"La 13e DBLE est une chance pour l’Aveyron"

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  • La représentante du gouvernement a souligné l’accueil bienveillant des Aveyronnais.
    La représentante du gouvernement a souligné l’accueil bienveillant des Aveyronnais. José Torres
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Joel Born

En visite, mardi, dans le camp militaire de la Légion étrangère, à La Cavalerie, la secrétaire d’État aux Armées, Geneviève Darrieussecq, a salué l’intégration réussie de la 13e DBLE. Et son impact économique et démographique sur le plateau du Larzac.  

D’origine landaise, la secrétaire d’État aux Armées, Geneviève Darrieussecq, ne fut pas dépaysée, mardi, en pénétrant dans l’enceinte du camp du Larzac, au beau milieu duquel trône une magnifique pinède. Accueillie par le chef de corps, le colonel Jacques Bouffard, en présence des élus du secteur, l’ancienne maire Modem de Mont-de-Marsan est venue dans le Sud-Aveyron saluer, à la fois, le lien entre l’Armée et la Nation, et l’intégration réussie des légionnaires et de leurs familles. "L’arrivée de la 13e DBLE est une chance pour l’Aveyron mais la DBLE a aussi la chance d’être en Aveyron, a imagé la représentante du gouvernement. Cette journée est l’expression d’une communauté d’intérêts entre l’armée et la population, mais aussi d’une volonté de bien vivre ensemble."

Pour la 13e DBLE, cette implantation dans le camp du Larzac constitue, en quelque sorte, un retour aux sources, puisque c’est sur ces terres de La Cavalerie que les premiers légionnaires de la demi-brigade ont fourbi leurs armes, en 1940. Après avoir été de tous les combats, de toutes les interventions, de l’Indochine à l’Algérie, cette "glorieuse unité" fut basée de 1962 à 2011 à Djibouti, puis de 2011 à 2016, aux Émirats Arabes Unis. Et c’est la première fois qu’elle s’installe, avec armes et paquetages, en métropole. Depuis son implantation à La Cavalerie, la 13e DBLE mobilise régulièrement des hommes pour l’opération sentinelle. L’an dernier, elle a envoyé 600 soldats au Mali, d’autres à Mayotte et au Liban. De nouveaux départs sont prévus à Mayotte et à La Réunion.

120 M€ investis d’ici 2013

Pour Geneviève Darrieussecq, cette implantation, qui "symbolise la montée en puissance de l’Armée de terre", traduit les "bénéfices et les avantages, issus des rapports et des liens entre l’Armée et la Nation", dont peuvent profiter les territoires.

Un "partage gagnant-gagnant, base d’une confiance mutuelle que l’on peut développer", selon la secrétaire d’État, cette dernière rappelant que 120 M€ seront investis sur les infrastructures du camp d’ici 2013. Ce chantier permanent (voir par ailleurs) permet de mesurer l’impact économique de cette implantation militaire. Une étude de l’Insee Occitanie, commandée par le ministère et dévoilée hier, à l’occasion de cette visite, trace les principaux contours de cet impact économique et démographique, pour les années 2016 et 2017.

Fin 2017, le camp du Larzac accueillait 1 047 militaires et civils. 64 % des légionnaires logent à l’intérieur du camp, 10 % à La Cavalerie et 12 % à Millau. Avec les familles, cela représentait 2 083 personnes. En totalisant les emplois indirects (71) et les emplois induits (290), l’Insee parvient à un total de 1 410 emplois générés, fin 2017, par l’implantation de la Légion. Durant ces deux années, près de 12 M€ de travaux d’infrastructures ont été réalisés dans le camp, par une soixantaine d’entreprises, principalement des entreprises aveyronnaises. Fin 2018, les effectifs de la 13e DBLE on atteint leur maximum, avec 1 300 militaires et personnels du camp. Avec quelque 320 familles et environ 500 enfants, la Légion étrangère représente ainsi un apport direct de plus de 2 000 personnes. Une manne pour le Sud-Aveyron, où le conseil départemental s’apprête à investir 12 M€ pour construire un nouveau collège (les travaux devraient débuter en 2021 pour une ouverture programmée en 2022), alors que la Communauté de communes Larzac et Vallées financera un gymnase à hauteur de 3 M€, une maison médicale étant également en projet. "La 13e DBLE a beaucoup voyagé. Elle est aujourd’hui définitivement aveyronnaise. Cette population donne de la vie à nos territoires", a insisté Geneviève Darrieussecq. Non sans avoir souligné "l’accueil bienveillant des Aveyronnais." Sur ces terres, où l’armée et les militaires ne furent pas toujours les bienvenus.

 

En chiffres

  • 1 290 Les effectifs de la 13e DBLE au 31 décembre 2018.
  • 320  Le nombre de familles de légionnaires.
  • 480  Le nombre d’enfants de légionnaires.
  • 30  Une trentaine d’épouses ou de compagnes de militaires sont accompagnées au titre du suivi social.
  • 50 000  heures de clause d’insertion sociale sont programmées dans le cadre de l’aménagement du camp.
  • 34 M€  de travaux ont déjà été réalisés. Plus de 57M€ sont en cours, dans le cadre des commandes publiques.
  • 100  Une centaine de nationalités, sur les 150 que compte la Légion étrangère, sont représentées au sein de la 13e DBLE.
  • 124   cadres et légionnaires sont naturalisés français.
  • 38 ans  La moyenne d’âge des sous-officiers.
  • 27 ans  La moyenne d’âge des militaires du rang.
     

 

 

 

 

L’aménagement des infrastructures du camp du Larzac se poursuit.
L’aménagement des infrastructures du camp du Larzac se poursuit. JAT

Un chantier permanent depuis 2016 et jusqu’en 2023

En quelques années, depuis 2016, le camp militaire du Larzac a considérablement changé. Une véritable métamorphose et un chantier permanent. Plusieurs bâtiments ont été rénovés. De nouveaux sont sortis de terre. Le chef de corps de la 13e DBLE, le colonel Jacques Bouffard, s’est lui aussi félicité de cette installation réussie, grâce à « un effort collectif de la Légion. » En tout juste trois ans, la 13e Demi-brigade a, en effet, pleinement assuré sa montée en puissance, pour atteindre son effectif maximal de 1 300 militaires et civils, rassemblés dans le camp. Un camp, où vit le plus gros des troupes et où les travaux d’infrastructures vont se poursuivre encore plusieurs années, jusqu’en 2023, pour accueillir les militaires dans les meilleures conditions, avec une approche environnementale. Remerciant la secrétaire d’État pour sa visite de courtoisie, le colonel Bouffard a cité Saint-Exupéry : « Si tu veux les diviser, jette-leur du grain. Si tu veux les unir, propose-leur de construire un toit. »

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