Villefranche-de-Rouergue. Quand le centre-ville villefranchois s’invite dans le Grand débat

  • Le ministre et le maire ont-ils entendu les inquiétudes de François Janodet sur l’état de la ville ?
    Le ministre et le maire ont-ils entendu les inquiétudes de François Janodet sur l’état de la ville ? Repro CPA
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GDM

Profitant du Grand débat, François Janodet est revenu devant le ministre Marc Fesneau sur l’état des lieux de la bastide en l’alertant.  

Après son face-à-face tendu avec les Gilets jaunes, jeudi dernier, le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau n’aura guère eu le temps de souffler lorsque démarra le débat dans la salle du conseil municipal. La première question, s’adressant autant au maire Serge Roques qu’au membre du gouvernement, est venue d’un de ses proches sur l’échiquier politique, à savoir François Janodet.

Toujours en pointe sur les dossiers locaux depuis sa croisade sur le sulfureux montage de la caserne de gendarmerie ; lors d’une intervention ciselée, il embraya direct sur le centre-ville. Il pointa tout de go : "L’excès de la taxe foncière d’une ville très abîmée, qui se dégrade de jour en jour, bientôt en ruine alors que les services municipaux les plus élémentaires n’y sont pas ou mal rendus". Et d’énumérer propreté, divagations animales, circulation et stationnement "aberrants", voire les "incivilités de routine avec les beaux jours : barbecue, fontaine piscine sur la place, non-respect des règles les plus élémentaires ". De quoi prendre de vitesse ses interlocuteurs. Mais il n’en avait pas terminé. Profitant de la tribune que représente ce "débat", il lança "un cri d’alarme ; un SOS ; celui des habitants d’un centre-ville en danger de mort". Le constat de François Janodet est sans appel : "La ville dépérit et se meurt et à la fin du mandat municipal, la ville sera morte". S’il reconnaît qu’ailleurs des situations sont comparables, il met en exergue "un facteur aggravant" local. À savoir "la façon dont sont conduites, plus exactement abandonnées, les affaires municipales et communautaires". À ses yeux, les responsables locaux "refusent de voir la réalité, ne s’impliquent pas et délèguent de manière excessive la moindre étude à des cabinets extérieurs fort coûteux". Tout cela sur fond "d’absence de concertation avec les citoyens, de méconnaissance des compétences présentes, nombreuses dans la ville…".

Une "absence de vision à 20 ou 30 ans du devenir de la ville" qui agace le néo-Villefranchois ayant fait, lui, le choix de vivre en bastide. Il parle d’"incohérence de décisions de court terme qui continuent d’encourager le développement commercial en périphérie de ville, au profit d’intérêts privés, au détriment d’un intérêt plus général du centre-ville".

"Demande de vigilance"

S’adressant plus directement à Marc Fesneau, François Janodet effectuera une "demande de vigilance sur la distribution massive d’argent public qui est annoncée pour le sauvetage de notre ville dans le cadre d’opérations nationales et régionales :

contrat de ville, opération ‘‘cœur de ville’’, reconquête des bourgs centres". Considérant que "beaucoup d’argent public est mis à disposition de Villefranche et, certainement, aiguise les appétits locaux. En l’absence d’une vision pour la ville, d’un projet porté par la population, nous sommes inquiets et nous craignons que ces sommes soient engagées dans des opérations favorisant l’intérêt privé sans se préoccuper d’un intérêt général bien plus porteur d’avenir et seul capable de redresser la situation de notre ville…".

Le décor posé, les réponses restent en suspens. Peut-être interviendront-elles lors de la réunion de quartier de la bastide programmée mardi 12 mars, à partir de 20 h 30, à l’hôtel de ville.

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