Villefranche-de-Rouergue : ultime budget avant les élections
Plutôt combatif. Sûr de son fait et surtout de ses orientations, en dépit du côté brouillon des commentaires et des analyses, Serge Roques a défendu bec et ongles, mercredi soir, un budget municipal dont il a vanté le dynamisme et les gros dossiers du volet investissements.
Un dernier budget avant les municipales ou l’ultime budget de celui qui est maire depuis 2001 ? La question reste en suspens. Mais à entendre le premier magistrat, tout pourrait porter à croire qu’il enfourcherait bien le destrier d’un nouveau mandat… À chacun son rôle, Serge Roques, avec Laurent Tranier en appui constant (tiens, tiens), et Jean-Sébastien Orcibal décochant des flèches à tout va. Pas de doute, le vote du budget 2019 a lancé sans ambages les municipales de 2020.
Pas de hausse des taxes – même si l’opposition a pointé les sempiternelles bases plombant la fiscalité des habitants de la bastide en particulier – s’est enorgueilli le maire. "Les taux n’ont pas augmenté depuis 8 ans, pour en arriver là, nous avons consenti de gros efforts et maîtrisé les dépenses, malgré une baisse de moitié des dotations de l’État". Fin de mandat oblige aussi, les "gros" dossiers d’investissement arrivent, comme le démarrage du chantier du Pôle jeunesse, l’éclairage public en led de toute la bastide, la rénovation des îlots centre-ville…
Reste que Jean-Sébastin Orcibal n’est pas convaincu par les arguments de Serge Roques. "Je ne suis pas d’accord avec votre lecture du budget, ce n’est que de la communication et de l’enfumage, tous les investissements indiqués ne seront pas faits en 2019…".
Éric Cantournet rebondissant : "Les investissements du budget 2018 n’ont été réalisés qu’à hauteur de 37 %, et on sait que le budget monte en puissance en fin de mandat car c’est le cycle des collectivités". Sur l’endettement, enfin, Laurent Tranier a mis en exergue le chiffre de 1,32 M€ de désendettement pour 2019. "Même si nous sommes toujours déficitaires, a renchéri Serge Roques, rappelant, pour les communes d’une même strate les recettes réelles de fonctionnement sont de 1 299 € par an et par habitant, alors qu’à Villefranche on se situe à 1 058 €".
Idem pour la dotation globale de fonctionnement (DGF, dotation de l’État) et pour d’autres niveaux de recettes. "Si nous avions des recettes correspondantes à notre strate, nous aurions les caisses plus pleines, d’autant qu’en matière d’investissement, nous sommes très bien, car moins dépensiers que les autres…", martela le maire.
Les défis de Serge Roques
La première partie de l’ordre du jour de la séance du conseil municipal de ce mercredi soir aura été monopolisée par le budget. Pressé de questions par l’élu d’opposition Jean-Sébastien Orcibal, le maire Serge Roques a pris l’option de l’offensive. Sur la bastide, par exemple, domaine dans lequel sa gestion est attaquée tant par ses contradicteurs élus que par une frange importante de la population, il défendit : « Je mets quiconque au défi de faire mieux que ce que nous avons fait, et nous allons lancer des choses qui n’ont jamais été faites comme la réalisation d’un îlot ». Mémoire un peu courte car il y a un quart de siècle déjà, la municipalité de Jean Rigal, sur les conseils de l’urbaniste Claude Calmettes, avait procédé au curetage d’immeubles en décrépitude de la rue Serpent. Résultat, la création d’un îlot d’espace public plutôt agréable, mais pas vraiment mis en valeur.
Les défis de cette fin de mandat sont nombreux pour le maire. Il le sait. Raison pour laquelle, ce mercredi soir, il défendait, un brin dans l’urgence, déjà son bilan sur des actions sur le centre-ville via la création de logements, la mise en valeur d’îlots.
L’îlot de la rue de la Miséricorde à transformer.
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