Conques-en-Rouergue. Aveyron : l’appellation GR fera-t-elle fausse route sur le circuit 62 ?
Le sentier de Grande Randonnée 62, qui traverse le département du Millavois jusqu’à Conques, pourrait perdre son appellation. La faute à un manque d’hébergements et d’investissements le long du trajet.
Le chemin reliant le sud-Aveyron à Conques mènera-t-il bientôt vers un cul-de-sac ? Quelques heures avant l’assemblée générale de la Fédération française des randonneurs de l’Aveyron, la 37e du nom, prévue à Olemps (voir ci-dessous) la problématique concernant l’avenir de la Grande Randonnée (GR) 62 turlupine l’esprit des passionnés de marche.
Insuffisance en matière d’hébergement
La raison à cette inquiétude sur le devenir d’un des quatre principaux sentiers du département ? La crainte de voir disparaître, à court terme, l’appellation attribuée par la fédération nationale. "Les règles en matière de cahier des charges ont bien changé depuis la création du sentier, dans les années 1980, et beaucoup d’éléments ne le valorisent plus ", s’en désole le président de la section aveyronnaise, Michel Longuet, au four et au moulin sur ce dossier.
Le sentier, qui relie Meyrueis, dans le massif de l’Aigoual, à Conques, est victime d’une conjonction d’éléments défavorables. La première, et non des moindres, trouve sa source dans le manque d’infrastructures locatives à destination des randonneurs. Sur les 182,5 km que compte le GR, l’intervalle entre deux structures d’accueil est en moyenne de 20 à 25 km. Un espacement trop important en matière d’hébergements qui n’est pas forcément du goût des instances nationales. "Les randonneurs, bien souvent, mettent beaucoup de temps à trouver un endroit où dormir ", confirme le responsable des randonneurs aveyronnais, concédant toutefois que la fréquentation du circuit 62, sillonnant les paysages du Lévezou et du Ruthénois, reste un des moins fréquentés du département.
Collectivités locales aux abonnés absents
Hébergements insuffisants d’un côté, négligence en matière d’investissements et de valorisation de l’autre discréditent petit à petit l’intérêt des marcheurs pour ce sentier. Le sujet n’est pourtant pas éludé par les principaux intéressés. L’association reconnait la nécessité de moderniser, en particulier, les outils de communication, du type topo-guide, ouvrage utilisé pour faciliter le repérage des amateurs de marche une fois sur site. Si les efforts en matière de balisage sont régulièrement faits par les différentes sections de la Fédération française de randonnée, le travail d’entretien des chemins, lui, laisse quelque peu à désirer. "Le manque de qualité du GR62 passe par l’absence d’entretien réalisé sur certaines portions, à la charge des municipalités, si bien que quelques-unes risquent de disparaître d’ici peu", appuie le responsable aveyronnais, qui ne souhaite pas pointer du doigt les mauvais élèves. Le souci, s’il n’est certes pas nouveau, nécessite le déploiement de moyens supplémentaires.
Michel Longuet, conscient que l’avenir de la GR62 passe d’abord par une large concertation, ne compte pas rester les bras croisés. Lui et son équipe songent déjà, en ce début d’année, à réunir "dans un laps de temps rapide" l’ensemble des pouvoirs publics concernés, communes et communautés de communes traversées par cette grande voie. Une détermination qui, si elle provoque des changements, ravira aussi bien les marcheurs d’ici et d’ailleurs.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?