Millau : la "Madame chiffres" de la Ville prend sa retraite

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  • Martine Bachelet a passé dix-sept années de sa vie à Millau.
    Martine Bachelet a passé dix-sept années de sa vie à Millau. V.G.
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Victor Guilloteau

Arrivée à Millau en 2002, Martine Bachelet met fin à une riche carrière aux finances de la mairie.

Nous sommes le 1er mai 2002. Quand Martine Bachelet pose pour la première fois ses valises à Millau, le viaduc n’est pas encore dressé. Jacques Godfrain est aux affaires à la mairie de Millau. Ce jour-là, plus d’un million de personnes descendent dans les rues pour dire "non" à Jean-Marie Le Pen, qualifié au second tour de l’élection présidentielle… Le jour est historique pour la France, il l’est aussi dans la vie de celle qui va devenir la "Madame chiffres" de la mairie de Millau pendant dix-sept années.

Femme de projets

L’heure du départ a aujourd’hui sonné pour Martine Bachelet. La sexagénaire, originaire de Normandie, fera valoir ses droits à la retraite en septembre prochain. D’ici là, elle va profiter d’une période de congés en famille, auprès de ses trois enfants et quatre petits-enfants. Le point final d’une longue carrière dans les finances publiques, débutée à Louviers, dans sa Normandie natale, à la chambre régionale des comptes. Une vie qu’elle poursuivra à Fontenay-sous-Bois, au Trésor public, puis à la mairie de la commune du Val-de-Marne, avant de rejoindre la cité gantière. Responsable des finances sous le mandat Godfrain, elle sera ensuite directrice générale adjointe des services, déléguée aux finances et aux ressources humaines, avec Guy Durand, de 2008 à 2014.

Avant de rebasculer sur un poste de directrice des affaires financières et administratives à l’élection de Christophe Saint-Pierre. De toutes ces années au service de la Ville de Millau, Martine Bachelet retiendra "le travail en équipe" et le plaisir de "servir des projets collectifs", au bénéfice des Millavois. Femme de caractère, mais aussi d’écoute, de loyauté et d’ultra-rigueur, Martine Bachelet va laisser une trace indélébile dans l’esprit de ses collègues et des élus qui ont travaillé avec elle. "Martine est quelqu’un avec une implication plus que massive, qui ne compte pas ses heures et ne ménage pas son énergie pour mener à bien des projets, souligne ainsi Florent Tarrisse, DGS de 2008 à 2014. Dans un contexte post-crise de 2008, on a tenu les comptes grâce elle. Elle a piloté le travail collectif en donnant du sens aux chiffres. Elle incarnait cette rigueur, avec une fibre très sociale. Elle était à l’écoute et, pendant six ans, il ne s’est pas passé une journée sans qu’on échange."

"Elle fait partie de l’histoire de la Ville"

Reconnue pour son travail sur les économies d’énergie, les régimes indemnitaires, la dématérialisation ou encore la gestion de la dette, Martine Bachelet aura été un maillon essentiel de l’équilibre des budgets des équipes municipales successives. "Elle fait partie de l’histoire de la Ville, affirme sans détour Daniel Diaz, l’actuel adjoint aux finances. Elle a deux qualités primordiales : elle connaît les collaborateurs, ainsi que les tenants et les aboutissants de la Ville, et c’est une vraie cheffe de projet. C’est une femme passionnée, qui fait partie des grands serviteurs de Millau, avec qui on peut travailler en toute transparence."

Partant de l’idée que "seule, on ne peut rien faire", Martine Bachelet insiste sur cette faculté d’adaptation dont elle a dû faire preuve au fil des années. "Nous sommes des outils, on cherche des stratégies, des appuis, on formule des mises en garde, liste-t-elle pour décrire ses tâches quotidiennes. On met en application ce que souhaite l’équipe municipale, en dehors de tout clivage politique. On est au service de la mairie. Sachant qu’avec les temps plus récents, très rigoureux, le travail s’est complexifié et il a fallu faire preuve de prudence. Quand on vous annonce des baisses de dotations de 1,5 million d’euros sur quatre-cinq ans, il faut forcément faire des économies… Sans ignorer les difficultés sociales, qui m’ont toujours affecté."

Si elle aspire à profiter de sa retraite comme il se doit, cette hyperactive n’en reste pas moins une femme de projets. "Il va falloir que je m’occupe", sourit celle qui entend rester à Millau, et ne ferme pas la porte à l’idée de "faire quelque chose au service des autres". Voire figurer sur une liste électorale en 2020 ? "Cela dépendra du projet et des opportunités", laisse-t-elle planer…

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