Onet-le-Château. Les maires de l’Aveyron militent pour une décentralisation

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  • François Baroin était l’invité d’honneur du 5e congrès des maires de l’Aveyron.
    François Baroin était l’invité d’honneur du 5e congrès des maires de l’Aveyron. CPA
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JDM

Les élus participant vendredi au 5e congrès des maires de l’Aveyron réclament davantage de moyens pour décider et agir.

Désabusés les maires aveyronnais ? On pourrait le croire, à la lecture des résultats de l’enquête menée par l’Association des maires de l’Aveyron. Celle-ci révèle notamment que seuls 20 % des 93 maires interrogés ambitionnent aujourd’hui de se représenter pour un nouveau mandat. Ils sont 41 % à ne pas se prononcer, mais surtout 39 % à ne pas vouloir se représenter.

Si pour certains, comme le maire de Lescure-Jaoul, l’envie de raccrocher est surtout motivée par l’âge et le nombre de mandats exercés (5), pour d’autres en revanche, cette volonté de passer la main traduit le sentiment " d’avoir trop de contraintes et de ne plus pouvoir agir pour sa commune ". À l’image de Danielle Vergonnier, maire de La Cresse, une petite commune de 360 âmes. " On rogne sur nos moyens et nos compétences, se désole l’élue toujours motivée après cinq mandats à la mairie du village. Le maire n’a plus de pouvoir décisionnel. À ce rythme, nous n’aurons bientôt plus que l’état civil à gérer. Si c’est cela qu’on nous demande ça ne m’intéresse plus, explique-t-elle. Il est temps qu’on nous fasse confiance et que l’on remette la décentralisation à l’ordre du jour. "

Décentralisation

Militer pour une nouvelle vague de décentralisation, les élus étaient très nombreux à le faire hier, dans le cadre du congrès des maires et présidents de communautés de communes qui s’est tenu à la salle des fêtes d’Onet-le-Château. Plus particulièrement l’ancien ministre et porte-parole du gouvernement Sarkozy, François Baroin. L’actuel maire de Troyes et président de l’association des maires de France était l’invité d’honneur de ce 5e congrès organisé sur le thème "Communes et communautés de communes au service des citoyens". Une présence qui donne à ce congrès "une portée nationale", comme l’a souligné dans son discours le maire d’Onet et hôte de ce rassemblement, Jean-Philippe Kéroslian. "Il faut saisir cette opportunité pour faire passer notre message, faire connaître notre part de vérité et d’espérance. Une part de vérité qui a connu jusqu’à maintenant quelques difficultés à être écoutée et entendue."

Et le maire d’Onet de rappeler "que les élus locaux préviennent depuis longtemps des risques engendrés par une centralisation excessive. Nous avons mis en garde contre des réformes portées à contre-courant des attentes de nos concitoyens ou imposées sans concertation."

Une mise en garde antérieure au mouvement des gilets jaunes, comme l’a ensuite indiqué François Baroin à la tribune.

Le maire de Troyes s’est aussi déclaré "sensible" au message de Jean-Philippe Kéroslian lié aux craintes de démantèlement industriel autour de la filière automobile en général et de l’entreprise Bosch en particulier.

Avec une dette de 2 300 mds d’euros, l’État ne peut plus répondre présent à tous les sujets. Dans quel état seraient aujourd’hui les écoles, collèges et lycées s’ils étaient restés sous tutelle de l’État. La décentralisation a apporté énormément mais nous ne sommes pas allés suffisamment loin.


François Baroin, maire de Troyes
 

"Corriger la loi NOTRe"

"Un environnement instable est venu perturber un cycle économique qui s’avérait prometteur. Des milliers d’emplois sont en jeu", a plaidé le maire d’Onet en demandant le soutien des élus présents (voir également en page Rodez). De l’industrie automobile à l’industrie textile il n’y a qu’un pas que le maire de Troyes, fief textile, a franchi.

"L’association des maires de France sera à vos côtés", lui a assuré François Baroin. Puis, après avoir dit "l’attachement qu’il vouait à l’État", le maire de Troyes est revenu sur les risques d’une recentralisation. "Avec une dette de 2 300 milliards d’euros, l’État ne peut plus répondre présent à tous les sujets. Nous ne demandons pas une révision de la loi NOTRe, juste une correction à la marge, précise-t-il. Supprimer la taxe d’habitation va encore limiter nos moyens d’action. Or on sait très bien que 70 % de l’investissement public est réalisé par les collectivités. Demander de nouveau x efforts d’économies aux collectivités va signer la fin de l’investissement public", a prévenu François Baroin en réclamant une nouvelle fois pour les collectivités, "davantage d’autonomie et de pouvoir décisionnel".

Un souhait partagé hier par la plupart des élus présents dans l’assemblée.

En chiffres

  • 55 % des 93 élus interrogés ont plus de 55 ans.
  • 52 % des élus se prononcent pour le vote obligatoire.
  • 71 % d’entre eux se déclarent favorables à la prise en compte du vote blanc.
  • 60 % des élus considèrent que l’adoption d’un statut de l’élu est utile tandis que 34% considèrent qu’il est indispensable.
  • 89 % des élus considèrent que les administrés ne doivent pas systématiquement être impliqués ou sondés avant toute prise de décision.
  • 70 % des élus estiment qu’il est nécessaire d’imposer une règle d’or budgétaire à l’État.
  • 60 % des élus pensent que les dotations de l’état doivent être augmentées.
  • 67 % pensent que les communes doivent être un modèle de la transaction écologique.
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