Millau : des lycéens de Jean-Vigo sont partis à la découverte du ciel
Des élèves millavois ont pris les commandes d’un aéronef à moteur pour la toute première fois.
"J’ai tout de suite senti comment piloter", affirme Marine Chalonny, lycéenne de seconde à Jean-Vigo, à Millau, à l’issue de son premier vol d’initiation. Une demi-heure plus tôt, elle était en bout de piste de l’aérodrome Millau-Larzac.
À bord du Coyote biplace, prêt au décollage, Claude Peyre, instructeur, et Marine. Quelques instants de surplace et le moteur bicylindre deux-temps de 65 chevaux rugit. Au bout d’une dizaine de secondes, l’ULM multi-axes (Ultra léger motorisé à voilure fixe qui se pilote comme un avion) s’arrache au tarmac pour rejoindre le ciel bleu du Larzac, sous les regards de Taqieyddine, Yohan et Gabriel. Avec Marine, ces quatre jeunes font partie du groupe de lycéens qui suivent les cours dédiés à l’obtention du BIA (Brevet d’initiation aéronautique) au lycée Jean-Vigo de Millau.
"Lance-toi !"
Une formation diplômante d’État, dispensée par Jacques Cherki, qui nourrit l’espoir de ces adolescents de faire carrière dans l’aéronautique, même si, au final, "c’est plutôt rare", comme le souligne le formateur. Et de rappeler une réalité : "Un seul de mes élèves a réussi à intégrer l’Enac (École nationale de l’aviation civile)." Pas de quoi décourager Taqieyddine, dont la première expérience de pilotage a permis de "confirmer" que c’était bien sa "vocation". "Ce vol m’a permis de valider que c’était bien ce que je voulais faire. Depuis tout petit je veux être pilote de ligne. Quand les surveillants m’ont dit qu’il y avait ces cours théoriques avec deux vols d’initiation, je me suis inscrit et puis ma mère m’a encouragé en me disant ‘lance-toi !’", déclare le lycéen. Même enthousiasme du côté de Marine qui se voit "bien dans l’Armée de l’air comme pilote" et qui voit, à travers ce premier vol, la confirmation que, contrairement aux "réflexions de certains garçons", elle était tout à fait "capable de piloter".
Une évidence pour Claude Peyre, président du club ULM "Les ailes du viaduc", qui se réjouit de faire "voler des jeunes peu nombreux aux cours de pilotage, par manque de moyens" mais qui apprennent "plus vite que les vieux". De bon augure pour les apprentis pilotes car, comme le rappelle l’instructeur : "Même le spationaute Thomas Pesquet a commencé par des vols d’initiation." Preuve que quand voler rime avec rêver, tout devient possible.
Les lycéens de Jean-Vigo ont effectué leurs vols d’initiation à bord d’un Ulm (Ultraléger motorisé) multi-axes de type Coyote. Cet appareil américain, de marque Rans, est doté d’un moteur deux-temps de 65 chevaux. Comme tous les ULM biplaces, il ne dépasse pas les 450 kg. La vitesse constante minimale de vol ne doit pas dépasser 65 km/h. De plus, l’appareil dispose d’un parachute de sécurité à fusée.
Un appareil poids plume
"C’est un examen d’État qui donne un diplôme que tout le monde peut passer", assure le professeur Jacques Cherki, formateur bénévole au BIA (Brevet d’initiation aéronautique) auprès d’un groupe de douze élèves du lycée Jean-Vigo de Millau.
Le BIA permet d’acquérir en "cinquante heures de cours extrascolaires" les bases d’une culture générale dans le domaine aéronautique. Les vols d’initiation au pilotage, bien que facultatifs pour l’obtention du diplôme, constituent une véritable valeur ajoutée. Jacques Cherki considère que, comme le brevet d’initiation, ces vols de prise de contact avec le pilotage sont "un atout qui est devenu indispensable" pour intégrer les formations aéronautiques.
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