Nicolas Cantagrel, en avant marches... en courant

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  • Nicolas Cantagrel : « Sur le plan du “cardio”, je vais être au max’ tout le temps, à 182-183 pulsations par minute. Je ne monte pas très, très haut, mais comme je suis très bas au repos, à 36, ça m’offre une grosse amplitude ».
    Nicolas Cantagrel : « Sur le plan du “cardio”, je vais être au max’ tout le temps, à 182-183 pulsations par minute. Je ne monte pas très, très haut, mais comme je suis très bas au repos, à 36, ça m’offre une grosse amplitude ». J.-L. B.
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Centre Presse

Le 13 mars, Nicolas Cantagrel disputera la Verticale de la tour Eiffel, course d’escaliers ayant pour cadre le monument parisien.  

Comme à Cannes, il sera question d’une montée des marches. Comme à Cannes, et même plus encore, le décor sera prestigieux. Comme à Cannes, une tenue de soirée sera exigée pour les participants, qui auront enfilé short, maillot avec un dossard et éventuellement vêtements de compression avant de partir à l’assaut de la "Dame de fer", mercredi prochain, à partir de 20 h 15, lors de la cinquième édition de la Verticale de la tour Eiffel. Parmi eux, Nicolas Cantagrel, l’un des meilleurs coureurs à pied aveyronnais, sélectionné par les organisateurs dans la catégorie "Élite" aux côtés de trente-neuf autres concurrents (vingt-quatre hommes et quinze femmes).

" Il fallait leur (les organisateurs, NDLR) envoyer ses résultats, son palmarès, faire acte de candidature pour être choisi, explique l’intéressé. Je l’avais déjà fait les deux dernières années mais sans succès. Je me suis dit qu’il ne fallait pas perdre espoir et j’ai reçu la bonne nouvelle en novembre ou décembre. Le plateau est très international, il n’y a que sept Français, et je suis vraiment content d’en faire partie. "

"Duel contre soi-même"

Créée en 2015, cette épreuve a séduit le licencié du club du CPLP (Coureurs à pied de Luc-Primaube), attiré par les "efforts atypiques". "Les quatre-vingts amateurs, tirés au sort, partiront les premiers, toutes les trente secondes, poursuit-il. Pour les coureurs de la catégorie "Élite", ce sera toutes les minutes, pour qu’on se gêne le moins possible. Le format est celui d’un contre-la-montre, ce que j’adore. Je trouve ça chouette car ça offre un duel contre soi-même, pas tellement contre les autres, et permet de voir jusqu’où on peut aller. C’est une autre forme de pratique. De plus, on va se trouver dans l’un des monuments les plus visités au monde et avoir la chance de monter dans un endroit qui n’est pas accessible au public. Ce sera en semaine, de nuit, l’excitation est totale."

Au programme des cent trente grimpeurs (dix concurrents ont par ailleurs bénéficié d’une invitation), 280 mètres de dénivelé positif à travers trois étages et un nombre indigeste de marches : 1 665.

"J’ai demandé si l’on pouvait faire une reconnaissance du parcours mais on m’a dit que ce n’était pas possible. On peut toujours aller se promener dans les deux premiers étages mais du deuxième au troisième, c’est interdit. Pour moi qui aime bien repérer les choses avant, pour me rassurer et prendre des infos, c’est dommage", regrette-t-il, avant de détailler : "De ce que j’ai pu voir sur des vidéos, c’est très tournant, et ce qui est très particulier ici, comparé à d’autres “tower runs”, est que ça se passe en extérieur. Sur le plan des sensations, apparemment, c’est vraiment impressionnant, étant donné qu’on a celles du vide autour de soi et du vertige, même si je n’y suis pas du tout sensible, avec, en prime, celle de la montée de l’acide lactique dans le corps".

Déterminé à finir parmi les quinze premiers et, si possible, à se classer premier Français, le tout en moins de dix minutes, celui qui est venu à la course à pied à l’âge de 20 ans, en attaquant par… les 100 kilomètres de Millau, s’est astreint à un travail spécifique qu’il intensifie au fur et à mesure que l’événement approche.

" Cet hiver, je n’ai couru que le championnat départemental de cross et les trails du Lévezou et des Ruthènes mais c’était prévu comme ça. J’ai ajouté à ça du ski de fond, auquel je me suis mis l’an dernier, en en faisant plus que d’habitude étant donné qu’il y avait plus de neige cette année, du VTT et du vélo sur route, avant un travail de musculation qui était pour moi capital, avec du gainage, des simulations sur stepper et une attention particulière portée au haut du corps, car j’ai vu que le Polonais (Piotr Lobodzinski, vainqueur des quatre premières éditions) tirait beaucoup avec les bras sur les rampes. J’ai ensuite effectué des séances de montées d’escaliers à Rodez, au rythme de trois par semaine, à Bourran, sous l’héliport, et en dessous du lycée Louis-Querbes (la côte du séminaire), avec du travail de pied à base de montées de genoux, de cloche-pied et de talons-fesses, puis du travail spécifique, avec du un par un, une marche après l’autre, pour la vitesse, et du deux par deux pour l’amplitude car il est certain que les marches des deux premiers étages, il faudra les avaler deux par deux ", révèle celui qui a tenu à rendre hommage à son épouse et à ses trois enfants pour "leur soutien à l’entraînement et en compétition", avant d’ajouter : "à chaque fois, ce sont au moins dix montées, soit à peu près quarante secondes d’effort, avec un temps de récupération équivalent, en descente. Ce sont des grosses séances, qui font mal, mais que j’aime bien et que je connais puisque depuis plusieurs années, je cours l’épreuve de 37 km du Lyon Urban Trail, où l’on trouve six mille marches".

"Quand ça commencera à brûler, il faudra tenir"

Faute de pouvoir prendre ses marques en amont et de bénéficier de l’expérience et de la connaissance sur lesquelles Lobodzinski, notamment, peut s’appuyer, l’organisateur des Vagues nocturnes du Dourdou s’est renseigné, lors du trail des Ruthènes (auquel il a pris part, terminant troisième de la course de 42 kilomètres), début février, auprès d’Hugo Altmeyer (vainqueur de l’épreuve de 24 kilomètres dans le vallon de Marcillac), qui s’était classé cinquième et premier Tricolore en 2018 (en 9’02’’69, à 1’06’’02 du lauréat).

"Il m’a dit que les deux premiers étages se franchissaient très facilement grâce à la fraîcheur et que la grosse différence se faisait entre le deuxième et le troisième, car ça devenait très, très dur, déclare-t-il. Le facteur limitant se situera dans les cuisses, quand ça commencera à brûler mais qu’il faudra tenir. C’est pour ça que lors de tous les entraînements que je fais actuellement, dès qu’il y a une petite bosse, j’essaie de me mettre dans le rouge. Je veux voir jusqu’où je suis capable d’aller le jour de la course."

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