Espalion. Une poignante interprétation de "Stabat Mater Furiosa"

"Quand la foule des guerriers se met en chemin, c’est son pas d’abord qu’on entend, son pas qui martèle, oui les coups du marteau sur la terre, le pas qui frappe et qui dit je suis là, je suis partout". La pièce de Jean-Pierre Siméon, poète venu au théâtre propose un texte "dur envers les hommes", traduit en huit langues et joué dans quatorze pays.

Des paroles de femmes, furieux cris d’amour contre les guerres, les hommes, la pièce révèle "La colère qui se dresse face à cette violence. Aucune circonstance n’atténuera le crime". Pour concrétiser le cri solitaire d’une femme qui se révolte contre la guerre, Filippo De Dominicis a choisi d’accompagner les trois comédiennes de Squat’Théâtre, Francine Vallaeys, Martine Hantz, Estelle Richir, dans un travail personnel, en "créant une dramaturgie par trois voix sur une même figure". Dans la pénombre de la salle de la Gare, les spectateurs entourant l’espace où se produisent les artistes n’assistent pas à un monologue, mais à un jeu à trois voix. Sur un fond musical elles sont trois artistes qui se mesurent au texte. Elles jouent à trois, mais elles ne font qu’un avec chacune son style, sa personnalité. Une interprétation poignante, pleine de réalisme qui traduit la douleur, la colère contre l’homme de guerre, et la résistance pour que cesse cette inhumanité.

Les applaudissements du public sont amplement mérités car cette pièce est une réussite émouvante, fruit d’une grande complicité entre les trois comédiennes et le metteur en scène.