Millau. Mille cinq cents nouveaux bénéficiaires

  • Stéphane Bonnefond, directeur de la Caf Aveyron
    Stéphane Bonnefond, directeur de la Caf Aveyron
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CORRESPONDANT

La nouvelle formule a fortement impacté la Caisse d’allocations familiales aveyronnaise.

La Caisse d’allocations familiales (Caf) aveyronnaise s’était préparée à être bousculée par la nouvelle formule de la prime d’activité. Promise par Emmanuel Macron en réponse aux “gilets jaunes” le 10 décembre dernier, celle-ci prévoyait un coup de pouce de 100 € supplémentaires par mois pour un travailleur au Smic, censé contribuer à améliorer son pouvoir d’achat. Cette prime, concernant l’ensemble des actifs, a vu son nombre d’éligibles être élargi.

En Aveyron, entre le 1er janvier et le 25 février dernier, 4 700 demandes de primes d’activités ont été enregistrées, contre 470 l’an dernier, pour la même période, soit 10 fois plus. " Ces chiffres ne concernent que les personnes éligibles, précise Stéphane Bonnefond, directeur de la Caf de l’Aveyron. Cela veut dire que le nombre de simulations sur le site a été beaucoup plus important."

Afflux important

Le département de l’Aveyron avait déjà observé un impact important de la prime d’activité en 2016, lors de son entrée en vigueur.

"On s’attendait à un afflux important avec cette nouvelle formule mais pas à ce point-là", témoigne Stéphane Bonnefond.

Avec cet élargissement, la Caf a vu en deux mois 1 500 nouveaux bénéficiaires de la prime d’activités quand il y en avait déjà 9 000 l’an passé. Avec près de 43 000 bénéficiaires répartis sur l’ensemble des droits, la prime d’activité pèse désormais un tiers des allocataires aveyronnais.

Sur le seul mois de janvier, 2,6 millions d’euros de droits ont été ouverts, un million de plus que janvier 2018. "Avant, cette prime s’adressait essentiellement aux “travailleurs pauvres”, développe Stéphane Bonnefond. Avec cette nouvelle formule, des gens issus de la classe moyenne peuvent la toucher, comme certains de nos agents." Concernant le bassin millavois, difficile pour la Caf de donner un nombre précis d’allocataires. "Mais cette prime est corrélée sur le bassin de l’emploi en Aveyron", précise-t-on. En effet, dans les zones où le chômage est plus développé qu’ailleurs, comme le bassin decazevillois, les primes d’activité sont plus rares que sur le Ruthénois.

À Millau

À Millau, près de 2 500 personnes ont été reçues dans les locaux de la Caf, dont 1 450 sur le seul mois de janvier, avec des pics à 80 visites par jour. Sur l’ensemble du département (Millau, Rodez, Villefranche-de-Rouergue, Decazeville et Saint-Affrique un jour par semaine), l’ensemble des visites physiques est estimé à 11 500.

Pour le calcul de cette prime d’activité, les revenus ne doivent pas dépasser un certain plafond qui dépend du nombre de personnes actives au sein du foyer.

Pour un actif sans enfant, ce plafond est désormais fixé à 1,5 Smic, soit environ 1 790 € nets par mois. Auparavant ce plafond était de 1 560 € nets.

Le versement mensuel de la prime d’activité doit être actualisé tous les trois mois en adressant, en ligne sur leur compte Caf, les trois derniers bulletins de salaire, ou toute modification salariale ou de situation. Ces demandes d’attribution peuvent être entièrement réalisées en ligne sur le site caf.fr sans nécessité de se déplacer sur un point d’accueil.

Ailleurs Si l’Aveyron est l’un des départements les plus impactés, d’après Stéphane Bonnefond, d’autres Caf ont connu des mouvements de grève comme dans le Gard ou le Finistère pour dénoncer la surcharge de travail. D’autres départements ont pris des mesures en renforçant le nombre d’agents pour répondre à l’afflux.

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