Millau. Coup de neuf sur le centre d’hébergement pour femmes

Créé en 2012 par l’association Trait d’Union, le Centre d’accueil et d’hébergement d’urgence des femmes (Cahuf) occupe actuellement une vieille bâtisse située avenue Edouard-Alfred-Martel, à la sortie de Millau. L’association propose onze lits réservés aux femmes dans ses locaux "historiques", ceux qu’elle occupait avant son déménagement en 2012.

Réparti sur deux étages, l’espace de vie y est minimaliste. Les femmes vivent au sein de cette bâtisse placée sous vidéosurveillance dans des conditions très modestes. Les chambres, pas toujours individuelles, leur offrent juste ce qu’il faut d’intimité. "Les conditions d’accueil y sont spartiates, admet bien volontiers Jean-Louis Maymard, président de l’association Trait d’union depuis dix ans, à l’occasion d’une visite des lieux. C’est un bâtiment qui doit dater des années 1950-60. Il y a des soucis d’isolation, d’étanchéité, mais aussi des problèmes d’agencement et d’accessibilité. Il faut tout revoir."

380 000 € de travaux

Il en sera bientôt fini de ces conditions de vie "à la limite de l’insalubrité". Une étude de faisabilité, diligentée par la mairie, propriétaire des murs, vient d’être réalisée, portant sur la rénovation et la réhabilitation de ce centre, annexe du Logis millavois. Un montant de travaux, situé autour de 380 000 €, a été arrêté, financé avec des aides espérées de l’Anah (Agence nationale de l’habitat, 192 000 €), du Département (50 000 €) et de la Région (20 000 €). Adjoint municipal délégué aux affaires sociales, Bernard Niel se réjouit que ce projet voit le jour. "Les problèmes d’accessibilité et d’insalubrité vont être réglés", souligne l’élu, qui dit vouloir insister pour que ces rénovations soient "les plus rapides et les plus efficaces possible". Les travaux, qui pourraient débuter au cours du dernier trimestre 2019, consisteront en la mise aux normes complète de la maison. Des travaux d’isolation, ainsi que d’accessibilité, seront réalisés. à l’étage, une chambre supplémentaire devrait voir le jour, l’idée étant de maintenir les onze lits actuellement disponibles. Une possibilité d’agrandissement est également évoquée, susceptible d’augmenter la capacité d’accueil de trois lits.

80 % d’occupation en 2017

Le centre d’accueil et d’hébergement d’urgence pour femmes victimes de violences conjugales ou familiales a été le premier du genre à voir le jour en Aveyron. En 2017, son taux d’occupation était (assez tristement) de 80 %. Les femmes y trouvent un abri, y compris avec leurs enfants. Souvent isolées, avec des liens sociaux et familiaux parfois rompus, elles ne peuvent trouver refuge dans leur entourage. Le Logis millavois les aide également dans leurs démarches administratives, à savoir l’ouverture de droits sociaux, la recherche d’un avocat, ou encore la constatation médicale de coups…

Le Logis millavois, créé en 1996, est installé dans ses locaux, avenue Martel. La structure emploie 16 salariés. Géré par l’association Trait d’union, il dispose de locaux dans lesquels sont compartimentés vingt-quatre lits agréés Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et Cahuf, ainsi que quatre lits dits "Halte soins santé" (HSS). Ces structures ont permis d’accueillir, en 2018, 443 personnes, dont 87 jeunes de 18 à 25 ans, et 32 personnes de plus de 60 ans (dont deux de plus de 75 ans). L’association gère aussi une dizaine d’appartements en centre-ville, relevant du dispositif dit d’Allocation de logement temporaire (ALT). Depuis janvier 2018, le Logis millavois chapeaute également l’accueil de mineurs étrangers isolés sur le Sud-Aveyron, territoire sur lequel il est compétent.

443 personnes admises en 2018