Laissac-Sévérac l'Église. Pour l’amour de la race aubrac, Gaëtan Marmorat a choisi de s’installer en Aveyron

  • Gaëtan Marmorat, 23 ans, bien dans son univers à  Laissac.
    Gaëtan Marmorat, 23 ans, bien dans son univers à Laissac. José A.Torres.
  • Gaëtan Marmorat, 23 ans, bien dans son univers à  Laissac.
    Gaëtan Marmorat, 23 ans, bien dans son univers à Laissac. José A.Torres.
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Centre Presse Aveyron

Porté par la passion de son métier et un certain goût pour l’aventure, il a quitté sa Saône-et-Loire natale pour reprendre, hors cadre familial, une exploitation à Laissac au plus près du berceau de cette race qu’il affectionne. Et, bien dans ses bottes, ne regrette pas sa nouvelle vie.

Et voilà que l’Aveyron s’impose comme une terre promise pour tous ceux qui veulent vivre pleinement leur passion. Gaëtan Marmorat, 23 ans, en porte le témoignage à travers un parcours plutôt atypique. Le jeune homme vient de Saône-et-Loire reprendre une exploitation à Laissac. Il avait pourtant trouvé à Torcy, dans ses terres familiales, tous les outils pour conduire ce métier d’éleveur qui l’habite "depuis tout petit" : la ferme de son père se conjugue en charolais jusqu’au jour où viennent s’immiscer dans le troupeau quelques aubracs aux yeux de biche. "Je les trouvais jolies… À mon installation je me suis renseigné sur la race, sur ses atouts, sa rusticité, la facilité de vélage… Tout cela a motivé mon choix", assure simplement Gaëtan. Séduit par les nouvelles venues, le jeune éleveur va porter son enthousiasme jusqu’au bout, en voulant tenter l’aventure dans le berceau de la race. Direction l’Aveyron.

"Mon père m’a accompagné, puis a continué tout seul avant que mon frère prenne le relais. J’avais consulté sur le site de la chambre de l’agriculture de l’Aveyron les annonces de ceux qui veulent transmettre leur exploitation". Et il trouve en haute vallée de l’Aveyron, un Laissagais qui souhaite changer d’orientation professionnelle. Ce sera donc la ferme de Molènes, près de Palmas, qui va lui tendre les bras.

"Retour au bercail"

"Cela s’est fait rapidement. Je suis venu ici à l’automne 2016, l’affaire était conclue dans la foulée, je me suis installé en mars 2017".

Gaëtan et ses aubracs déménagent. Adieu la Saône-et-Loire, ses vaches reviennent en quelque sorte "à la maison".

Il loue les terres au précédent exploitant. 98 hectares de pâtures. "La formule a été de suite intéressante, elle me permettait de ne pas avoir un investissement trop lourd au départ".

Deux ans plus tard, Gaëtan pilote un cheptel de 55 mères, et "vend directement aux marchands locaux". Il a sans trop de mal trouvé les débouchés nécessaires, à portée de voix du marché hebdomadaire aux bovins. "J’écoule mes bêtes, je renouvelle mon troupeau, tout va bien".

 

Bien intégré

Fallait-il encore trouver ses marques dans un village comme Laissac quand on y fait figure d’expatrié… "La première fois que je suis venu ici, je n’ai pas croisé grand monde dans les rues, j’ai eu un peu peur…", glisse-t-il en riant. Mais savoir s’adapter est une seconde nature chez ce jeune homme : "Je me suis bien intégré, j’ai des copains, mon objectif est atteint", avoue-t-il aujourd’hui.

Qualité primée

Et il a pris sans forcer les habitudes qui rythment la vie de l’élevage aveyronnais : une estive louée "au Puech de la Treille pour 25 bêtes" et des participations aux concours de la race. Avec deux premiers prix à la clé, l’un à un concours cantonal en 2017 l’autre au national de Laissac en septembre dernier avec un taureau en copropriété.

N’a-t-il désormais envie de pousser les murs, de donner plus d’ampleur encore à son aventure ? "S’agrandir, ce n’est pas l’avenir pour moi. Aujourd’hui, il y a deux façons de faire : la ferme des mille vaches ou de petites exploitations qui font de la qualité. C’est ce que j’ai choisi. Mais comme je vends tout en maigre, je n’ai pas besoin de labelliser ma production. De toute façon, je nourris mes bêtes exclusivement à l’herbe, avec des méthodes traditionnelles, je ne suis donc pas bien loin du label".

"Je ne regrette rien"

Qu’est-ce qu’il manque à Gaëtan ? "Rien, je me sens bien ici", lâche-t-il comme une évidence. De son parcours, il reconnaît quand même l’originalité. "Surtout que des Aveyronnais vont acheter en Saône-et-Loire pour s’agrandir ! L’inverse n’est pas forcément vrai. Ici comme là-bas, les gens sont avant tout attaché à leur terre". Gaëtan a choisi la sienne. "Et je ne regrette rien".

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