Manhac. Thierry Cadars prône une agriculture dans le respect de l’environnement

  • Thierry Cadars possède à la fois des vaches laitières et allaitantes.
    Thierry Cadars possède à la fois des vaches laitières et allaitantes. José A. Torres
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Paulo Dos Santos

A Manhac, l’agriculteur préfère voir ses troupeaux dehors pour une meilleure maîtrise des pâturages.

Dans son exploitation de Manhac, au lieu-dit Les Garriguettes, Thierry Cadars a d’autres priorités que celle consistant à multiplier les bâtiments pour accueillir ses troupeaux. L’étable construite par son grand-père à côté de la maison est encore utilisée par les vaches durant quelques semaines. Et une stabulation plus récente, en contrebas, fait également office de seconde "maison" pour les bêtes.

Les priorités sont ailleurs pour l’agriculteur âgé de 55 ans. Bien loin de celles de son père, René, qui avait repris l’exploitation en 1966. "Nous avons connu une période où on demandait au monde agricole de produire à outrance, et on ne peut pas lui jeter la pierre pour ça, souligne-t-il. Depuis quelques années, nous sommes revenus à une agriculture beaucoup plus raisonnée." En phase avec ses propres convictions qui touchent au respect environnemental.

Thierry Cadars possède ainsi 45 vaches laitières – de race prim’holstein qu’il souhaite, dans un avenir proche, croiser avec du montbéliard, "plus rustique" –, dont la production est achetée par Sodiaal, à Montauban.

Des vaches dehors toute l’année

Il compte également une douzaine de vaches allaitantes (des aubrac en cours de renouvellement) dont les veaux sont vendus au marché au cadran de Baraqueville. Et, pour lui, les ruminants ne sont bien qu’au sein de leur milieu naturel, dehors, dans les pâturages. C’est pour cela qu’il s’est efforcé au fil des années à acquérir des terres autour de son exploitation, la portant à 65 hectares, alors que, par exemple, son grand-père n’en possédait que trois. "Bien sûr, comme cette année, mes vaches passent quelques jours, voire quelques semaines, dans l’étable. Mais, cela arrive souvent qu’elles n’y viennent pas du tout. L’hiver dernier, elles sont ainsi restées dans un bois, à l’abri, avec du foin et de l’eau. Je trouve que c’est très bien pour elles, mais également pour les prairies. Lorsqu’elles sortent tôt, elles améliorent la qualité de la flore puisque la première herbe n’est pas la plus gustative."

En respectant " le milieu naturel"

C’est dans ce sens-là que Thierry Cadars se démarque quelque peu. Tout en gardant, bien entendu, les pieds sur terre. "Sur le plan de l’alimentation, six hectares sont voués au maïs. Le fourrage vient en totalité de l’exploitation, à l’exception du tourteau. Je ne mets pas de fongicide sur les céréales. En fait, le traitement est uniquement réalisé en dernier recours. Cela me permet d’améliorer la qualité de la prairie et de ne pas épuiser les sols." Quitte à produire moins d’ailleurs, comme c’est le cas avec 7 500 litres par an et par vache (contre environ 8 500-9 000 litres).

Une manière de travailler, pour lui, "de façon traditionnelle", en respectant ainsi "le milieu naturel". Ce qui n’est pas pour déplaire à Valentin, son fils âgé de 28 ans, conseiller en pastoralisme à Saumur, dans le Maine-et-Loire. "Nous échangeons de cela très souvent et je m’appuie sur ces idées, notamment techniques sur le plan de l’alimentation. À l’avenir, il est possible qu’il soit tenté de poursuivre l’exploitation. Il sera tout à fait dans son élément."

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