Prades-d'Aubrac. Benoît Serres élève la fine fleur pour le label bœuf fermier aubrac

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  • Benoît Serres est heureux de vivre sur le plateau de l’Aubrac.
    Benoît Serres est heureux de vivre sur le plateau de l’Aubrac. JAT
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Publié le
Olivier Courtil

Ce jeune paysan de 25 ans installé à Prades-d’Aubrac vit de sa passion.

Le béret à l’effigie de l’Aubrac, un accent à couper au couteau (de laguiole bien sûr !), Benoît Serres est heureux sur sa terre natale de Prades-d’Aubrac. En 2014, il a eu l’opportunité de s’installer hors cadre familial dans son village, car à cet instant, la ferme parentale ne le permettait pas. Son bonheur est ici-bas, servi par le plateau de l’Aubrac, simple et omniprésent. "Tout me plaît dans mon métier. C’est une passion inscrite dans mes gènes depuis des générations. J’aime être avec les animaux, faire téter les veaux dès le matin, donner le foin. Toutes les caractéristiques du métier et les conditions de vie ici me plaisent". Une déclaration d’amour pour son pays qu’il transmet dans son travail, auprès de ses cinquante vaches aubracs maternées pour choyer les veaux. Benoit est engagé dans la filière de qualité Bœuf Fermier Aubrac Label Rouge dans le but de mieux revaloriser les meilleures vaches de son troupeau et ramener une plus-value intéressante sur sa ferme. Le cahier des charges du Label Rouge Bœuf Fermier Aubrac met en avant des pratiques d’élevages traditionnelles avec un élevage à l’herbe et la pratique de la transhumance. Les aliments sont référencés afin de répondre au cahier des charges Bœuf Fermier Aubrac et garantir la bonne qualité du produit.

Inscrit à l’Herd-Book

Cela n’empêche pas Benoît de nourrir de projets et d’ambition tout en étant lucide sur la situation. "Les vaches mangent sur la montagne et l’herbe donne le goût à la viande", dit Benoît en montrant son horizon à portée de doigts, avec d’un côté la vue en panoramique du village de Prades et de l’autre la montagne. Lui, à 25 ans, est au pied de la montagne. Dans tous les sens du terme. Il vient de s’inscrire à l’Herd-Book de la race aubrac. "C’est cher, c’est un gros investissement mais c’est une passion". Toujours. Tel est ce leitmotiv ou cette chance qui fait qu’un nouveau jour est un cadeau. "Je suis en vacances tous les matins avec mes vaches".

Primé au festival des Bœufs gras de Laguiole

Une passion, à force de travail, qui mène à la réussite comme l’illustre son prix obtenu l’an dernier lors du festival des Bœufs gras à Laguiole où il a décroché le Graal en catégorie Fleur d’Aubrac avec "Épine". Une reconnaissance qui pousse à poursuivre sur cette voie. Une voie, encore une fois, qu’il veut simple et mesurée en restant sur une exploitation à taille humaine. Avec pour dessein, d’œuvrer avec son frère Clément âgé de 21 ans. "Il est aussi passionné que moi", confie-t-il. La promesse d’une réussite fraternelle.

Transmission de passion

En attendant, il continue de profiter de la beauté de Dame nature et de bichonner ses belles. "Elles sont heureuses ici, on les caresse toutes". Et d’ajouter : "Tous les gens que je rencontre, je les rends passionné". À l’instar de son frère mais aussi de sa compagne.

Sa belle histoire n’est qu’à ses balbutiements. "La ferme c’est un bébé", dit-il. Mais en y prenant soin ainsi, celle-ci n’a pas fini de donner naissance à de jolis veaux et de faire fleurir (et grossir) belles aubracs ! Pour ce faire, il envisage à terme avec son frère d’ériger un nouveau bâtiment "pour gagner en confort de travail et par gain de temps". Comme de profiter d’un week-end sur deux pour profiter de sa dulcinée. En revanche, il compte bien garder le geste ancestral, l’humain, au cœur de son métier. "J’ai reçu un stagiaire de Mayenne qui ne jure que par la mécanisation. Chacun voit son métier comme il veut, suivant ses goûts mais moi, j’ai besoin d’être avec mes vaches". En somme, être dans le vivant. Et pour demain, il ne demande pas plus qu’à pouvoir vivre comme aujourd’hui. Comme dit la chanson : "Il suffit de peu pour être heureux". Conscient toutefois d’être mal rétribué, dans un système qui ne rénumère pas correctement le producteur. "Depuis des années c’est toujours la même chose, il faudrait valoriser le produit à son juste prix".

Au Salon "c’est Prades qui monte à Paris !"

Benoît profite du beau tableau de l’Aubrac peuplé de ses vaches qui portent toutes leur petit nom. "Ce ne sont pas des numéros !" Parmi ses préférées, l’une de ses favorites se prénomme "Étoile". C’est tout le bien qu’on lui souhaite, de garder longtemps, la tête dans les étoiles sous le ciel de l’Aubrac et l’amour qui le guide et l’accompagne dans sa campagne de Prades-d’Aubrac.

Quant au Salon de l’agriculture, Benoît n’y est pas cette année mais il y a déjà foulé les pieds. "C’est un moment fabuleux. C’est Prades qui est monté à Paris !" C’est la famille retrouvée, celle des êtres humains comme celle des bovidés. Et le bonheur préservé.

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