Sébazac-Concourès. Le travail d’Émile Reynaud, inventeur du dessin animé a fasciné l’auditoire
Pour son avant dernière conférence l’association Itinéraires Découvertes proposait la découverte de l’inventeur de dessin animé, Émile Reynaud. Son arrière-petite-fille, Sylvie Saerens, entretient son souvenir.
Dominique Auzel, conservateur de la cinémathèque de Toulouse, détenteur de quelques vestiges d’Émile Reynaud éclairait le public sur ce qu’est une cinémathèque. Cette dernière possède 50 000 films, 75 000 affiches, 500 000 photos, 150 m linéaires d’archives, 2 500 scénarii, 15 000 ouvrages, 500 titres de revues et 2 praxinoscopes mais aussi des costumes, C’est dire la richesse de ces trésors conservés à une température et un taux d’humidité constants. La cinémathèque conserve et restaure.
Émile Reynaud naît le 8 décembre 1844 à Montreuil-sous-Bois. Ses parents lui lèguent la connaissance mécanique (son père) et les talents de peintre et dessinateur (sa mère) et assurent son éducation.
À la mort de son père, Émile et sa mère s’installent au Puy-en-Velay. La riche bibliothèque de son oncle chirurgien, complète ses connaissances : anatomie, physiologie, et autres sciences médicales, ainsi que le grec et le latin et devient professeur aux Écoles Industrielles du Puy de 1873 à 1877.
En 1876, il invente le praxinoscope, breveté en 1877. Ce jouet d’optique créé l’illusion du mouvement, composé d’une cage centrale de 12 miroirs et d’un tambour métallique, à l’intérieur duquel on dispose une bande cartonnée représentant 12 poses d’un sujet ou d’une scène en mouvement. La rotation rapide du tambour, l’image se reflétant dans les miroirs, la scène s’anime sans saccades. C’est un petit spectacle visible par plusieurs personnes à la fois. On peut admirer la finesse et le sens artistique des dessins.
En 1879, il crée le praxinoscope-théâtre : les sujets, toujours sur bandes cartonnées de 12 poses, mais sur fond noir, évoluent dans un décor fixe.
En 1880, il met au point le praxinoscope à projection : même principe avec rajout d’une lanterne magique qui permet de projeter ses saynètes sur un écran visible par un public plus nombreux. Les personnages sont dessinés sur des plaques de verre reliées entre elles par des morceaux d’étoffe, bandes comportant toujours 12 poses.
En 1889, perfectionnement : le théâtre optique, gros praxinoscope qui permet de projeter une bande perforée de longueur indéfinie. Ces bandes se déroulent d’une première bobine pour s’enrouler sur une seconde, en s’engrenant dans des goupilles saillantes.
Émile Reynaud dessine et peint ses images à la main, une par une, sur gélatine, soit une moyenne de 500 à 600 poses par bande. II présente un vrai spectacle au public du musée Grévin le 28 octobre 1892, 3 ans avant le cinéma.
Ces pantomimes lumineuses (Pauvre Pierrot, Un Bon Bock et Clown et ses chiens) sont mises en musique, spécifique pour chaque pantomime, par Gaston Paulin.
En 1907, il met au point un autre dérivé du praxinoscope, le stéréocinéma qui permet de voir s’animer des bandes. Dépassé par le cinéma qui démarre, il jette la plupart de ses œuvres dans la Seine et meurt de pneumonie, dans l’oubli, à Ivry-sur-Seine le 9 janvier 1918.
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