Football : Rodez valide sa montée en Ligue 2

HIS-TO-RI-QUE ! Les Ruthénois accèdent à la Ligue 2. Fini le conditionnel, depuis hier soir, c’est mathématiquement une certitude. O-FFI-CIEL ! Vingt-six ans après, le club ruthénois retrouve la deuxième division hexagonale. De quoi faire exploser les 6 000 âmes massées dans Paul-Lignon. Sauter de joie, pleurer de bonheur. Et si le public a été interdit d’envahissement de pelouse manu militari, le tour d’honneur d’Ugo Bonnet, micro en main, and Co a compensé au moins un peu une fiesta en grande pompe attendue elle pour mi-mai. Pas de quoi néanmoins s’éviter un clapping géant et des chants rouergats en pagaille. Et rendre dingue un kop ruthénois qui avait sorti, entre autres, une banderole annonciatrice : « RDV à 22 h 19 pour la Ligue 2. » David Douline and Co ont été exacts au rendez-vous. Et comment !

Ils ont construit, comme ils savent si bien le faire, leur vingtième succès de la saison (en seulement trente matches !), à force de maîtrise. Celle que leurs prédécesseurs de la saison dernière n’affichaient pas suffisamment quand, alors promu, le Raf jouait déjà la montée jusqu’au bout ou presque, ratant la marche de peu en toute fin, quatrième au final. Comme un symbole de la force de caractère et de l’image de dur au mal qui colle à ce groupe de joueurs incroyables, c’est sur un coup de pied arrêté que la délivrance est venue.

Corner de Pierre Ruffaut pour le coup de boule en force de Pierre Bardy. Ficelle. Comme face à Laval en décembre (2-1) ou à Villefranche-en-Beaujolais à la mi-mars (1-1). Récompensant aussi ces heures et ces heures de travail dans le froid et le vent du Trauc à l’entraînement. Le plus dur était fait. Faire craquer le bloc bas d’un Boulogne-sur-Mer, avec dans ses rangs les anciens sang et or Édouard Daillet et Nassim Ouammou, pas vraiment inspirés. Et dans la foulée, ou presque, c’est Joris Chougrani, le gars du Ségala formé au club, qui plaçait à son tour une tête suite à un nouveau coup de pied arrêté, un coup franc de l’inévitable métronome Pierre Ruffaut.

Ruffaut, le métronome

Nouvelle explosion de joie rue Vieussens, le tout, qui plus est, juste avant la pause. Avec une efficacité chirurgicale, les Aveyronnais venaient de faire le dernier pas qui les séparait de la Ligue 2. Du monde professionnel. De ce budget qui devrait passer des 2,2M€ actuels à entre 7 et 8 M€. De ce début de saison prochaine, fin juillet, qui se fera très probablement sur l’île de Beauté dans le stade de Furiani, les travaux d’homologation de Paul-Lignon devant durer au moins jusqu’en octobre. Un rêve pour toute une génération de supporters venait de devenir réalité sous leurs yeux. Ce 11 avril 2019 restera ainsi comme une date capitale dans l’histoire du club. Pour chacun des hommes qui ont contribué à cette formidable aventure aussi.

Et même si l’émotion était, au regard de la portée de l’exploit des Ruthénois, somme toute assez contenue, probablement à cause du caractère inéluctable ou tout du moins attendu depuis des semaines de cette montée, que le champagne n’avait pas été mis au frais « par superstition » ; la joie intense se lisait sur tous les visages d’un Paul-Lignon aux anges. Pour qui la grande fiesta est officiellement programmée lors de l’ultime journée, le 17 mai.

Phénoménal

Hier, la célébration de cette accession a malgré tout pris des allures de festival quand Florian David, le meilleur buteur maison, portait à onze son total de réalisations sur une passe millimétrée de… Ruffaut. « Et 1, et 2, et 3-0 », chantait le stade. Et même si Traoré a réduit la marque d’une belle frappe, Rodez reste toujours ce matin meilleure attaque et meilleure défense du National, lui qui vient de gagner un huitième match lors de ses neuf derniers (!). Dingue, totalement dingue. Digne de professionnels que les Ruthénois sont devenus.