Rodez : l’histoire du Quadrilatère racontée par les arbres

  • L’ancien hôpital Combarel.
    L’ancien hôpital Combarel. Photo Carto-Club aveyronnais
  • Les dendrochronologues qui travailleront dans un siècle ou deux sur notre époque pourront vraisemblablement dater les charpentes de la seconde moitié du XXe siècle grâce à la présence de cernes particulièrement étroits marquant les sécheresses des années 1959 et 1976.
    Les dendrochronologues qui travailleront dans un siècle ou deux sur notre époque pourront vraisemblablement dater les charpentes de la seconde moitié du XXe siècle grâce à la présence de cernes particulièrement étroits marquant les sécheresses des années 1959 et 1976. Service du patrimoine Rodez Agglo.
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le "Quadrilatère" est aujourd’hui le seul bâtiment conservé de l’ancien hôpital Combarel. L’édifice est en fait l’ancien "hôpital général" de Rodez. Voici le troisième volet consacré au secteur ouest de la ville.

Dans le précédent article (paru samedi 2 mars), nous avons vu que le "Quadrilatère" (partie conservée de l’ancien hôpital Combarel) conserve une partie importante de son architecture ancienne. La mise en œuvre de la construction, notamment celle des escaliers, permet de proposer de dater la construction de l’édifice du dernier quart du XVIIe siècle.

Mais dans ce cas, l’étude de l’évolution des formes a pu être renforcée par l’étude des archives et par une méthode de datation des bois : la dendrochronologie. Cette science est fondée sur l’analyse des cernes de croissance des arbres, dont les différentes largeurs sont liées aux conditions climatiques.

Par exemple, lors d’une année particulièrement sèche, la croissance de l’arbre est ralentie et le cerne annuel formé est de moindre largeur. Les arbres d’une même région ayant connu des épisodes climatiques identiques montrent ainsi des variations de croissance comparables quelle que soit leur essence. Des courbes représentant ces variations à travers le temps peuvent être ainsi établies. Les dendrochronologues qui travailleront dans un siècle ou deux sur notre époque pourront vraisemblablement dater ainsi les charpentes de la seconde moitié du XXe siècle grâce à la présence de cernes particulièrement étroits marquant les sécheresses des années 1959 et 1976.

Dans le cas du Quadrilatère, les bois les plus anciens ont pu être datés de l’année 1684. Contrairement à une idée répandue, la mise en œuvre des bois suivait de peu l’abattage, l’outillage traditionnel ne permettant pas de travailler les essences dures comme le chêne une fois le bois sec.

L’analyse de l’édifice ayant permis de vérifier que les bois datés étaient bien en place dans la charpente à laquelle ils étaient destinés et que celle-ci n’avait pas été remontée en remployant des éléments plus anciens, on peut affirmer que les charpentes des pavillons d’angle de l’aile sud du Quadrilatère ont été mises en œuvre en 1684.

Le déroulement et la durée du chantier restent cependant à préciser. Un relevé de 1792 conservé aux archives départementales permet de vérifier qu’à la fin du XVIIIe siècle, le plan du Quadrilatère est proche du plan actuel, avec comme principale différence l’aile qui longe la rue Combarel. Des travaux importants y ont en effet été menés après les années 1860. Des dons et legs accompagnent dans la première moitié du XIXe siècle un nouvel essor de l’hôpital après la période révolutionnaire. En 1868, le conseil d’administration décide donc de restaurer le Quadrilatère et de construire de nouveaux bâtiments.

Les travaux sont déjà en cours en 1872, lorsque Denis Combarel lègue à l’hôpital des biens considérables qui permettent aux travaux de se poursuivre dans les années 1880. À cette période est réalisé l’alignement de la rue Sainte-Marthe, qui deviendra la rue Combarel en 1897.

La plus importante modification consiste en la suppression, pour élargir la rue, de petits corps de bâtiment en saillie. La chapelle a également été modifiée, la profondeur de ses deux chapelles nord ayant été réduite pour respecter le nouvel alignement de la façade.

L’emprise du bâtiment et le caractère monumental et sévère des élévations néo-classiques sur la rue imposent fortement sur l’espace public la présence et le rôle de l’hôpital ainsi que l’importance qui lui est accordée à partir des années 1870, alors que les préoccupations hygiénistes président à ce type de programme.


Chaque semaine, Centre Presse ouvre ses colonnes au service du patrimoine de Rodez Agglomération. Laissez-vous entraîner dans son sillage à la découverte de ces trésors, connus ou méconnus, de l’agglomération ruthénoise. 
 

À suivre (samedi 16 mars) : "Il était une fois à l’ouest de Rodez…"

 

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