Drame familial : un couple tué à Castelnau-de-Mandailles

Abonnés
  • Une vue de la maison du couple Ayral où s’affairaient vendredi les enquêteurs de la gendarmerie.
    Une vue de la maison du couple Ayral où s’affairaient vendredi les enquêteurs de la gendarmerie. O.C.
Publié le
Christophe Cathala

Un double meurtre a eu lieu entre jeudi et vendredi au domicile de deux retraités habitant le hameau de Condamines. Le frère et beau-frère du couple a été placé en garde à vue après s’être rendu, hier matin, à la gendarmerie.

Condamines, hameau de la commune de Castelnau-de-Mandailles, se réveille hier matin en apprenant la mort de Firmin Ayral et de son épouse Henriette. Une mort effroyable, le couple a été tué à son domicile dans la soirée de jeudi, nul ne sait encore comment.

Stupeur et consternation dans le voisinage et bien au-delà, où les deux victimes étaient bien connues et estimées. Devant leur maison, en bordure de la RD 19, les enquêteurs de la gendarmerie appuyés par la cellule d’identification criminelle s’affairent à reconstituer le scénario du crime. Mais pas forcément à en rechercher l’auteur, et pour cause : un homme est venu dans la nuit les informer qu’il avait tué sa sœur et son beau-frère.

Il est environ 2 heures du matin vendredi quand Joël Ayral, 63 ans, se rend à la brigade de gendarmerie d’Espalion, ville dans laquelle il réside. Il raconte, de façon un peu confuse, l’acte qu’il vient de commettre. Une équipe de gendarmes se rend aussitôt sur place, découvre les corps sans vie de Firmin, 80 ans et d’Henriette, 72 ans, portant des traces de coups, violents, notamment à la tête. L’auteur présumé de ce double meurtre est alors placé en garde à vue.

Les enquêteurs cherchent à établir les raisons de son geste. Très vite apparaît ce conflit qui mine la famille Ayral depuis longtemps déjà : une histoire de propriété foncière, de champ et de grange se trouvant dessus…

Zones d’ombre

Jeudi soir, une altercation éclate entre Joël Ayral, sa sœur et son beau-frère, au domicile de ces derniers à Condamines, lieu du terrain de la discorde. Combien de temps dure la querelle ce soir-là et quelle en est la violence ? Toujours est-il qu’elle va se conclure de la pire des façons, la mort de Firmin et d’Henriette. Selon quelques éléments, qui n’ont pu hier être confirmés par le parquet, le meurtrier présumé se serait senti menacé et aurait frappé l’une puis l’autre de ses victimes dans un temps très bref. Aurait-il néanmoins prémédité son geste en venant avec des intentions agressives ? Tout cela reste à affiner.

Il reste aussi à bien identifier l’arme du crime, "un objet contondant et a priori pas une arme à feu", glisse le procureur de la République qui attend que "les investigations soient plus avancées" pour s’exprimer officiellement.

Au terme de la garde à vue, probablement ce samedi, le procureur de la République, qui ouvrira certainement une information judiciaire, envisage ainsi de livrer les informations et le scénario du drame que tout le monde attend. Pour essayer de comprendre.

Rappelons que M. Joël Ayral demeure innocent tant que la justice ne l’a pas reconnu coupable.

Un personnage singulier 

En recoupant les sources et les témoignages, Joël Ayral aurait, pour le moins, une personnalité singulière. « C’est un fou ! », confiait même hier une dame du quartier des Matelines où le meurtrier présumé réside et gère un gîte rural. Aujourd’hui à la retraite, l’homme de 63 ans a enseigné dans le domaine de l’électronique. Devant sa maison, un personnage surprenant en jaune et noir dénonce le compteur Linky, tout en portant l’inscription « Danger 2 morts ». Cela en dit un peu sur la personnalité de l’individu. Dans le quartier, certains voisins semblent peu goûter quelques-unes de ses actions. C’est aussi le cas du maire, Eric Picard, qui a vu l’an dernier fleurir des panneaux à son encontre. L’édile a porté plainte et l’enquête est en cours. Une autre affaire le vise à la suite d’une prise à partie, dans l’enceinte de la mairie, toujours l’an dernier, avec, cette fois, le premier adjoint. D’autres personnes, connaissant l’individu, avouaient depuis quelque temps « leurs inquiétudes » disant « n’être plus tranquilles ».
o.c.
 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?