Une autre paire d’Avranches pour Rodez

De Chambly à Avranches, c’est à un grand écart que les joueurs du Raf vont être soumis ce soir (20 h), en passant, en l’espace de huit jours, d’un adversaire jouant clairement la montée en Ligue 2 à un autre luttant pour se maintenir en National. Un grand écart en trompe l’œil pour Laurent Peyrelade, leur entraîneur, qui a fait le choix, mercredi, en conférence de presse, d’en relativiser la portée, de la même façon qu’il a relativisé celle du succès de son équipe face aux Picards à domicile (2-1), en déclarant, comme il y a huit jours, que ces trois points avaient "la même valeur comptable" que si l’opposition avait eu pour identité Avranches, justement, ou Dunkerque.

"Il reste quatorze matches, on a quarante-et-un points et il en reste donc quarante-deux à distribuer", a-t-il appuyé, avant de compléter : "Il y a tout le temps une équipe qui finit en trombe, comme Béziers l’an dernier ou Châteauroux et Amiens avant".

"Tout à aller chercher"

Pour que sa troupe ne soit pas victime de ce scénario et ne se fasse pas doubler au poteau, l’ancien attaquant a fixé un cap clair : "continuer à avancer, ne pas s’endormir et ne pas se prendre pour d’autres".

"On n’a rien à défendre mais tout à aller chercher, a-t-il enchaîné quand fut posée la question de savoir si - et éventuellement comment - il allait s’adapter au fait de passer de la position du chasseur à celle du chassé, selon l’analyse effectuée par Bruno Luzi, l’entraîneur de Chambly, jeudi dernier. Mon seul objectif est de travailler avec mon groupe pour gagner des matches, même si je sais que je ne les remporterai pas tous et que j’en perdrai. Je veux bien être chasseur quand j’ai un point de retard sur ceux qui sont devant (comme c’était le cas avec Chambly, NDLR), mais quand il y en a huit (l’écart qui sépare Laval, quatrième, du Raf), il faut être sacrément adroit. Je préfère être à ma place qu’à celle de Lyon-Duchère ou Boulogne. Ce qui m’intéresse est que mon équipe soit vaillante, généreuse et disciplinée."

20 % de marge

Parmi ses attentes figure également la progression de ses hommes sur certains points, et notamment de ceux ayant "le plus de maturité, comme “Ruff” (Pierre Ruffaut, absent ce soir), “Sana” (Amiran Sanaia) ou “Flo” (Florian) David" dans la capacité à "poser la balle, à mettre un peu de tranquillité dans le jeu", des domaines dans lesquels le Raf a péché en début de seconde période face aux Camblysiens ; une défaillance immédiatement punie par ces derniers avec l’égalisation.

"On a fait quelque chose de très, très bien pendant quarante-cinq minutes mais ce qu’il faut, c’est arriver à ne pas redescendre", a-t-il insisté, avant de révéler : "Beaucoup de joueurs ne sont pas à leur limite. Ils sont jeunes mais ils en ont conscience car ce sont des mecs intelligents. On est sur des détails mais c’est intéressant, d’autant plus qu’on a de la marge individuellement et collectivement (marge qu’il a évaluée à 20 %). La clé est de savoir durer. Réaliser une performance de très haut niveau, même si ce n’est pas donné à tout le monde, est possible, mais en faire douze sur quatorze, ça, c’est différent."