Rodez : l’investissement en question

  • Jeffrey Williams, lors d’un discours d’après-match.
    Jeffrey Williams, lors d’un discours d’après-match. Archives JLB
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Centre Presse Aveyron

Des joueurs manquant de détermination alors même qu’ils jouaient dimanche à St-Sulpice un match couperet, une situation en interne qui pèse sur le sportif ou encore une inconstance chronique. Le SRA reste en crise sportive alors qu’on le pensait sur la voie de la rémission.
 

Il y aura forcément un avant et un après 17 mars 2019 pour le Stade Rodez Aveyron. Car dimanche dans le petit village haut-garonnais de St-Sulpice-sur-Lèze, les Aveyronnais ont très probablement dit adieu aux phases finales promises aux six premiers de poule en encaissant un large revers 23-3. Là, dans un match capital, sinon quasiment couperet (« un 16e de finale, ni plus ni moins », dira même le capitaine Mathieu Roca), les Rouergats sont tombés sans avoir véritablement combattu. Et, plus profondément, le groupe a vraisemblablement vécu une fracture.
« On a manqué un peu de tout, éclairait à chaud le coach Arnaud Vercruysse. Nous étions venus faire un résultat ici, mais sans détermination, c’est impossible. » « On avait des intentions, c’était soit eux, soit nous (pour les phases finales), corroborait hier Roca. Et on s’est complètement loupés car on n’a pas mis les ingrédients. On ne s’est pas envoyés. La défaite revient seulement aux joueurs. Arnaud s’est remis en question, certes. Mais il n’y est pour rien. On n’a pas fait ce qu’il fallait, nous les joueurs, point. On devra en assumer les conséquences. »


« J’en veux aux joueurs »


Des propos sans filtres. Fidèles au caractère bien trempé d’un capitaine-courage à nouveau dans une position forcément délicate pour évoquer cette situation. En effet, son énorme investissement personnel, ainsi que celui d’autres cadres de l’équipe, tranche avec ceux de joueurs, souvent jeunes, qui semblent loin des considérations collectives. Pas de nom livré au public, bien sûr. Le vestiaire conserve, sur ce coup-là, ses secrets. Mais le malaise semble sérieux. « J’en veux aux joueurs, oui », lâchera même un Mathieu Roca qui avouera aussi « ne pas avoir réussi cette saison à transmettre à tous  l’importance du club, celle qu’il y a à porter son maillot, pour les jeunes de son école de rugby, son image, sa ville. Ça va bien plus loin que l’individu. […] Le rugby a bien changé, je ne me reconnais plus dans celui-là en tout cas, j’ai un peu de mal avec cette nouvelle génération… » Un constat appuyé par son coach : « Un capitaine, bien qu’il soit exemplaire, ne suffit pas. Tous les joueurs n’ont pas mis le même niveau d’engagement. Certains n’ont pas encore pris la mesure de l’impact mental dans ce sport. »
Et ils pourraient payer pour l’apprendre, en étant écartés de la réception de Narbonne ce dimanche, comme certains l’ont été avant-hier après la piètre prestation une semaine auparavant malgré le succès chez la lanterne rouge graulhétoise (19-26). « Oui, il y a aura des choix, confirme “AV”. En fonction de ce qu’il s’est passé dimanche, mais aussi de ce que l’on veut faire face à Narbonne. »
On pensait le SRA guéri de ces maux-là. Après un autonome insipide lors duquel l’inconstance dans le jeu était reine, l’hiver avait gommé certaines scories. Certains manques aussi, laissant même entrevoir de belles perspectives. Dimanche, comme le dimanche précédent dans le Tarn, il a repris ce froid constat en pleine tête.


« T’inscrire dans le présent »


Rappelant aussi sûrement que le manque de sérénité en interne (problèmes financiers, sponsor privé qui doit sauver le club mais dont on ne sait s’il est encore investi, menace de rétrogradation en Fédérale 3 et pénalité de huit points par la DNACG, date d’appel de cette sanction pas encore connue…) pèse, au moins un peu, sur les prestations sportives. Sur des jeunes joueurs aussi, soucieux de leur avenir. « Peut-être que certains, en ressentant la fragilité du club, commencent à vouloir aller voir ailleurs, indique Roca. C’est comme cela, c’est le sport. Mais tant qu’ils sont à Rodez, ils doivent tout faire pour penser collectif. » Arnaud Vercruysse de lui emboîter le pas, vertement : « On peut trouver mille excuses à chacun. Mais à un moment, tu joues au rugby, tu dois t’inscrire dans le présent, pas dans le passé, ni dans le futur. » Parviendra-t-il à le faire entendre à tous ses hommes avant la venue des Narbonnais ? à Paul-Lignon, ce groupe-là a, en tout cas, déjà montré qu’il savait réagir.
Il n’a plus le choix. Et comme il n’est plus maître de son destin, il devra s’imposer, comme le verbalise son capitaine, « trois fois sur trois et espérer un faux pas de Saint-Sulpice » pour voir le printemps.     aurélien parayre
 

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