Marcillac-Vallon. École publique Jean-Auzel : dix ans de bilinguisme français-occitan

Abonnés
  • Bruno Duranton, président du Centre Régional des Enseignements d’Occitan de l’Aveyron. Bruno Duranton, président du Centre Régional des Enseignements d’Occitan de l’Aveyron.
    Bruno Duranton, président du Centre Régional des Enseignements d’Occitan de l’Aveyron.
Publié le
CORRESPONDANT

A la rentrée 2019, l’école publique de Marcillac fêtera les dix ans de bilinguisme français-occitan. Une occasion pour revenir, avec Bruno Duranton, président du CREO 12, sur le projet pédagogique bilingue dont l’Aveyron est le fer de lance avec plus de 1 000 enfants scolarisés dans les huit sites départementaux.

Le bilinguisme à l’école publique, qu’es aquò ?

C’est l e choix pour les parents d’inscrire leur enfant soit dans un cursus normal unilingue soit dans une filière où la moitié des enseignements sont donnés en occitan suivant les mêmes programmes nationaux. L’occitan est donc langue d’enseignement utilisée pour l’apprentissage des mathématiques, du sport, des sciences, de la géographie... et ça fonctionne ! A la sortie du CM2, les enfants sont bilingues. Ils peuvent même poursuivre ce bilinguisme au collège Kervallon avec l’enseignement d’Histoire-Géographie et de langue occitane.

Comment ça marche ?

Lors de leur inscription en maternelle et jusqu’au CP, les parents peuvent décider d’inscrire leur enfant en filière bilingue. En outre cette inscription est ouverte de droit aux enfants des autres communes étant donné que le service public ne propose le bilinguisme qu’à Marcillac. Une fois que l’enfant est inscrit en classe bilingue, sa journée de classe sera partagée en deux avec un enseignant en français et un enseignant en occitan.

Quels sont les apports du bilinguisme ?

Un enfant exposé dès son plus jeune âge à une seconde langue va développer des capacités qui permettront l’acquisition future d’autres langues et lui donneront une ouverture plus grande à la diversité culturelle. Les enfants, habitués tout jeunes à passer d’une langue à l’autre, sont stimulés par ce va-et-vient intellectuel qui renforce ainsi leur maîtrise de la langue. Toutes les évaluations ont montré que leur niveau en français et en mathématiques était au moins égal à celui des élèves unilingues.

Alors pourquoi pas l’anglais ?

L’anglais est devenu aujourd’hui incontournable. Mais le bilinguisme précoce des enfants ne se fait pas "hors sol" ; il a besoin de s’appuyer sur les ressemblances entre l’occitan et le français et d’être ancré dans un lieu de vie, dans une histoire culturelle riche pour faire sens. Le bilinguisme français-occitan est un bilinguisme de proximité qui prépare à l’acquisition des langues étrangères bien-sûr mais qui contribue avant tout à aider les enfants à s’approprier et connaître leur propre environnement.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?