La ministre se contente d'écouter le collectif Tous ensemble
Le collectif Tous ensemble a rencontré la ministre de la Cohésion des territoires afin de la sensibiliser aux enjeux et aux besoins du Bassin decazevillois.
C’est fini la période des années deux mille où on allait au ministère et où on obtenait une réponse immédiate », confiait, un brin nostalgique, Jean-Paul Boyer, l’un des porte-parole du collectif Tous ensemble pour l’hôpital et le Bassin, au sortir de l’entrevue obtenue avec Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. Un rendez-vous au cours duquel le collectif a pu présenter à la ministre « des fiches d’enjeux déclinant les perspectives et les problématiques en matière d’investissements et de développements publics et privés, notamment le potentiel d’innovation de revitalisation industrielle du Bassin, plus particulièrement avec le projet Phœnix porté par la société SNAM, et les atouts de l’entreprise SAM fonderie sous pression d’aluminium, sous-traitant de la filière automobile en transition».
Macronie
En une heure, le collectif a pu aussi évoquer les besoins en investissement pour l’hôpital et d’accompagnement pour la médecine, le zonage et les moyens à conforter pour le Réseau d’éducation prioritaire (REP) mais aussi l’impact des risques miniers sur l’urbanisme, l’habitat et l’attractivité du territoire. Également abordée, « la mobilité comme facteur d’attractivité avec le rôle et la place des transports SNCF et notamment de la ligne Rodez-Paris ainsi que le service aux voyageurs en confortant la présence humaine en gare de Viviez-Decazeville ».
En ce jeudi 14 mars, au cœur du ministère de la Cohésion des territoires, le collectif a pu se rendre compte comment fonctionnait la « macronie », quelle était la méthodologie du gouvernement sur « la gestion des dossiers qu’il renvoie vers la Région qui a l’enveloppe et la charge de contractualiser les territoires. Le rôle de l’État est de confier les dossiers aux préfectures et sous-préfectures », insiste Jean-Paul Boyer. Aussi, les cinq membres de la délégation, accompagnés par la députée Anne Blanc, sont donc ressortis, non pas avec des réponses, mais avec « les aiguillages à emprunter. La ministre nous invite à contacter les services décentralisés de l’état pour essayer d’aboutir à la concrétisation des mesures que nous attendons ».
La bonne porte
Malgré tout, Jean-Paul Boyer estime que le collectif a frappé à la bonne porte car « Jacqueline Gourault va informer les divers ministères concernés par nos problématiques ». Il est même apparu que la ministre avait étudié le dossier présenté par le collectif puisqu’au préalable elle avait contacté la sous-préfecture de l’ouest Aveyron, l’ARS et les services déconcentrés de l’État. Mais « elle ne s’engage pas. Elle fait la liaison, pas la décision », tempère Jean-Paul Boyer.
Originalité du collectif
La ministre est aussi « revenue sur l’idée que ce territoire a la possibilité de présenter un contrat territorial global, surtout en termes de maintien de services publics. Ce qui donne des pistes mais pas des mesures concrètes immédiates ». Concernant justement le projet de l’hôpital et de la zone blanche (le recrutement des médecins), elle en laisse la responsabilité à l’ARS. De son côté, Jean-Paul Boyer estime que « l’État doit nous appuyer au lieu de nous poser des problèmes et de traîner les pieds. Notre territoire est en crise depuis 1960. On est à la recherche de bonnes nouvelles pour son attractivité, c’est-à-dire y travailler et y habiter ».
« On ressort tout de même avec l’espoir d’être sur le bon aiguillage pour appuyer les projets en cours. Mais il faut que le territoire continue à peser sur chaque administration déconcentrée. Il doit pouvoir démontrer la convergence entre les dossiers mais ça demande des moyens que n’a pas forcément le Tous ensemble. En tout cas, l’originalité du collectif est de parler d’une seule voix et de montrer que le territoire cherche à s’organiser. Il faut résister, il y a de beaux projets en 2019 sur le Basssin, c’est positif, on n’est pas sur le déclin. Raison de plus pour que l’état nous accompagne. Y a vraiment de quoi espérer ! »
Prochaine étape, un débriefing avec l’ensemble des membres qui composent le collectif car « il est nécessaire de se réunir à froid ». Et Jean-Paul Boyer de conclure en empruntant à La Fontaine son célèbre proverbe : « Aidez-vous, le ciel vous aidera… Peut-être ».
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