Carole Roger ou l’art d’adapter les corps à l’effort

  • Carole Roger décortique les bonnes pratiques du running.
    Carole Roger décortique les bonnes pratiques du running. C.G.
Publié le
Céline Grousset

Écrire que le running s’est imposé comme "le" sport incontournable n’est qu’évidence tant le nombre de pratiquants a explosé. Pour autant, il n’est pas sans danger si l’on ne respecte pas des règles de base. Carole Roger, ostéopathe à Sévérac-le-Château et Laissac, passionnée par la course, les décrypte.

La course est un domaine aussi particulier que vaste puisqu’elle concerne des coureurs que l’on pourrait qualifier "du dimanche" (malgré la multiplication des compétitions ce jour-là) tout comme ceux qui s’alignent sur des ultra-trails, toujours plus exigeants en termes de difficultés et donc de performances.

"Les limites restent très personnelles et dans la mesure où chacun essaie de repousser les siennes, le corps, quelles que soient les distances, doit être entraîné, avec raison, pour s’adapter à l’effort. La blessure est très dépendante de ses capacités, des fréquences d’entraînement et de l’hygiène diététique. D’où la nécessité de s’attacher à la notion de progressivité. Il y a des blessures car la course à pied est généralement moins encadrée que tout autre sport et le coureur a souvent comme seuls repères un suivi sur internet… Attention à être très rigoureux car elle est un vrai sport et non un simple moyen de maigrir. C’est l’aspect irrégulier des entraînements qui va générer les douleurs", consent Carole Roger, ostéopathe à Sévérac-le-Château et Laissac.

Difficulté à définir les limites

Des blessures qui se révèlent fréquemment au niveau des membres inférieurs, notamment des genoux (qui sont relais de transmission des forces), du périoste ou des tendons. S’agissant des (vrais) traileurs (distances supérieures à 80 km ayant beaucoup de dénivelés), on constate nombre de lombalgies en sachant que la qualité de la chaussure reste un facteur important. "La plus chère ne sera pas la meilleure ; elle doit correspondre aux besoins physiques de chacun. C’est l’amorti interne et ses propriétés mécaniques qui comptent".

Quant aux ultras trails, ils symbolisent la capacité du corps humain à se confronter à ses limites physiques et mentales. Si des études ont montré qu’il n’y avait ni âge idéal ni profil type pour le pratiquer (alors que sur des courses classiques il est préférable d’être léger, la masse grasse et la masse musculaire étant un handicap), ou que les femmes ont une capacité de résistance à la fatigue supérieure aux hommes sur les efforts très longs, il est difficile de savoir où se situent ces limites. Pour autant, "ce n’est ni la fatigue musculaire, ni celle du système nerveux qui empêchent quelqu’un de très motivé de continuer à avancer, mais le besoin de dormir qui, par contre, peut engendrer des hallucinations".

"Le sport est un tuteur pour le corps"

La course à outrance et la recherche permanente du dépassement de soi peuvent entraîner affaiblissement des reins (victimes de déshydratation), du cœur, descente d’organes (surtout chez les femmes où le périnée est malmené, ce qui est fréquent mais encore tabou…), retentissements très importants sur la libido, pathologies digestives, voire abaissement de l’espérance de vie "si l’on court trop vite, trop loin, pendant de trop longues années".

Dans cet inventaire, on ne doit pas oublier une conséquence indirecte inhérente à la maladie de lyme dont on parle peu (seuls quelques spécialistes en France), transmise lors d’une piqûre de tique, difficile à déceler et qui va engendrer des effets neurologiques, physiques et psychologiques.

"Elle entraîne une pathologie à vie avec des crises plus ou moins fortes et si le sportif évacue les toxines plus rapidement qu’un patient lambda, il a du mal à retrouver son meilleur niveau", précise Carole Roger qui suit l’un d’eux.

Toutefois, inutile de dresser un tableau négatif de la course en général ; si le pratiquant se prépare correctement, récupère bien et prend soin de son corps, il n’en tirera que des bénéfices puisqu’il s’avère que "la course à pied, au même titre que la marche, est l’activité physique la plus adaptée à l’organisme humain car la plus naturelle. À l’instar du sport en général qui est un tuteur pour le corps, elle est un moteur de bonne santé prompt à lutter contre les problèmes touchant les populations des pays industrialisés (elle améliore la prévention d’un certain nombre de cancers, notamment du sein, diminue les risques de diabète et d’hypertension artérielle, prévient les maladies cardio-vasculaires, les pathologies ostéo-articulaires et l’ostéoporose), chacun s’accordant à reconnaître la nocivité de la sédentarité".

Trois sorties par semaine

Carole Roger, qui suit des sportifs de tous niveaux dans la mesure où " les blessures sont très présentes chez les débutants", avoue avoir un objectif (même un secret) consistant à "athlétiser un maximum de personnes tout en convainquant du bienfait des étirements et de la nécessité d’avoir une hygiène de vie adaptée, équilibrée, sans excès. Il s’agit de diagnostiquer en amont, de juguler le problème avant qu’il devienne pathologie". Et ainsi permettre à chacun de muscler son corps, son cœur et son mental en étant maître de son rythme puisqu’il est prouvé que trois sorties par semaine (de 45 minutes à une heure) semblent être l’idéal pour s’assurer une bonne santé sur le long terme. Qu’espérer de mieux ?

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