Championnat du monde de e-Rallye : débuts électrisants pour Ludovic Braley

Copilote, il a écumé l’asphalte des routes de l’hexagone jusqu’à une finale de Championnat de France de rallye. L’heure était venue pour lui de changer de braquet et de baquet ! A bientôt 38 ans, Ludovic Braley va s’aligner pour la première année au départ des championnats de France et du monde de E-Rallye avec son équipe B Team Energy. D’abord réservé aux véhicules anciens, avant de s’ouvrir, contexte oblige, aux véhicules " zéro émission", le rallye de régularité a pour objectif de s’approcher le plus possible d’un temps idéal pour effectuer un trajet défini. "Pour résumer, explique Ludovic, seule la régularité d’allure compte, c’est à dire le respect de la vitesse moyenne imposée. Le classement se calcule de manière suivante : un point de pénalité par seconde d’avance ou de retard sur la moyenne idéale imposée par l’organisateur. S’ajoute aussi un classement par rapport à la consommation." Pas si facile !

Essais probants

Sur les itinéraires parfois escarpés, ponctués d’épingles, plongés dans un brouillard épais où l’on peut croiser tracteurs, cyclistes, piétons et autres véhicules, la tâche est en réalité complexe. "Il faut aussi se réhabituer, trouver des repères dans un véhicule quasi silencieux. Loin d’être évident quand comme moi, on s’est fié pendant des années aux bruits d’un moteur thermique." Le Bozoulais peut néanmoins compter sur Aurore Solignac, sa copilote. "Son rôle est essentiel car elle doit réguler la vitesse, la consommation, il faut aussi, en amont, avoir tout calculé en fonction de la topographie du terrain. Je tiens d’ailleurs à lui rendre hommage car sans elle nous n’aurions pas de si bons résultats." Au volant cette année d’une BMW i3, l’Aveyronnais cogérant de l’entreprise éponyme à Bozouls, n’est pourtant pas un novice. Pour ses premiers essais l’an dernier au volant d’une Jaguar électrique - " pas la meilleure voiture pour faire des rallyes !" - il s’adjuge l’épreuve du Mont-Blanc puis trois temps scratchs sur le rallye de Monte-Carlo. A ses côtés, Cédric Ségur, le pilote avec qui il a découvert la course automobile. "C’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier et c’était normal que je lui rende la pareille. Nous avons inversé les rôles."

"Ce n’est que le début !"

De beaux résultats qui lui laissent nourrir de belles ambitions avant le lancement de la saison le 30 mai sur le rallye de Chablais en Suisse. "Le champion du monde est un ami, Didier Malga, un voisin du Cantal, et j’ai bien envie d’aller le chatouiller un peu." On peut dire adieu à la vitesse et avoir de l’appétit. Cogérant de l’entreprise familiale Braley, entreprise aveyronnaise liée à l’environnement et au traitement des déchets qui construit aujourd’hui rien de moins que la plus grande station d’hydrogène de France, le E-rallye était l’évidence. " Il y a de l’électrique dans tout les sports mécaniques, karting, moto, formule, course sur glace alors pourquoi pas en rallye. Il faut aller de l’avant. Le monde bouge et je trouve intéressant d’être parmi les premiers à faire évoluer notre sport. Ce n’est que le début !" Des débuts électrisants forcément !