Méthan’Aubrac fait référence en France

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  •  Une soucoupe volante sur l’Aubrac ? Non mais une unité de méthanisation de pointe.
    Une soucoupe volante sur l’Aubrac ? Non mais une unité de méthanisation de pointe. OC
  • Ludovic Mazars, responsable de l’association Méthan’Aubrac.
    Ludovic Mazars, responsable de l’association Méthan’Aubrac. OC
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Olivier Courtil

CCI, Département, Inra sont venus constater la réalisation maîtrisée de l’unité de méthanisation, Méthan’Aubrac, implantée à Argences-en-Aubrac.  

Pourquoi ? C’est à cette question que l’on doit répondre avant d’engager un projet", glisse Ludovic Mazars, responsable de l’association Méthan’Aubrac qui porte l’unité de méthanisation comptant 29 exploitations mais aussi huit adhérents non issus du monde paysan. "C’est la plus grande réussite", confie-t-il. Il faut dire que l’association, avec la Cuma (coopérative d’utilisation de matériel agricole) locale et les différents partenaires dont le parc naturel régional de l’Aubrac et la chambre d’Agriculture, a pris le temps de la réflexion et de s’entourer. Le responsable de l’association fait sien le proverbe africain : "Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin". Telle est la condition sine qua non.

"Les visiteurs sont stupéfaits"

L’unité de méthanisation Méthan’Aubrac est opérationnelle depuis la fin d’année dernière dans la zone artisanale des Bessières sur la commune d’Argences-en-Aubrac. Sur site, ce jour-là, il y a bien une (mauvaise) odeur, mais en provenance des abattoirs situés en face… Tout a été fait en amont, enquête publique à la clef, pour traiter les effluents, se limitant au lisier et au fumier pour minimiser les odeurs, couvrir les bennes, poser des filtres, etc. "La qualité demande du temps et du coût. L’investissement est conséquent mais on récolte ce que l’on sème. Le digesteur fonctionne comme une panse de ruminant. On maîtrise les problématiques d’odeur. Les visites se sont succédé et les gens sont stupéfaits".

Visites de scolaires, d’élus, d’institutionnels comme la chambre de commerce et d’industrie (CCI), conseil départemental et même des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) mettent en avant cette réalisation. Cela suscite des collaborations comme l’éventualité de ramasser les déchets verts du fauchage le long des routes sur l’ex-canton de Sainte-Geneviève pour le traiter sur place à l’unité de Méthan’Aubrac. "Il y a des tonnes de gaspillages réalisés par les entreprises. La méthanisation est une réponse à tous ces déchets. Le processus est une chose, mais il faut aller plus loin comme autre source de développement", poursuit Ludovic Mazars. Une réponse aux déchets avec l’éventualité de commercialiser la digestion solide en terreau et une substitution à l’éolien interdit sur l’Aubrac en faisant appel aux ressources locales (bois et troupeau) qui vont dans le sens de la transition énergétique.

 

C’est un projet collectif et réfléchi avec beaucoup de discernement en limitant au lisier et fumier. Son positionnement dans la zone artisanale lui donne des perspectives comme de vendre le réseau de chaleur aux abattoirs et l’électricité au principal producteur. Cette unité fait référence en France.
Jean Valadier, maire d’Argences-en-Aubrac

 

Chaleur, électricité et trois emplois générés

Outre les bienfaits environnementaux en répondant à la problématique des déchets et les ressources énergétiques en produisant chaleur et électricité, Méthan’Aubrac génère trois emplois, l’un assurant la gestion du site et deux pour le fonctionnement de la Cuma de Sainte-Geneviève. Cette dernière se charge de relever le fumier et d’épandre sur chaque exploitation. "C’est le circuit court. Il faut arrêter de faire partir les ressources à l’extérieur. La richesse reste sur le territoire et le fait d’être une petite unité a pour conséquence de ne pas attirer les gros groupes qui nous feraient perdre les ressources et la maîtrise."

De quoi redonner de l’espoir au territoire de l’Aubrac pour remédier au déclin démographique. Et globalement à l’ensemble du département en déficit de population. "On peut imaginer une unité de ce type dans chaque ex-canton sachant qu’il existe une zone artisanale sur chaque secteur", avance Ludovic Mazars dont l’un des prochains défis est de faire fonctionner les tracteurs de l’ex-canton en biogaz. Les projets fourmillent et seront sans doute abordés lors de l’inauguration de l’unité de méthanisation courant juin.

 

Repères

  • 29 exploitations et 8 adhérents non issus du milieu agricole engagés dans l’unité de méthanisation.,
  • 4,65 M€, coût de l’unité Méthan’Aubac.
  • 50 tonnes de fumier et 50 tonnes de lisier sont traitées au quotidien.
  • 1 800 habitants en équivalence de production électrique.
  • 6 unités en service en Aveyron.
  • 5 sont en cours de réalisation.
  • 4 sont à l’étude.
  • 450 unités comptabilisées en France pour… 3 000 en Allemagne.
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