Rodez. Aveyron : des retraités actifs, entre plaisir et réalité financière

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  • Au volant des bus scolaires ou dans l’arrière-boutique d’un commerce, les retraités sont visibles sur le marché du travail.
    Au volant des bus scolaires ou dans l’arrière-boutique d’un commerce, les retraités sont visibles sur le marché du travail. JM
  • Christian, jeune retraité, vit depuis septembre dernier une seconde vie professionnelle, au sein de l’entreprise Verbus.
    Christian, jeune retraité, vit depuis septembre dernier une seconde vie professionnelle, au sein de l’entreprise Verbus. JM
  • À Rodez, Jacky donne un coup de main à son fils, au sein de la boulangerie familiale. « Un juste retour des choses », estime le retraité.
    À Rodez, Jacky donne un coup de main à son fils, au sein de la boulangerie familiale. « Un juste retour des choses », estime le retraité. JM
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Centre Presse

À l’heure où le gouvernement d’Édouard Philippe envisage de reculer l’âge de départ à la retraite, un phénomène émerge dans la société française : celui des retraités actifs. De retour sur le marché du travail, certains aspirent à aider leur prochain tandis que d’autres s’attellent à la tâche, par nécessité financière. Qu’en est-il en Aveyron ? Rencontres.

Le marché de l’emploi ouvre ses portes aux retraités. Autrefois marginal, le retour d’anciens actifs dans le monde du travail s’impose peu à peu dans l’Hexagone. Les statistiques, établies en 2018, estiment à près de 529 000 le nombre de personnes à la retraite poursuivant une activité professionnelle.

Appuyer la bonne marche de la société

Le phénomène, s’il existe en Aveyron, reste difficile à quantifier. En marge de la dernière assemblée générale de l’Union départementale des transporteurs routiers (UDTR) 12, le président Frédéric Domenge avançait le chiffre de "50 % des chauffeurs à la retraite en ce qui concerne les autocaristes employés pour le transport scolaire dans le département ". Parmi ce personnel désormais visible matin et soir sur ces lignes, Christian. Ancien concessionnaire moto dans une zone d’activités ruthénoise, le sexagénaire vit depuis septembre dernier une seconde vie professionnelle, au sein de l’entreprise Verbus. D’abord "par souci de servir la société". "Je souhaitais me lever le matin en sachant que quelque chose m’attendait", indique l’intéressé, habitué à transporter les écoliers entre Luc et Baraqueville.

L’envie de venir en aide à son prochain, le plaisir mais aussi la volonté de ne pas couper net avec une profession exercée toute sa vie. Voici ce qui anime Jacky, recroquevillé à l’arrière-boutique de la boulangerie familiale, rue des Pénitents-Blancs, alors que ce dernier range du pain dur dans un grand sac en toile de jute. Au quotidien, il assiste son fils dans les petites tâches rébarbatives, lui donne un coup de main pour la fabrication des flûtes et autres baguettes. "C’est un juste retour des choses, estime l’ancien boulanger. Certains aiment faire leur jardin, moi je n’en ai pas ".

Un autre visage familier des Ruthénois est réapparu derrière le comptoir du café de la place du Bourg, après trois ans d’absence. Celui de Simone, qui travaille "bénévolement " et garde intact "de l’amour pour mon travail ". Le service auprès de la clientèle, elle les réalise "sans contraintes " et sans avoir mis de côté ses occupations auprès des sœurs franciscaines ou à la cathédrale.

Fonte rapide des retraites

Rester actif une fois la retraite arrivée n’enchante pourtant pas tous ceux qui ont repris une activité salariée. Employée par la société d’aide à domicile Ad Services 12, Corine s’en serait bien passée. À 65 ans, la jeune grand-mère a remis le tablier en novembre. Au rythme de 51 heures mensuelles, elle assiste trois personnes âgées dans leurs tâches ménagères. Comment explique-t-elle ce retour si soudain sur le marché du travail ? "La volonté de gâter mes petits-enfants", dit-elle sourire aux lèvres.

Derrière, se cache une réalité bien différente : la nécessité, pour elle, de compléter ses revenus après la disparition de son mari. "Je touche chaque mois à peu près 400 €. Ça me permet de couvrir mes dépenses ", détaille celle qui n’empoche guère plus en dehors de ses prestations salariées. La diminution des retraites est aussi évoquée par Christian. "Il ne faut pas se leurrer, nous avons tous des petites retraites, témoigne l’autocariste, qui ne s’estime toutefois pas dans le besoin. Pour ma part, je prends du plaisir, mais je ne suis pas certain que toutes ces personnes qui travaillent encore en soient ravies. "

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