De la commune libre aux bistrots du Faubourg à Rodez

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  • La rue Saint-Cyrice au siècle dernier et ses nombreux commerces.
    La rue Saint-Cyrice au siècle dernier et ses nombreux commerces. Carto club 12
  • Le café Rouergat.
    Le café Rouergat. E.Trebosc et L.Farrenq
  • Lucien Delclaux, à droite, pharmacien et «maire» de la Commune libre de Saint-Cyrice-Lès-Rodez, et M. Courieux, préparateur. Lucien Delclaux, à droite, pharmacien et «maire» de la Commune libre de Saint-Cyrice-Lès-Rodez, et M. Courieux, préparateur.
    Lucien Delclaux, à droite, pharmacien et «maire» de la Commune libre de Saint-Cyrice-Lès-Rodez, et M. Courieux, préparateur. C.Tomasi
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Centre Presse

Dernier volet de la saga sur l’histoire du Faubourg de Rodez. Et une histoire du Faubourg en vidéo, réalisée par Fasco Productions pour la mairie de Rodez.  

Le 29 septembre 1931, une dizaine de citoyens ruthénois, tous habitants du Faubourg et à l’initiative de Lucien Delclaux, pharmacien du quartier, participent à la création de la Commune libre du Faubourg et élisent un maire du Faubourg. "C’est au cours de la séance du 27 août 1931, écrit l’historien Robert Taussat, que naquit officiellement la Commune libre de Saint-Cyrice-Lès-Rodez, dont le bureau, élu à l’unanimité des quatorze membres présents fut ainsi constitué :

président (autrement appelé bourgmestre) :M. Delclaux;vice-président : MM. Lacaze et Redon; secrétaire : M. Eybert; trésorier : M. Souquières; chef du protocole : M. Fagegaltier; poète : M. Lacout (les fonctions de cet adminstrateeur n’étant pas autrement précisées); conseillers : MM. Dueymes, Foissac, Miquel et Robert; garde-champêtre : M.Trémouilles; pompiers : MM. Foissac, Guitard, Mouysset, Roumagnac et Viguier".

Il fut question d’élire également la vivandière qui est pour le dictionnaire, "celle qui suit un corps de troupe et lui vend des vivres ; on désigna l’épouse de M. Théophile Foissac (…)"

Leur volonté était d’instaurer un réseau d’entraide sociale et charitable "mais dans une constante bonne humeur et une ambiance festive" et aussi faire "un pied de nez à la ville haute, bourgeoise et méfiante, envers ce petit peuple frondeur" dont les voix assurèrent longtemps une majorité municipale aux républicains puis aux candidats radicaux socialistes. Des mésententes avec le comité des fêtes du Faubourg mirent fin rapidement à cette Commune libre, qui disparut avant même de s’être publiquement manifestée.

Au bonheur des cafés

Il existe évidemment une longue histoire des commerces du faubourg, devenu après-guerre "un relais entre ville et campagne" :

de l’odeur de café torréfié qui embaumait le quartier, aux enfants rêvant devant la vitrine du Bazar Bleu, sans oublier le cheval Pompon des transports Cransac assurant la navette des colis avec la gare, etc.

Les cafés participaient de cette animation : le Bouloc, le Saint-Cyrice, chez Jason, Gaffard, Rey ou Flottes, le Progrès tenu par Marcel Masson etc.

Le café Rouergat, au 48 de l’avenue Tarayre, reste encore bien présent dans les mémoires : "Jeanine Couderc illuminait le café Rouergat de son rire", écrit la journaliste Marie-Christine Bessou, "et on se disait qu’elle était la tante que l’on aimerait voir le dimanche et puis Albert Maurel, originaire de Colombiès, plus discret, faisant des allers-retours avec la cuisine, remplissant les assiettes et les verres ! Avec une seule formule : “10 plats, 10 euros !” : poulet sauté, chou farci, ris d’agneau, soupe au fromage etc. etc" Sur un miroir ces quelques mots : "Bien vous servir. Vous faire plaisir. Vous voir revenir ".

Jeanine et Albert étaient la troisième génération à "tenir le comptoir" du café Rouergat qui ferma définitivement ses portes en décembre 2008,laissant le quartier et la ville entière nostalgique de "ces repas du soir où tout le monde restait jouer à la belote ou la manille". Sans oublier les cagettes de légumes laissées sur le devant de leur porte pour qui passait par là, après la fabrication des conserves par Jeanine et Albert.

Aujourd’hui les transformations du Faubourg sont en cours et "lo barri" connaîtra sans aucun doute un nouvel élan, une nouvelle histoire à écrire, amplifié dans un futur proche par la création du pôle universitaire de Saint-Eloi.

A lire sur le faubourg Saint-Cyrice de Rodez : Les enfants du Faubourg de Bernard Pouget aux Editions du Laquet, Etudes Aveyronnaises 2008 (recueil des travaux de la Société des lettres) l’article de Robert Taussat sur "La Commune libre du faubourg Saint-Cyrice de Rodez en 1931", Louis Lacout "Consous al Païs et a Roudes" collection du Grelh Roergas volume n°10

Chaque semaine, Centre Presse ouvre ses colonnes au service du patrimoine de Rodez Agglomération.

Laissez-vous entraîner dans son sillage à la découverte de ces trésors, connus ou méconnus, de l’agglomération ruthénoise.

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