Millau : la Maison Fabre lance un gant parfumé

  • Olivier Fabre est à la tête de l’emblématique entreprise millavoise qui produit chaque année 4 500 paires de gants.
    Olivier Fabre est à la tête de l’emblématique entreprise millavoise qui produit chaque année 4 500 paires de gants. CPA
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Centre Presse

Dirigée par Olivier Fabre, la célèbre ganterie de Millau a collaboré, au cœur de la capitale, avec les parfums Goutal.

Le premier est une référence en matière de parfumerie française, la seconde un nom historique de la ganterie traditionnelle. Mercredi soir, à deux pas de la Place Vendôme, le parfumeur Goutal et la Maison Fabre ont célébré le lancement de leur tout nouveau produit : un gant parfumé. Un accessoire raffiné, "comme les femmes en ont porté depuis François Ier jusqu’à Marie-Antoinette, en passant par Catherine de Médicis", a rappelé Olivier Fabre, à la tête de l’entreprise familiale fondée à Millau en 1924.

Rencontre du savoir-faire

Pour l’occasion, les deux maisons de luxe avaient convié leurs meilleurs clients. En agneau doublé de soie, ce gant artisanal a une couleur unique – marine orné d’un liseré vert vif – et exhale un discret parfum poudré, celui "d’Étoile d’une nuit", la dernière création de la Maison Goutal, dont "la fondatrice, Annick, était elle-même originaire de l’Aveyron", a rappelé Thierry Maman, son directeur général, parlant d’"un heureux hasard".

En créant ce gant, qui doit ses notes subtiles à un procédé de saupoudrage au talc hypoallergénique, un parfum qui "persiste si l’on range ses gants dans leur boîte" et assure "un réveil des effluves au moment où le gant est enfilé", précise Olivier Fabre, la ganterie de Millau renoue avec un savoir-faire dont elle a déjà par deux fois fait la démonstration : "Nous avons déjà sorti un gant Marie-Antoinette, parfumé à l’Eau d’Ange, comme la Reine le faisait en son temps. Et un autre gant en hommage à l’impératrice Joséphine, parfumé à la rose de printemps", explique le directeur.

Une institution millavoise

Ce modèle fabriqué en collaboration avec la Maison Goutal est tout droit sorti, comme la centaine de références aujourd’hui disponibles, de la manufacture de Millau, où découpent et cousent six salariés, parfois secondés par des artisans hongrois, "de même tradition gantière, experts en piqué anglais" et portugais, "spécialistes du cousu main". Deux cents paires du gant "Goutal x Maison Fabre" sont commercialisées dans les boutiques des deux marques, et pourront être suivies par d’autres, si le succès le justifie.

"Un atelier comme le nôtre peut tout faire, à condition qu’il en ait le temps", sourit le dirigeant, qui se réjouit de "l’engouement des gens pour le made in France, la qualité, le fait main". Du temps de ses grands-parents, en 1955, la Maison Fabre a compté, dans une ville de Millau qui abritait à l’époque pas moins de 67 ganteries (contre cinq aujourd’hui), "jusqu’à 350 employés, aidés par 300 piqueuses qui travaillaient à leur domicile". Une autre époque où, "pour tout le monde, hommes, femmes et enfants, le gant constituait un accessoire incontournable du quotidien", retrace Olivier Fabre.

Aujourd’hui, pour assurer la production artisanale de l’entreprise – 4 500 paires chaque année, dont une partie en sous-traitance vendue sous d’autres marques et une autre pour le cinéma –, la Maison Fabre repère et forme elle-même ses artisans gantiers, qu’aucune école ne prépare au métier.

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