Rugby : Rodez, d’un noir brillant

  • Une défense héroïque des Ruthénois à quelques mètres de leur ligne d’en-but.
    Une défense héroïque des Ruthénois à quelques mètres de leur ligne d’en-but. José A. Torres
  • Voilà 11 minutes (!) que les 80 de temps réglementaire sont dépassées hier à Paul-Lignon : les Ruthénois, tout de noir vêtus en hommage à Pierre Soulages, viennent de souffrir, acculés devant leur ligne d’en-but par les Narbonnais. Les mêlées viennent de s’enchaîner. Et, enfin, un Aveyronnais récupère le cuir, le balance hors des limites du terrain et fait, du même coup, exulter tout un stade. Une joie intense.
    Voilà 11 minutes (!) que les 80 de temps réglementaire sont dépassées hier à Paul-Lignon : les Ruthénois, tout de noir vêtus en hommage à Pierre Soulages, viennent de souffrir, acculés devant leur ligne d’en-but par les Narbonnais. Les mêlées viennent de s’enchaîner. Et, enfin, un Aveyronnais récupère le cuir, le balance hors des limites du terrain et fait, du même coup, exulter tout un stade. Une joie intense. José A. Torres
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Centre Presse

Tonitruants d’entrée, les Ruthénois ont ensuite fait bloc pour s’offrir un succès de prestige face à Narbonne, hier à Paul-Lignon lors d’un match où Pierre Soulages a été mis à l’honneur. Même mal embarquée, la course aux phases finales continue.

De franches accolades, des sauts de cabri, des regards profonds, des mains sur les hanches aussi. La fin de match hier à Paul-Lignon a déversé son lot d’émotions côté ruthénois. Celles qui escortent souvent le sentiment du devoir accompli, du soulagement également. Car restant sur deux prestations très décevantes, la bande au capitaine Mathieu Roca – une nouvelle fois exemplaire hier – devait absolument se reprendre. D’abord pour restaurer une image digne d’elle-même. Puis pour rester en vie dans la course aux phases finales alors que les Ruthénois doivent, pour espérer finir sixièmes, gagner leurs deux prochaines rencontres tout en comptant sur au moins un faux pas de Saint-Sulpice.

Et elle a réussi. Pleinement. En deux temps, en fait. Avec une fin de match haletante lors de laquelle son abnégation collective, tant décriée le week-end précédent à Saint-Sulpice (23-3), a été mise à rude épreuve sans qu’elle ne se fissure d’un millimètre.

Aussi jouissif que frustrant

En effet, alors que les gars du Racing ont poussé tout le match pour (se) refaire (de) leur retard (à l’allumage), les dernières secondes ont été irrespirables. Asphyxiantes même pour des Ruthénois acculés dans leur 22 dix minutes durant lors d’un temps additionnel qui comptera 11 tours de trotteuse ! Là encore, le boss Roca montra la voie d’une interception acrobatique (80e+6) avant que ce ne soit le pack qui ne tienne bon sous les coups de butoir de son homologue aboutissant finalement après de longues minutes abaissées en mêlée fermée à une récupération de balle locale menant à un dégagement salvateur hors des limites. Une véritable épreuve de force collective à l’image de la prestation globale de Camille Jarreau et des siens hier, même quand ils ont dû tenir à 13 contre 15 en fin de premier acte.

Mais résumer le succès ruthénois à ce seul état d’esprit retrouvé serait une erreur. La partie ayant été débutée sur les chapeaux de roues par les Rouergats, avec notamment un sublime essai – le seul de la rencontre – avec une percée de l’international espagnol de retour de sélection hier Hugo Alonso, qui a passé les bras pour l’expériementé Jeffrey Williams se transformant en relais idéal pour l’arrière Maxime Delouis, qui ira aplatir en bout de ligne (4e). Une entame parfaite (lire plus bas) et une fin très solide. Entre les deux : une certaine intensité dans le jeu, avec deux formations se rendant coup pour coup, sans grandes envolées néanmoins.

Forcément jouissif côté ruthénois de livrer telle performance, surtout le jour de l’hommage rendu au quasi centenaire Pierre Soulages avec, notamment, un maillot collector (lire par ailleurs). Mais aussi tellement frustrant de voir le potentiel de ce groupe-là trop souvent gâché (à l’extérieur) par manque de constance dans sa détermination.

Hier pourtant, l’heure était évidemment à la satisfaction. Il n’était ainsi pas temps de broyer du noir, mais plutôt de le contempler brillant.

Ils ont dit

Arnaud Vercruysse, coach de Rodez. On fait une bonne entame, on met beaucoup de pression sur l’adversaire. En conquête, on a été très efficace, notamment sur les contres en touche qui les ont privés de ballon. Et ça nous a mis dans une bonne dynamique. L’équipe s’est mise au diapason de Mathieu Roca qui a, comme capitaine et joueur, réalisé une prestation colossale ! Il a emmené dans son sillage tous les joueurs, tous se sont abandonnés à lui, devenant de sacrés lieutenants.

 


Maxime Delouis,   arrière de Rodez. Beaucoup de fierté face à cette équipe de Narbonne. Ça envoyait du jeu de partout… On s’est accroché, on est un peu déçu en fin de saison de voir quel visage on peut montrer à Paul-Lignon et lequel on affiche à l’extérieur. (Sur les phases finales) Nous, on ne l’oublie pas. Il reste encore deux matches, il faut attendre un faux pas de Saint-Sulpice.


Jean-Paul Barriac, président de Rodez. Très satisfait car on a vu un groupe de joueurs soudé qui n’a rien lâché, même si en face il y avait une très belle équipe de Narbonne. Je félicite les joueurs. Aujourd’hui, ils ont vraiment mouillé le maillot.


Jean Anturville,  coach de Narbonne. Je croyais que nous étions prêts. Mais on loupe le coup d’envoi, on perd une touche, on laisse tomber les ballons… Et on prend dix points d’entrée. Il y a peut-être un problème mental. On ne peut pas se contenter de ce contenu-là. On a joué à l’envers.
 

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