Decazeville. Jules Cayrade, le médecin des pauvres
Le nouveau livre de Pierre Poujol dresse le portrait et l’œuvre de Jules Cayrade, bienfaiteur pour la ville.
Jules-Adolphe Cayrade (1840-1886) reste méconnu parmi les personnalités decazevilloises.
Pierre Poujol, dans un livret de 80 pages, nous en apprend beaucoup (grâce à de nouveaux documents découverts) sur celui que l’on appelait "le médecin des pauvres".
Il faut imaginer la cité fondée par le duc Decazes avec ses maisons enchevêtrées qui entourent les usines et les ateliers ; une ville usine qui résonne au son des marteaux, des hauts-fourneaux, des sirènes, des cris, au milieu de la fumée, de la poussière.
Le docteur Jules Cayrade est élu maire en 1878 sur une liste républicaine contre le candidat de la Compagnie (qui gère l’industrie sidérurgique, métallurgique et minière).
Son élection et celle de son adjoint et ami, Alexandre Bos, marque l’émergence d’une communauté républicaine, laïque, composée d’ouvriers, de petits commerçants et d’artisans.
Cet homme d’action modernise la ville avec la création d’un marché couvert (halles), d’un lavoir, d’une école dite laïque (qui deviendra l’école Jean-Macé), de la mairie, d’un abattoir. Humaniste, il fait ouvrir des chantiers et des ateliers de charité pour donner du travail aux chômeurs, très nombreux en temps de marasme. Élu député en 1881, il est à l’origine du canton de Decazeville et priorise la construction d’écoles laïques.
Jules Cayrade, proche des gens, met toute son énergie pour protéger Decazeville, la faire grandir. Hélas ! Il doit affronter les épreuves de la grande grève de 1886, qui aboutit à la mort de l’ingénieur Watrin. Tout est compliqué pour le maire, une partie de la classe ouvrière lui échappe et se tourne vers le syndicalisme et les débuts du socialisme. La mort de Watrin et les événements qui en découlent font prendre conscience à tout le pays des problèmes sociaux et humains des ouvriers. Victime d’accusations insensées, on le traîne dans la boue, notamment ses adversaires politiques. Jules Cayrade se défend mais, très affecté, meurt le 18 juillet 1886, lors d’un banquet. On dira de lui sur sa tombe qu’il était de ceux qui ont "sacrifié à la République leur fortune et leur repos".
Instructif et intéressant, "Jules Cayrade" se lit d’un trait. 10 €, en vente dans les maisons de la presse.
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