Bébé secoué à Millau : un an de prison ferme pour l'assistante maternelle

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  • Les faits se sont déroulés à Millau, en décembre 2016.
    Les faits se sont déroulés à Millau, en décembre 2016. Archives JAT
Publié le , mis à jour
Ph.H.

Mercredi 10 avril, au tribunal correctionnel de Rodez, une femme âgée aujourd'hui de 66 ans a été jugée pour avoir, à Millau en décembre 2016, secoué un bébé durant de longues minutes. 

Les violences ont duré cinq longues minutes. Le jour des faits, le 20 décembre 2016 à Millau, la nounou de 66 ans, aujourd’hui à la retraite, a déclaré « avoir pété les plombs » devant les gendarmes. Durant ce laps donc, elle a longuement secoué un nourrisson, une petite fille âgée de 13 mois : "Sa tête se balançait de droite à gauche, d’avant en arrière", a-t-elle déclaré lors de son audition..


Puis, l'assistante maternelle l’a jetée violemment sur la table à langer. Sa tête a heurté la table. "Lorsque je l’ai remise debout, elle a perdu l’équilibre. Sa tête a de nouveau heurté le carrelage, poursuit-elle. J’ai voulu la ramasser. Elle ressemblait à un pantin désarticulé. Elle ne pleurait plus. Ses yeux étaient mi-clos, elle gémissait. Puis elle s’est mise à rendre."


Après plusieurs minutes, elle prévient la mère de l’enfant. Il s’écoule encore plusieurs minutes avant que les secours n’interviennent. Mais la nourrice n’avoue pas immédiatement avoir secoué le bébé. C’est lors de la quatrième audition avec les gendarmes qu’elle finit par reconnaître ses actes. Les parents furent un temps soupçonnés par les gendarmes d'avoir violenté leur enfant. 


Le nourrisson est d’abord pris en charge à l’hôpital de Millau puis à Montpellier. Les conséquences de ces secouements sont importantes. La petite fille est restée plusieurs heures dans le coma. Aujourd’hui, ses jours ne sont plus en danger. Elle a rapidement appris à remarcher, elle est scolarisée depuis peu. "Mais les séquelles psychologiques sont toujours là, témoigne sa mère. Elle a peur du moindre bruit. Puis, elle a déjà fait une crise d’épilepsie. Les conséquences de ces secouements peuvent se ressentir bien plus tard dans sa vie."


"Chaque année, en France, près de 200 enfants subissent ce syndrome du bébé secoué, déplore la représentante du parquet. Dans deux cas sur trois, les conséquences sont irréversibles. Secouer peut tuer, secouer peut handicaper à vie. Il suffit d'une fois. On attendait cette audience, deux ans après les faits, pour avoir des réponses. Aujourd’hui, la partie civile est déçue, comme le ministère public. On a l’impression que vous (la prévenue, NDLR) n’aviez pas mesuré la gravité des faits."


Le ministère public a réclamé une peine de 36 mois de prison, dont 18 mois avec sursis, ainsi qu’une interdiction d’exercer une profession en contact avec des enfants et une obligation de soins. Les avocats des parents de demander 10 000 € de dommages et intérêts. "Cette réparation est importante et nécessaire" , a souligné l'un d'entre eux.

Après avoir délibéré, les juges ont condamné l'ancienne assistante maternelle à 36 mois de prison, dont 24 avec sursis, ainsi qu’à une obligatoin de soins et d’indemnisation des victimes.
 


 

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