Magyd Cherfi, un "champion du monde" des tremplins à Naucelle

  • Magyd Cherfi , place Arnaud-Bernard à Toulouse.
    Magyd Cherfi , place Arnaud-Bernard à Toulouse. Repro CPA
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Monsieur l'ouïe

L’ancien chanteur de Zebda et écrivain émérite sera le parrain du tremplin des Cent vallées, le 9 mars à Naucelle. Rencontre et retour sur les premières de Zebda.  

Ils seront trois groupes au tremplin des Cent vallées le samedi 9 mars à Naucelle. Trois groupes qui en découdront pour regagner en mai le Soft’R festival à la programmation mastoc (les Négresses vertes, Miossec, les Ogres de Barback...). Sous l’œil bienveillant d’un parrain qui n’a rien d’un Don Corleone, en la personne de Magyd Cherfi, l’ancien chanteur de Zebda qui s’est mis à écrire des livres. Enfin l’œil... plutôt l’oreille. Allez, mettons les deux.

Car les tremplins, Magyd connaît. Sa trentaine de carrière dont un quart de siècle avec Zebda, c’est en partie à sa faculté de savoir sauter sur un tremplin qu’il le doit, pour faire des bonds et se jeter à l’eau. Tenez, Zebda, ça a commencé comme çà : "Les 4-5 premières années, on était sans nom, on répétait beaucoup mais sans se dire qu’on allait faire carrière, raconte Magyd. Au début, on réfléchit pas. On écoutait Presley, les Clash, Police, les Specials, pas mal de ska, du rub-a-dub et ça donnait ce truc qui était rock, reggae... C’était presque avant le rap, ça, dans les années 85-90. C’était d’abord une histoire d’amitié, Zebda, parce que d’abord il faut des rapports amicaux très fort, très potes, comme des mecs qui vont jouer au foot, qui partagent. Il y avait des filles aussi, qui faisaient les choristes. "

Et c’est d’ailleurs d’abord comme choristes, mais d’un tout autre sexe, que les frères Amokrane, Mouss et Hakim, vont entrer dans l’histoire. "Dans une forme de spectacle chorégraphié ", précise Magyd. Mouss et Hakim rapidement partageront le micro avec Magyd.

Qui lui gardera la plume : "Au début tout le monde écrivait. Après ils m’ont laissé responsable de l’écriture. Moi j’écrivais déjà depuis longtemps, des poèmes, des textes, des débuts de scénarios. J’essayais d’écrire solide, sur des sujets très ouverts, intimiste, politique, festif, grave, tendre. On était très larges, c’était la nature du groupe où on aimait autant Léo Ferré que les Rolling Stones. "

Et la musique, c’est pareil : "C’était intéressant. On a cherché à innover. De faire un truc comme une sono mondiale, avec des Caraïbes, l’énergie rock, du ska, du reggae, des parfums orientaux... On faisait partie de la génération de Mano Negra, on était dans le brassage des cultures. "

"On a senti qu'on plaisait"

Mais jouer entre potes pour des potes, ça va un temps, et les cultures, ça donne envie de voir du pays. Et si on met tout ça en musique, il y a l’envie d’envoyer ça dans les oreilles des gens d’ailleurs. Alors les potes s’appelèrent Zebda et eurent envie de faire des concerts. Quel genre de scène ?

"On a fait des tremplins, on faisait presque que ça, des tremplins. Et on gagnait tout le temps, on gagnait la médaille, la coupe du monde, il y avait même le championnat du monde de rock ! Alors ça a fini par nous mettre en tête l’idée de faire un groupe de rock définitif. On a senti qu’on plaisait..."

Et Zebda fit des bonds de tremplin en tremplin, tomba la chemise de médaille en médaille, jusqu’aux Découvertes du printemps de Bourges en 1992. Et que croyez-vous qu’il advint ? "On a gagné le tremplin des Découvertes. On a récolté une cinquantaine de contacts, ce qui nous a permis de faire une première tournée. Et puis la troisième étape, c’est de devenir intermittents. " C’était en 1994, quand sortit le premier album de Zebda, "L’arène des rumeurs". En signant dans une maison de disques.

La suite, on la connaît : des albums, des tournées, le succès, la parenthèse de Magyd en solo en 2004 avant de jouer "Zebda le retour" de 2008 à 2015, et pour Magyd, de continuer en solo. " J’ai un plus petit public, c’est un peu intimiste, je garde les rythmes un peu Caraïbes pour le plaisir... Ça me va. Les thèmes restent les mêmes, les discriminations, je chante plus sur les femmes aussi. J’écris les banlieues, le racisme, l’injustice... Toute ma jeunesse j’ai été secoué par le racisme, doux ou violent. Alors mon inspiration va là : je pose la question de la fraternité "

Entretemps, le bonhomme s’était aussi mis à écrire, se servant de sa plume zebdaïenne comme un tremplin pour publier d’abord deux recueils de nouvelles sortis chez Actes Sud, puis un roman, "Ma part de Gaulois" en 2016. Et là encore, que croyez-vous qu’il advint ? "J’ai gagné des prix. J’ai retrouvé les médailles, les coupes du monde, les championnats du monde..."

 

 

Trois challengers sur un tremplin

Ils seront donc trois groupes du coin à monter sur le tremplin des Cent vallées le samedi 9 mars à Naucelle, avant que Magy Cherfi ne pousse la chansonnette durant la délibération du jury.

Les deux de Noubalotcha proposent des chansons festives, engagées et métissées aussi bien dans la musique que dans les mots (occitan de plusieurs vallées, français et arabe). Quand la musique orientale s'invite en Occitanie, ça boulègue pareil.

Le rock d'Inphobia marie ombre et lumière avec des envolées punk ou reggae. Du compact et du dilué. Pleinde jus et d'énergie déjà.

Katcross, c'est un duo électro donnant dans la pop et où la voix (féminine) tente de dompter les tempos des machines pour en faire une mélodie.

 

La soirée (à la salle des fêtes), débute à 19 heures. 

Infos : https://www.softr2rootsergue.com/ajal/

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