Espalion. L’art de préserver son cerveau et sa mémoire

Dans le cadre de la semaine du cerveau, organisée au niveau national par la société des neurosciences, l’hôpital intercommunal Espalion-Saint- Laurent-d’Olt organisait, vendredi 15 mars, une journée portes ouvertes sur le thème "Comment préserver son cerveau et sa mémoire ?" Une journée prolongée par une conférence sur "Activités physiques et cerveau".

Toute la journée, dans les locaux de l’hôpital, une équipe d’une douzaine de professionnels de la santé, regroupée autour du docteur Jean-Pierre Marty Faucher, praticien hospitalier spécialisé en gériatrie, responsable de la consultation mémoire et correspondant de la société des neurosciences pour Espalion, a accueilli le public.

Différents stands et ateliers présentaient les facteurs de risques des maladies neurodégénératives et les actions protectrices possibles dans différents domaines pour les prévenir et les atténuer. Présentation également de la Consultation Mémoire, ouverte il y a deux ans, à la demande de l’ARS.

Activité physique et cerveau

Au terme de cette journée, unique dans le département de l’Aveyron, le docteur Jean-Pierre Marty Faucher ne cachait pas sa satisfaction d’avoir accueilli 110 personnes sensibilisées au sujet.

En soirée, dans la salle de la Gare, une centaine de personnes ont assisté à la conférence "Activité physique et cerveau", animée par le docteur Jean-Michel Dols.

Le cerveau est un organe en éveil de jour comme de nuit qui se "nourrit" en permanence d’expériences et d’activités nouvelles. Il est extrêmement capable de se modifier dans son fonctionnement et sa structure. C’est ce qu’on appelle la "neuroplasticité". Celle-ci peut être positive et entretenir une grande vivacité d’esprit chez des personnes mêmes très âgées qui ont entretenu une activité physique comme une activité artistique régulière et soutenue.

À l’inverse, notre cerveau peut être bloqué par des traumatismes violents ou des maladies chroniques. On observe alors des atteintes des neuromédiateurs et des centres de la mémoire avec, pour conséquence, une possible dégradation cognitive et un risque d’Alzheimer.

Cependant cette dégradation peut être enrayée par des activités et des sollicitations simultanées multiples.

L’activité physique soutenue (escalier, marche rapide) a un effet dopant sur la circulation sanguine, le nombre de globules rouges, avec pour conséquence une stimulation de l’hippocampe qui est le centre névralgique de la mémoire. D’autre part, des études récentes ont permis la découverte d’une nouvelle hormone : l’irisine qui est libérée par le muscle durant l’exercice physique, et protège les neurones endommagés par les toxines de la maladie d’Alzheimer.

Même si l’on était sédentaire, on peut, à tout âge, tirer bénéfice du travail musculaire et de l’endurance. En pratique, ne rêvons pas de faire une dizaine de kilomètres par jour, mais ayons une activité physique régulière raisonnable à un rythme soutenu (vélo, escalier).

Cependant, il n’y a pas que l’activité physique qui compte : tout ce qui entretient notre souplesse cognitive améliore notre qualité de vie et notre état cognitif : le chant, les arts, sans oublier le plaisir du rire, voire le relâchement du bâillement.

Le renforcement musculaire ne permet cependant pas de gérer seul les troubles de l’équilibre qui sont en revanche bien pris en charge par des rééducations globales ludiques, en groupe et par du tai-chi-chuan. Là encore des gains sont possibles même chez des sujets âgés. L’indépendance la plus longue possible dans les activités de la vie quotidienne suppose une conservation suffisante des capacités motrices et des capacités cognitives.

Le secret : se bouger tous les jours et "aime et fais ce qu’il te plaît".