Le défi social de la "nouvelle" chambre

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  • La première session de la chambre d’agriculture pour sa nouvelle mandature s’est tenue hier.
    La première session de la chambre d’agriculture pour sa nouvelle mandature s’est tenue hier. CPA
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JDM

Lundi  s’est tenue la première session de la nouvelle mandature. Il y fut souvent question de l’avenir.

Une assemblée dense et de nombreux nouveaux visages, avec un rajeunissement évident, tels étaient les premiers signes de mise ne place de la nouvelle mandature de la chambre d’agriculture de l’Aveyron. Pour sa première session qui s’est tenue lundi, sous la présidence du toujours président Jacques Molières, le directeur de la Banque de France a été invité à dresser un profil économique du territoire, histoire d’approfondir quelque peu les bases sur lesquelles débute cette mandature.

Sans surprise, Guilhem Blanchin a présenté le profil d’une économie agricole plutôt dynamique, avec près d’un milliard de crédits distribués, dont 700 millions consacrés au secteur de l’élevage. Ainsi, 17 % de la distribution des crédits est aujourd’hui fléchée vers l’agriculture, 24 % si l on y inclut l’agro-alimentaire. 600 millions de ces crédits sont distribués sur du moyen terme dans ce secteur de l’élevage.

Une situation financière mieux engagée qu’en 2018

Pour rester dans le domaine des chiffres, 278 millions sont orientés vers la filière ovin-caprin, 257 millions vers la filière bovine et 118 millions vers la filière lait de vaches.

Détaillant de multiples données, le directeur de la Banque de France a résumé la situation globale comme "mieux engagée en 2019 qu’en 2018". Une tendance positive "avec une économie bien assise qui n’encaisse pas de fortes variations". Et d’avancer "une croissance qui se poursuit en 2019".

Une prise en compte sociale nécessaire

Face à ces chiffres, c’est néanmoins une inquiétude d’un autre ordre qui a été soulevée. En effet, elle n’était pas d’ordre financière mais plutôt… sociale. "Nous sommes plus face à un problème d’emplois que d’investissement", a lancé Patrick Géraud, du Cerfrance Aveyron. "Je le répète, mais nous devons faire face à un problème d’astreinte, qui freine l’installation des nouveaux venus, et de main-d’œuvre". "Il y a effectivement un besoin d’une véritable prise en compte sociale", a avancé Anthony Quintard.

Un sujet préoccupant sur lequel la "nouvelle" chambre planche. Il nécessite tout autant de vigilance que celui des revenus agricoles, "qui restent les seuls à pouvoir financer de l’emploi ou l’achat de matériel ", comme l’a avancé Dominique Fayel.

La préfète Catherine de La Robertie, venue clôturer cette première session, a également mis en avant le défi qui attend la chambre. "Le département doit faire face à un problème de vieillissement et de main-d’œuvre", a-t-elle déclaré après avoir dressé un tableau plutôt angélique de la situation agricole en Aveyron et souligné à quel point elle avait apprécié la belle mise en vitrine de l’agriculture aveyronnaise lors du salon de l’agriculture. Une vitrine qu’il appartient à la "nouvelle" chambre d’agriculture de garder toujours aussi attirante.

Les tendances

  • Lait de vache. Nouveau recul de la collecte en Occitanie (6,9 % par rapport à 2017). Baisse de la production pour la deuxième année consécutive en Aveyron. Prix moyen réel payé aux producteurs en Occitanie en 2018 : 334,60 €/1 000 litres soit 24 euros de plus qu’en 2017.
  • Lait de brebis. Légère progression de la collecte en Occitanie ainsi que pour le rayon roquefort (+0,7 %) à 171,3 millions de litres collectés. Production de roquefort en légère diminution à - 0,7 % avec repli des exportations de 8 %.
  • Lait de chèvre. De possibles tensions sont redoutées en 2019 sur le plan national. En Occitanie la tendance est inverse avec une progression de la collecte qui se poursuit.
  • Viande bovine. Les marchés sont globalement assainis. Au niveau national, une baisse des abattages sur les différentes catégories d’animaux est estimée à 4 %. La consommation de viande bovine est en hausse de 2,4 %.
  • Viande ovine. L’impact du Brexit est la question du moment. Pour l’heure, il est constaté une légère hausse des abattages d’agneaux en fin d’année 2018 (+2 %) ainsi qu’une baisse des exportations et des importations. La consommation est aussi à la baisse (-1 %).
  • Viande porcine. Les cours restent faibles, avec une stabilité de la production en 2018.   
     
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