Villefranche-de-Rouergue. Abeilles et frelons sous surveillance renforcée en Aveyron

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  • Michel Rives, le président du GDSA de l’Aveyron, très attentif au fonctionnement des abeilles en ce début de printemps.
    Michel Rives, le président du GDSA de l’Aveyron, très attentif au fonctionnement des abeilles en ce début de printemps. Repro CPA
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Xavier Buisson

Né en 2009, le Groupement de défense sanitaire apicole de l’Aveyron propose aide et expertise à ses 446 adhérents, dans la lutte contre le frelon asiatique mais également sur l’ensemble des aspects sanitaires de l’apiculture.

Fort d’une vingtaine de techniciens sanitaires bénévoles officiellement formés et accompagnés par trois vétérinaires, le Groupement de défense sanitaire apicole de l’Aveyron (GDSA) a réalisé l’an passé 74 visites chez ses adhérents apiculteurs.

" Nous avons pour objectif d’améliorer la santé des abeilles aveyronnaises en informant les apiculteurs sur ce qui donne de bons résultats, pratiques, traitements…, résume Michel Rives, le président du GDSA 12. En ce moment, on voit revivre nos colonies. Il semblerait qu’il y ait eu cet hiver une mortalité moindre, mais nous attendons les résultats. Les abeilles redémarrent très vite, elles ont peu de miel en stock-car elles n’ont pas trouvé beaucoup de fleurs en automne."

Le transfert du "dossier frelon"

Les GDSA s’occupent du frelon asiatique dans la plupart des départements. Si ici, c’est le syndicat l’Abeille de l’Aveyron qui s’en est chargé dans un premier temps, "avec efficacité", selon Michel Rives, le GDSA prendra rapidement la relève, à la demande de la préfecture. Reste à formaliser le dossier.

"Le frelon asiatique n’est pas un danger pour les apiculteurs. Il commence à embêter les ruches à la fin du mois de septembre, lorsqu’il n’y a plus de figues ou de raisins. Il s’attaque aux ruches les plus faibles mais il existe plusieurs techniques pour s’en défendre comme disposer des muselières, en quelque sorte des cages grillagées, devant la ruche, qui oblige le frelon à rester relativement loin."

12 000 captures au printemps 2017

Autre méthode : le piégeage de nuit, une fois les abeilles rentrées. Les ruches fermées, les frelons sont attirés avec un mélange de sirop de cassis, de bière et de vin blanc.

Avec des résultats impressionnants : "Si on met dix pièges sur un rucher, on peut trouver jusqu’à 200 frelons par piège." Au printemps 2017, le Groupement de défense sanitaire apicole et le syndicat l’Abeille du Rouergue ont piégé de concert, avec au final pas moins 12 000 captures.

"Aujourd’hui, les frelons sont beaucoup moins agressifs qu’ils ne l’ont été et un peu moins nombreux. Ils sont en train de prendre leur place et les prédateurs locaux, tels que les piverts, les pies, les mésanges, les geais, commencent à les identifier… et à les mettre à mal puisqu’ils sont faciles à capturer."

À Villefranche-de-Rouergue, un rucher dédié à la santé de l’abeille

C’est une première dans le département, à l’initiative des membres villefranchois du GDSA : un rucher école totalement dédié à la santé de l’abeille a vu le jour en partenariat avec la municipalité, situé rue du Champ des Chartreux. « Il a été inauguré le 16 mars, explique Michel Rives, et ce n’est pas un rucher école dont le but est de “multiplier” les abeilles. L’équipe y donne des informations sur la santé des abeilles, comment les soigner, sauver une ruche, compter les varroas… »
Un rendez-vous a été proposé dernièrement autour de ce Rucher la santé de l’abeille (RLSA) avec une vétérinaire pour une visite complète de la ruche, comme les apiculteurs le font à chaque début de printemps. La vétérinaire Karine Saget a répondu aux questions primordiales à l’heure de l’arrivée du printemps : quels ont les indices qui permettent de poser un diagnostic en cas de maladies ? Que faut-il faire pour les traiter et éviter une contamination ? Quelles sont les mesures prophylactiques à respecter ? Le seuil de varroas est-il dépassé ?
Au chapitre des projets, le GDSA travaille sur l’implantation d’un deuxième RLSA sur le camp du Larzac, en partenariat avec le Club sportif et artistique de la 13e demi-brigade de Légion étrangère. Les membres du sud du département pourront venir s’y former ou informer sur les aspects sanitaires.

En chiffres

11 €, le montant annuel de l’adhésion au Groupement de défense sanitaire apicole de l’Aveyron, auquel il faut rajouter 25 centimes par ruche.
4 700 € de subvention de fonctionnement de la part du conseil départemental et de la DDCSPP.
446 adhérents sur les 550 apiculteurs déclarés dans l’Aveyron.
12 000 frelons piégés en 2017 par le GDSA et le syndicat l’Abeille du Rouergue.
12 ans de présence du frelon asiatique en Aveyron. 

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