Espalion : les commerces manifestent leur ras-le-bol

La coupe est pleine pour les commerçants qui ont (trop) longtemps rongé leurs freins. Perte de places de stationnement conjuguée à la demande non aboutie du retour de la zone bleue depuis le début de la mandature du maire, absence de signalétique suite à la mise en place de la déviation, fermeture hypothétique de la route pour le giratoire avenue d’Estaing et boulevard de Guizard, autant de points noirs qui ont conduit les commerçants à lancer hier une opération largement suivie dans Espalion dont les vitrines étaient vêtues d’orange et de noir.

Absence de consultation, manque de clarté

Ainsi, locaux, chalands et visiteurs (surtout en ce jour de marché) ont pu constater les nombreuses affiches placardées sur les devantures des commerces aux quatre coins de la commune portant l’inscription : " A vendre si rien ne change, commerçants en colère ! " Une gronde prévisible qui couve depuis le début de la mandature suite à la suppression de la zone bleue et s’est accrue lors de la dernière réunion de l’association des commerçants "Vivons Espalion" (édition du 11 février dernier, NDLR) restée sans réponse. "Depuis quatre ans, nous demandons le retour de la zone bleue, pétition à l’appui des commerçants et des clients. En retour, la municipalité a tenu pendant un an et demi des réunions pour étudier et mettre en place à titre expérimental des capteurs électroniques place du Marché. Concernant la déviation, on nous dit que des panneaux sont en cours d’élaboration pour annoncer la sortie Espalion mais ont n’en sait pas plus. En attendant, ce n’est pas clair et cela perturbe la circulation. Beaucoup de livreurs et de commerciaux vont tout droit sans voir la sortie Espalion dont le nom est noyé parmi d’autres. Quant aux travaux du giratoire, nous ne sommes pas contre, bien au contraire, tant mieux s’il y a des travaux, mais on annonce la fermeture totale de la route", énumère l’un des commerçants.

Du bon sens

"Nous manquons d’information. Cela manque de clarté. Nous demandons des dates, un planning. Nous demandons du bon sens, on a l’impression que l’on fait les choses sans concertation ni réflexion", résume un autre commerçant. Une absence de consultation décriée par de nombreux commerçants, à jeun de rencontres avec le maire, et qui ne connaissent même pas la manager de ville, nommée pourtant depuis plus d’un an… "Qui ça ?", font répéter des commerçants qui réclament de la communication de la part de la municipalité.

Une exaspération qui touche les non-commerçants comme témoigne ce résident, faisant hier son marché. "Ce serait bien d’avoir une information sur ce qui doit se faire. On a l’impression que tout se fait au coup par coup comme l’achat pour 400 000 € de l’école St-Hilarian pour en faire quoi, on se le demande encore ?" Et un autre commerçant d’interroger avec ironie : "On a fait une déviation avant de faire les travaux de centre-bourg ?" Pas facile pour l’édile dont les oreilles ont sifflé, trouvant un brin de mansuétude auprès de ce chaland : "Ce n’est pas facile d’être maire aujourd’hui". Pas certain que ce constat suffise à effacer la plaie… Une plaie ouverte dès le but du mandat avec l’épisode houleux du gymnase et qui risque de se terminer par la problématique de la circulation. "On nous parle de mettre des capteurs électroniques pour le stationnement car les deux employés municipaux ne peuvent pas tout faire mais un peu de peinture au sol, c’est moins cher, et plus efficace", conclut, pragmatique, un commerçant. Des commerçants souvent dénigrés pour leur individualisme qui ont témoigné hier d’un élan de solidarité à la hauteur de leur inquiétude et de leur exaspération.

Contacté, le maire n’a pas répondu à nos sollicitations.