Tremblez mortels, Dracula est dans la Pléiade

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    Le comte Dracula, vampire assoiffé de sang, fait son entrée jeudi dans la Pléiade Courtesy of la Pléiade
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Relaxnews

(AFP) - Le comte Dracula, vampire assoiffé de sang, fait son entrée jeudi dans la Pléiade accompagné d'une ribambelle d'autres morts-vivants aux pulsions sanguinaires.

"Le vampire demeure, par essence, un être terrifiant", reconnaît l'universitaire spécialiste de la littérature gothique Alain Morvan qui a dirigé ce nouveau volume de la prestigieuse collection édité par Gallimard.

"Dracula et autres récits vampiriques" (1.168 pages, 63 euros) réunit des romans (dont évidemment le "Dracula" de l'écrivain irlandais Bram Stoker, publié en 1897), des récits et des poèmes.

Les lecteurs auront ainsi l'occasion de découvrir "Christabel" de Samuel Taylor Coleridge, "Le Vampire" ("un texte fondateur", selon Alain Morvan) de John William Polidori, "Carmilla" de Joseph Sheridan Le Fanu ou encore "Le Sang du vampire" de Florence Marryat ainsi que "Fragment" de Lord Byron et des extraits de "Thalaba le destructeur" de Robert Southey et du "Giaour" de Lord Byron.

Tous ces textes ont été traduits (de l'anglais) par Alain Morvan. "L'intention ayant présidé aux choix des œuvres retenues pour cet ouvrage était de dissiper certains préjugés qui tendent à imposer au récit vampirique le statut peu valorisant d'une sous-culture à bon marché", souligne l'universitaire.

Les écrits vampiriques que la littérature européenne voit surgir à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle "témoignent de la présence latente de la peur dans la sensibilité et dans l'imaginaire de l'homme moderne", explique-t-il par ailleurs dans son introduction.

"Si le vampire fait peur, ajoute-t-il, il répond en même temps à notre besoin de peur".

Les adaptations cinématographiques de Dracula, "vampire par excellence", se sont par trop éloignées de l'œuvre originelle, estime Alain Morvan qui souligne la nature "subversive" de ce texte à l'érotisme sous-jacent.

Dans ce roman, projection des ténèbres de notre propre nature, la vie et la mort tissent un entrelacs lugubre, et la répulsion et le désir s'entremêlent.

Ouvertement saphique, "Carmilla" met en scène un vampire femelle qui envoûte sa proie. La séduction est, littéralement, effrayante, et la prédation létale fait écho aux pulsions sexuelles refoulées de la victime.

"Le Sang du vampire" (pour la première fois traduit en français) propose une variante féminine et insolite du mythe. Née sous le coup d'une malédiction héréditaire, Harriet Brandt, originaire de Jamaïque, est douée d'une propension fatale à faire du mal à ceux dont elle s'entiche, et c'est avec gourmandise qu'elle apprécie ses semblables.

Autour d'elle, les êtres qui succombent à son charme exotique finissent par succomber tout court, tant ses cajoleries ou ses étreintes épuisent leur vitalité et se révèlent mortelles.

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