’intérieur des terres.
Et passer du niveau zéro de la mer à 3 500 mètres d’altitude, en rejoignant Cusco. « Un choc, c’était assez angoissant car on a eu le mal des montagnes. On a rapidement compris pourquoi les feuilles de coca, au goût d’épinards séchés, étaient en libre-service dans un grand panier… Mais le lendemain, la vue du Machu Picchu nous fit tout oublier. C’était somptueux. Un site mystique, suspendu dans les nuages, différent à chaque regard ; 4 heures de pur bonheur ».
De cette fantastique « épreuve » du half marathon des sables, Grégory ne retient finalement aujourd’hui que les aspects positifs : la course dessinée dans un désert très aride peu médiatisé, des sites ultra-protégés dans lesquels les fouilles archéologiques se poursuivent, les rencontres fort sympathiques (notamment avec PPDA et son fils ou Guillaume Gomez, cuisinier de l’Élysée), l’ambiance sur le bivouac, les véritables notions d’entraide (« un grand merci à mon coéquipier qui a su me conseiller et m’épauler ») et de dépassement de soi. Sans oublier l’exceptionnelle beauté de décors époustouflants. Une aventure inoubliable…
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?